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- 24è journée
Milan avertit la Juve
Auteurs d'une victoire convaincante sur la pelouse de Cesena (1-3), le Milan AC envoie un signal fort à la Juventus en vue du choc de la semaine prochaine entre les deux équipes. Les rossoneri aborderont cette confrontation directe en leaders. Dans le reste de la Botte, la Lazio et l'Inter se font humilier, la Roma et le Napoli reviennent, et l'Udinese, sans Di Natale, ne marque pas. Normal.
Enfin. Enfin le vrai choc du championnat italien est de retour. Dans sept jours, très exactement, le Milan AC et la Juventus, 45 Scudetti à eux deux, se rencontreront au stadio Giuseppe Meazza. Le premier contre le deuxième. Ou le deuxième contre le premier, selon le point de vue. Sur le papier, c’est bien le Milan AC qui accueillera en leader l’équipe turinoise. Pourtant, le calendrier dit que la Juventus compte un match en retard et que, avec trois points en plus, elle serait devant. Mais pour le moment, le trône devra se conquérir sur la pelouse. Et le meilleur des deux prendra la couronne. Les deux équipes ont même poussé le mimétisme jusqu’à obtenir le même résultat lors de cette dernière journée avant leur confrontation directe. Hier soir, la Juventus s’est imposée à domicile contre Catane (3-1). Les bianconeri ont eu du mal, et ont même concédé un but en tout début de match. Mais le collectif de l’équipe d’Antonio Conte a fini par payer. Si le score est plutôt flatteur, car la Juve a marqué sur deux coups de pied arrêtés et une bourde du gardien adverse, les trois points, eux, sont mérités, pour l’abnégation dont la Vieille Dame a fait preuve.
Mais après une nuit en tête de la Serie A, la Juve a laissé son fauteuil au Milan AC. Malgré une infirmerie pleine à craquer (Boateng, Aquilani, Nesta, Seedorf, Cassano…), le champion d’Italie a fait preuve de suprématie sur la pelouse de Cesena, nouvelle lanterne rouge du classement. Les rossoneri ont asphyxié leur adversaire en première période, à l’image de ce qu’ils avaient fait contre Arsenal pendant la semaine. Même score que contre les Gunners à la pause : 2-0, grâce cette fois aux buts de Muntari et Emanuelson, tous deux buteurs pour la première fois avec le maillot milanais. En début de seconde période, Robinho tue définitivement le suspense. Un suspense que tentera, en vain, de rouvrir le Tchèque Pudil, pour le 3-1 final. Alors certes, les Milanais sont et seront encore privés d’Ibrahimovic la semaine prochaine, mais les trois victoires obtenues lors des huit derniers jours sont autant de motivations en plus pour les convaincre qu’ils sont encore les patrons en leur royaume. La semaine va être longue.
La Lazio touche le fond
Ce qui est long, c’est le mois de février, pour la Lazio Rome. Alors qu’ils avaient repris la troisième place du classement à l’Udinese, la semaine dernière, les Romains vivent une période plus noire que noire. Décimée par les blessures, et pas forcément avec les mêmes réserves sur le banc que le Milan AC, l’équipe d’Edy Reja a été humiliée sur la pelouse de Palerme (5-1), trois jours après une première claque reçue en Europa League contre l’Atletico Madrid. Face à la pénurie de défenseurs, tous blessés ou suspendus, le coach de la Lazio a dû placer Cristian Ledesma en défense centrale, aux côtés du toujours nullissime Zauri. Et forcément, bah ça ne marche pas. Palerme, toujours à l’aise à domicile, s’est régalé, rentant dans la défense romaine comme dans du beurre. Frappes de loin, coups de tête : tout passait, pour le plus grand déplaisir d’Edy Reja, blasé sur son blanc. Avec un derby de Rome qui arrive dans quinze jours, les tifosi de la Lazio peuvent désormais prier les dieux du ballon rond de leur rendre rapidement la belle équipe vue depuis le début de la saison.
