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ACTU MERCATO

Milan, c’est quoi ce mercato ?

Par Éric Marinelli
Milan, c’est quoi ce mercato ?

Alors que le Milan semblait parti pour un début de mercato en fanfare, les premières négociations se sont terminées en eau de boudin. Geoffrey Kondogbia a fini à l'Inter, tandis que Jackson Martínez devrait certainement filer à l'Atlético Madrid. Que se passe-t-il donc dans la maison rossonera ? Explication d'une situation particulièrement confuse.

« Je ne suis ni optimiste ni pessimiste. En trente ans de carrière, j’en ai vu trop. » Adriano Galliani se montrait prudent, vendredi soir, au moment d’évoquer les négociations entre l’AC Milan et Geoffrey Kondogbia. Expérience oblige. Seulement, même avec toute sa bouteille, l’administrateur délégué des Lombards ne s’attendait sûrement pas au week-end noir qui attendait les siens. D’abord, l’Inter a gagné le derby en ce qui concerne le désormais ancien milieu monégasque. Puis la Juve a officialisé la signature de Mandžukić en provenance de l’Atlético Madrid. Ce qui a indirectement conduit les Colchoneros à se placer sur Jackson Martínez qu’on pensait pourtant déjà acquis à la cause des Milanais. Même la Copa América s’est fendue de clins d’œil douloureux pour les tifosi rossoneri avec la bonne prestation de Robinho, tout juste libéré de son contrat avec le Milan, ou encore le but de Thiago Silva auquel on n’a toujours pas trouvé de successeur du côté de Milanello. Pourtant la (future) vente de 48% du club – dans désormais six semaines – et les fonds débloqués en conséquence annonçaient une intersaison radieuse. C’est, pour l’instant, tout l’inverse. Alors qu’est-ce qui cloche dans la maison du Diavolo ?

Doyen Sports, juge et partie

Ces achats manqués et les aller-retour d’Adriano Galliani entre Porto, Monaco et Milan ont mis en lumière un homme : Nelio Lucas, gérant du fonds d’investissement Doyen Sports. Pour faire court – et simple – ce dernier a été intronisé au Milan par le futur actionnaire thaïlandais M. Bee qui en a fait son « conseiller technique » . Depuis, il a été aperçu à maintes reprises aux côtés de Galliani, notamment lors des tractations pour Kondogbia et Jackson Martínez. Une collaboration qui a donc de quoi inquiéter. Même si Doyen Sports n’entrerait a priori pas – le conditionnel est de mise – dans les capitaux du « nouveau » Milan, les conflits d’intérêts ne manquent pas. En devenant consultant du mercato rossonero, Doyen Sports se positionne aussi bien à l’achat qu’à la vente, puisque le fond détient plusieurs dizaines de joueurs. Certes, la FIFA a prononcé, en mai, l’interdiction de la tierce propriété (TPO), mais les fonds d’investissements ont une parade pour financer un transfert : prêter de l’argent directement au club – comme une banque – en échange d’intérêts et de certaines garanties, par exemple lors de la revente de ce même joueur. Une manœuvre appelée third party investment (TPI). Même si, selon la Gazzetta dello Sport, les 75 millions que le Milan était prêt à investir (40 pour Kondogbia, 35 pour Martinez) proviennent de la vente de 7,79 % des parts de Mediaset effectuée, en février, par Fininvest (la société mère de Berlusconi) pour 373 millions d’euros. Les doutes sont donc permis.

Aussi, il est d’autant plus surprenant que Geoffrey Kondogbia, qui apparaît encore dans la liste de joueurs détenus par Doyen Sports sur le site officiel du fonds d’investissement, ait fini à l’Inter. Trois hypothèses. La première, reprise par certaines rumeurs : Doyen Sports a perdu les « droits » sur Kondogbia lors de son transfert entre Séville et Monaco. La deuxième : Doyen Sports n’a pas fait – ou pas réussi à faire – jouer son influence. La troisième et dernière : Doyen Sports a joué un double jeu – pour faire monter les enchères et privilégier ses intérêts financiers – dans lequel le Milan n’est pas tombé en abandonnant les négociations. Chacun se fera son avis, mais il est intéressant de relever la réaction d’Adriano Galliani : « Nelio, avec certaines négociations, il faut se comporter comme avec un fils. C’est plus difficile de dire « non » que « oui », mais à ces chiffres-là, nous ne pouvons pas accepter. Il faut parfois plus de courage pour quitter la table plutôt que d’y rester. Donc allons-nous-en ! »
Qu’en est-il alors de l’échec dans le cas de Jackson Martínez ? Ici, les hypothèses sont tout autres, mais toutes aussi nébuleuses. Selon plusieurs sources, ce serait Jorge Mendes qui aurait fait capoter l’affaire. L’agent, entre autres, de Ronaldo et Mourinho entretiendrait effectivement des rapports houleux avec Nelio Lucas depuis que ce dernier aurait cherché à l’écarter de Radamel Falcao (dont Jorge Mendes est l’agent). Si vous suivez toujours, Mendes aurait ainsi mis en relation l’Atlético et Porto, deux clubs avec qui il entretient d’excellentes relations, pour contrecarrer les plans de Nelio Lucas. On reste là dans des suppositions, mais toujours est-il que cela illustre le fait que les intérêts de Doyen Sports risquent d’être un obstacle pour le Milan. Si le fonds d’investissement ouvre des portes, il en ferme également, puisqu’il est structurellement en conflit avec les autres intermédiaires que sont les agents. C’est une chose de partager des objectifs – et possiblement un budget – c’en est une autre de mener des négociations main dans la main.

Galliani, le Condor ou le con d’or ?

Dans ce beau désordre, où se situe donc Adriano Galliani ? Attaqué de toute part, l’administrateur délégué maintient difficilement la face en soulignant le stade très précoce de la saison : « Si nous gardons les 40 millions pour Kondogbia et les 35 pour Jackson Martínez, nous en avons donc 75 à dépenser, avec sagesse, d’ici à la fin du mercato. Seul le temps dira si c’est un mal pour un bien. » Il faut également souligner que même s’il a disposé de (nouvelles) possibilités d’investir massivement, Galliani ne s’est pas enflammé. Dès vendredi soir, alors que le Milan était encore largement favori sur l’Inter, il remarquait le mauvais tournant que prenaient les négociations avec Kondogbia : « La concurrence fait exploser le prix du joueur et le salaire qu’il réclame. Ce n’est pas dit que celui qui gagne ce match soit le vrai gagnant. » Aussi, celui qu’on surnomme « le Condor » a été dénaturé dans son mode opératoire, en raison de la collaboration imposée avec Nelio Lucas. C’est d’ailleurs ce dernier qui lui a conseillé de se concentrer sur le père de Kondogbia et d’ignorer son agent. Piero Ausilio, le directeur sportif de l’Inter, a choisi le chemin opposé. On connaît la suite. En attendant, à deux semaines du début de la préparation estivale, le Milan n’a toujours signé aucune recrue. Et quelque chose nous dit que nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

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