- C3
- J6
- Olympiakos-Milan (3-1)
Milan, c’était mieux avant
Après sa défaite par deux buts d'écart concédée à l'Olympiakos, Milan est éliminé de la Ligue Europa. Et il ne peut s'en prendre qu'à lui-même. Qu'il est loin, le temps des sacres en Ligue des champions...
Désormais, il est manifestement possible de dire que la Ligue Europa est prise au sérieux. Depuis quelques années, et contrairement à une autre période, les « gros clubs » des cinq grands championnats continentaux la regardent comme une compétition intéressante. Cette saison ne fait pas exception à la règle : la Lazio a tranquillement empoché la deuxième place du groupe H, Séville et Villarreal ont accroché la première dans le J et le G, Chelsea et Arsenal se sont baladés dans le L et le E, et même le Bayer Leverkusen a croqué le A. Tous ces favoris du Top 5 ont donc fait honneur à leur statut en se qualifiant pour les seizièmes de finale. Une performance qui tranche avec celle de… Milan, mastodonte européen éliminé comme un petit enfant.
Pourtant, Gennaro Gattuso avait armé son équipe : Gonzalo Higuaín comme Tiémoué Bakayoko, entre autres, étaient de la partie. Et le contexte du classement parlait pour les Rossoneri : tout autre résultat qu’une défaite par plus d’un but d’écart les qualifiait. En d’autres termes, les Italiens avaient le droit à l’échec sur le terrain – certes bouillant – de l’Olympiakos, tant que le résultat était serré. Mais non, l’ogre historique (qui a avant tout joué pour ne pas perdre) a réussi l’exploit d’être battu 3-1 alors qu’aucun but n’avait encore été inscrit à l’heure de jeu et qu’il y avait encore 2-1 à neuf minutes du terme (moment de la troisième réalisation adverse signée Konstantínos Fortoúnis sur penalty). Désolant, tandis que Cristián Zapata (auteur d’un pion contre son camp) avait remis la team sur le chemin de la qualif’ en réduisant la marque à la 72e minute.
Quand Leonardo se montre aussi ridicule que son équipe
D’autant plus gênant si on rappelle que c’est un club ayant remporté sept Ligues des champions (dont deux dans les années 2000) et deux Coupes des coupes qui s’est fait avoir par d’emballants Grecs. Naïf au possible, Milan semble clairement incapable de retrouver son niveau d’antan et de redevenir la machine d’expérience qu’il incarnait. Et le fait que l’équipe ne se soit jamais imposée sur une pelouse grecque en Coupe d’Europe (deux défaites pour quatre nuls) ne constitue en aucun cas une excuse. D’ailleurs, c’est la première fois depuis 1999 que l’entité sort d’une compétition internationale dès la phase de poules.
AC Milan fail to progress from a European (first) group stage (CL/EL) for the first time since 1999/2000. #EuropaLeague #ACMilan
— Gracenote Live (@GracenoteLive) 13 décembre 2018
« Le penalty me paraît inexistant et totalement inventé. Comme leur but sur corner. Il y avait aussi un bruit incroyable à chaque fois que nous attaquions. Déranger les adversaires de cette manière est interdit par le règlement. Le bruit a dérangé tout le monde, cela a empiré sur la fin et nous a créé des problèmes, a osé Leonardo, directeur sportif des Rossoneri qui en a pourtant vu d’autres durant sa carrière de joueur, sur Sky Italia. Je suis allé sur le terrain parce que le bruit dérangeait tout le monde. L’arbitre aurait dû arrêter le match ! Cette élimination est injuste ! »
Des ruines, rien que des ruines
La vérité à mettre en avant n’est cependant pas celle-là, Leonardo le sait. La réalité qu’il faut prendre en compte, aussi difficile soit-elle à digérer, c’est que Milan n’a définitivement plus rien à voir avec ce qu’il représentait sur le plan sportif et qu’il n’a pas su résister à la pression du stade Karaïskakis ce jeudi soir. Qu’il n’a pas su obtenir le moindre succès face au Betis Séville (défaite 2-1 à la maison, nul 1-1 en Espagne) et qu’il a commencé à flipper dès la troisième journée (après deux victoires) de cette C3, malgré un effectif supposé bien supérieur à tous ses concurrents du groupe F.
« On peut évoquer les erreurs d’arbitrage, les trompettes dans le stade ou les ramasseurs qui envoient des ballons sur le terrain pendant la rencontre. Mais la vérité, c’est qu’on leur a offert le match par notre naïveté, a de son côté réagi le lucide Gattuso face à la presse. On ne peut pas se le permettre dans un tel environnement. À la première difficulté, Milan s’écroule. » Un monument en ruines, effectivement.
Par Florian Cadu