Et comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, forcément, du côté d’Udine et de Roma, on se marre. Face à Cagliari, l’Udinese, toutefois, aurait pu faire beaucoup mieux qu’un match nul et vierge (0-0). Il faut dire que sans Di Natale, blessé, et sans Isla, out jusqu’à la fin de la saison, la tâche est beaucoup plus compliquée pour les joueurs de Guidolin. Ces derniers ont pourtant eu l’occasion de faire sauter le verrou sarde, mais n’y sont pas parvenus. Mais compte-tenu de la défaite de la Lazio, le nul permet à l’équipe frioulane de reprendre la troisième place perdue la semaine dernière. La troisième place se rapproche, du coup, pour l’AS Roma. Battus à Sienne la semaine dernière sur le score de 1-0, les giallorossi se sont aujourd’hui imposés sur le même score face à Parme. Un but de Borini a suffi pour vaincre une bien pâle équipe parmesane qui, sans son gardien Mirante, aurait pu en prendre trois ou quatre. Luis Enrique attend désormais le 3 mars pour en découdre avec la Lazio, un rendez-vous où les Romains pourraient, en cas de résultats favorables la semaine prochaine, passer devant l’ennemi juré pour la première fois de la saison. Non, ça n’a pas de prix.
Ranieri jaune, Mazzarri aux éclats
S’il y en a bien un qui ne croit plus à la troisième place, c’est Claudio Ranieri. Balayée samedi soir à San Siro par Bologne (0-3), l’Inter n’a jamais connu une période si négative depuis 1946. C’est dire dans quelle mouise est embourbée le coach nerazzurro, à quelques jours du huitième de finale de Ligue des Champions contre Marseille. L’Inter a pris un point lors des cinq dernières journées de championnat, n’a plus marqué depuis 291 minutes, et voit peu à peu les rêves européens s’envoler. Si Ranieri dit qu’il n’a pas peur d’être viré, son président, Massimo Moratti, pourrait ne pas être du même avis. La presse italienne évoque déjà une improbable arrivée de Guardiola en juin, tandis que jusque là, Luis Figo pourrait prendre la place de l’ancien coach de la Roma. Un beau bordel. Mais n’allez pas parler de bordel à Walter Mazzarri, lui a déjà oublié ce que c’était. Terminé, le moment de doute des dernières semaines. Le Napoli vient d’empocher deux succès de rang, et celui de samedi sur la pelouse de la Fiorentina (0-3) confirme le retour en force des Napolitains. Auteur d’un doublé, Cavani envoie un petit message à Andre Villas Boas, qui a sacrément dû flipper en regardant la prestation aboutie de l’équipe la plus imprévisible de Serie A.
Imprévisible. C’est également un adjectif qui pourrait correspondre au Genoa. Le club de Sebastien Frey est capable du meilleur comme du pire, mais surtout du pire, cette saison. Après avoir reçu une raclée sur le terrain de Catane la semaine passée, les Génois ont perdu à domicile contre le Chievo. Un succès que les Veronesi doivent au Français Théréau, auteur du seul but de la rencontre. La défaite éloigne quasiment définitivement le Genoa des zones européennes. Pas vraiment étonnant. Un peu plus étonnant : le carton de Lecce, premier relégable, face à Sienne, premier non-relégable (4-1). La hiérarchie s’est inversée le temps d’un match, ce qui relance totalement les joueurs des Pouilles dans la course au maintien. Lecce compte désormais deux points de retard sur Sienne, et quatre d’avance sur Novara, qui, après sa victoire à San Siro contre l’Inter, a pris un petit point (précieux ?) contre l’Atalanta (0-0). Mine de rien, Emiliano Mondonico vient d’engranger cinq points en trois matches, soit autant que son prédécesseur, Attilio Tesser, lors des neuf journées précédentes. Le miracle est au bout de sa moustache.
Les résultats :
Inter – Bologne 0-3 Di Vaio 37’ et 38’, Acquafresca 85’
Fiorentina – Napoli 0-3Cavani 3’ et 54’, Lavezzi 92’
Juventus – Catania 3-1Pirlo 22’, Chiellini 74’, Quagliarella 81’ / Barrientos 4’
Lecce – Siena 4-1Muriel 32’, Di Michele 68’, Cuadrado 82’, Brivio 94’ / Del Grosso 25’
Novara – Atalanta 0-0 Cesena – Milan 1-3Pudil 65’ / Muntari 29’, Emanuelson 31’, Robinho 55’
Genoa – Chievo 0-1Thereau 30’
Roma – Parma 1-0Borini 26’
Udinese – Cagliari 0-0Palermo – Lazio 5-1Barreto 10’, Donati 20’, Silvestre 42’, Budan 47’, Miccoli 52’ / Kozak 85’
Eric Maggiori