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Milan Caput Mundi
Milan en patron, l'Inter en patron. Même en Coupe d'Italie, même en souffrant, même en jouant parfois moins bien que leurs adversaires, les Milanaises gagnent. Et ça n'énerve pas que la Sampdoria et le Napoli.
Il était écrit que ce mercredi 26 janvier s’inscrirait sous le signe des Milanaises. Pour le compte des quarts de finale de la Coupe d’Italie, les deux équipes de Milan étaient attendues pour deux « déplacements délicats ». Pour ne pas dire deux traquenards. Le Milan AC à Gênes face à la Sampdoria, l’Inter Milan contre le Napoli dans le volcan du San Paolo.
17h30, premier rendez-vous. Le leader de la Serie A se rend dans le fortin de la Sampdoria, là même où Giampaolo Pazzini lui avait ôté deux points fin novembre. Cette fois-ci, côté Samp, pas de Pazzini, mais un duo Big Mac composé de Macheda et Maccarone. Côté Milan, les caméras n’ont d’yeux que pour Cassano, de retour à Gênes après un divorce vrombissant avec la Sampdoria. Allegri n’aime pas les gossips et fait débuter Fantantonio sur le banc. Van Bommel et Emanuelson, les deux Hollandais fraîchement arrivés, honorent quant à eux leur première cape. Mais le début de match est illuminé par le Brésilien Pato. L’attaquant de poche assomme les locaux de deux coups de massue en l’espace de cinq minutes. A la 17ème minute, il reprend d’une demi-volée une déviation de la tête de Thiago Silva. Cinq tours d’horloge plus tard, il humilie Volta en mondovision, en l’enrhumant d’un petit pont avant de fusiller le portier Da Costa. 2-0, merci. La Samp est sonnée, les tifosi muets et Cassano se poile sur le banc avec Ibra. La première mi-temps des locaux se résume à une frappe de Macheda qui termine à côté des cages de Flavio Roma. Au bon souvenir de l’AS Monaco.
Seconde période, changement de disque. Les Blucerchiati reviennent couteaux entre les dents. Le jeune Merkel a l’occasion de tuer le suspens dès les premiers instants, mais c’est bien la Samp qui revient dans le match grâce à un coup de tête de Guberti. Le stade Marassi se réveille enfin. Cassano fait moins le malin sur le banc, surtout lorsqu’Allegri lui demande d’aller s’échauffer, provocant une bordée de sifflets d’un stade rancunier. Van Bommel commence à mettre des taquets (ça faisait longtemps) et Macheda réclame un péno pour une poussette de Sokratis. La poussée de la Samp diminue petit à petit et il faut attendre l’entrée en jeu de Cassano pour remettre du piment dans le match. Provocateur comme toujours, le numéro 99 répond aux huées par des applaudissements tournés vers les supporters milanais. Milan s’impose (2-1) et prouve qu’il est bien souverain en Italie cette saison. Personne n’avait encore gagné à l’extérieur lors de cette édition de la Coupe d’Italie. Personne n’avait battu la Samp à domicile depuis quatre mois. Milan oui. Sans Ibra, sans Nesta, sans Gattuso, sans Pirlo. Palerme, qui affrontera les Rossoneri en demi-finales, va devoir cravacher dur.
20h45, deuxième représentation. Vingt jours après leur confrontation en championnat, le Napoli et l’Inter Milan se retrouvent. Mazzarri avait annoncé la couleur : ce sont les onze mêmes joueurs qui entreront sur la pelouse pour prendre leur revanche. Leonardo doit quant à lui composer sans Milito et Sneijder, toujours blessés. Le match a du mal à s’emballer. Les deux équipes s’adonnent à un long round d’observation. Elles ne s’étaient pas assez observées lors de leur dernier affrontement ? Quoi qu’il en soit, il faut bien attendre une quarantaine de minutes avant d’assister à la première occasion. Cambiasso reprend à bout portant un centre de Maicon, De Sanctis se transforme en Lev Yachine et dévie sur la barre. Naples répond par une tentative de Lavezzi. Bof. Ah oui, Cavani a marqué aussi. Mais l’arbitre de touche a décrété un hors-jeu. Bien vu.
Pas de changement en début de deuxième mi-temps, les deux équipes repartent sur les mêmes bases. L’Inter semble la jouer plus attentiste, tandis que le Napoli, comme à son habitude, repart tambours battant. Le match est plutôt plaisant, le seul problème, c’est qu’aucune des deux équipes ne réussit à entrer dans la surface de réparation adverse. Conclusion inévitable, le temps réglementaire se termine sur un 0-0 aussi rare pour les uns que pour les autres. Bonne nouvelle : Naples a pris l’habitude de toujours faire le forcing après la 90ème minute.
Et de fait, ça ne manque pas. Dès les premières minutes de la prolongation, Naples se procure la plus grosse occasion du match. Hamsik s’y reprend à deux fois : sa première tentative est repoussée par le gardien intériste, la seconde par Ranocchia, bien posté sur sa ligne. Le portier nerazzurro se chauffe à nouveau les gants sur une frappe à bout portant de Lavezzi. Ça pousse, ça pousse. Mais ça ne mousse pas encore. Un dernier frisson signé Zuniga, Mazzarri qui enlève sa veste et l’arbitre envoie tout le monde se départager aux tirs au but. Et à ce petit jeu, c’est l’Inter qui a eu les nerfs les plus solides (contrairement à Lavezzi, qui s’est bien foiré). On n’est pas champions du monde pour rien.
Eric Maggiori
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