Milan Athletic Club, par V.Dhorasoo

Milan est donc un grand club. Certes parce qu’il compte l’un des plus beaux palmarès du globe, mais aussi… parce qu’il a perdu. Le Milan, c’est autant de belles victoires que de grandes défaites. Comme ce maudit soir de finale de Ligue des Champions contre Liverpool, à Istanbul en 2005.

Le vestiaire est abattu, silencieux. Crespo, double buteur hagard d’un soir, pleure dans un coin, Maldini vient peut-être de passer à côté du Ballon d’Or, Stam continue de chercher Gerrard alors que Dudek commence à hanter les pensées de Sheva… Comment se relève un club après une telle défaite ? Même les supporters de l’Inter étaient partis se coucher à la mi-temps, imaginant déjà la coupe rejoindre la Via Turati. Alors Adriano Galliani, l’administrateur délégué de l’AC Milan, a pris la parole : « Il Milan e una grande sociéta e sara sempre una grande societa » . BASTA !

Le lendemain, c’est le grand Maldini avec son fils (le seul qui pourra un jour porter le numéro 3, laissé libre, de son père légendaire) qui affrontait les fans croisés à Malmensa, l’aéroport de Milan. « Vergogna,vergogna » … Eh oui, même les tifosi ont la mémoire courte. L’équipe est certes vieillissante, pourtant deux ans plus tard et avec quasiment les mêmes joueurs, Maldini soulèvera pour la quatrième fois La Coupe.

Un an plus tôt presque jour pour jour, le club se faisait laminer à La Corogne alors que le match semblait réglé après le match aller… Éliminés de la Champion’s League, les Rossoneri sont sacrés champions face à la Roma de Totti lors de la dernière journée de Serie A.

L’histoire continue ! Le Milan, qui vient de faire match nul à San Siro devant 80 000 personnes face à un autre monstre, le Real Madrid, est en passe de se qualifier pour les 8èmes de finale de la Champion’s.

Et pourtant… le début de saison a été catastrophique, et la situation inquiétante ! Trop de mouvements (Kaka, Ancelotti) ? La valse des entraîneurs est terminée. Fini les Capello, Zacheroni et autres Ranieri qui tournent dans les clubs comme le font les Baup, Lacombe, Perrin et autres en France.

A l’instar de Barcelone et de Bordeaux, les dirigeants ont décidé de prendre des risques et de promouvoir un jeune entraîneur, Leonardo, l’un des chouchous du club avec Marco Van Basten, pour assurer le futur. Sans Kaka envolé vers l’ennemi, ni Maldini jeune retraité, le chantier s’annonçait compliqué. Ajoutez à cela les rumeurs de rachat du club et La Repubblica qui veut la peau de Berlusconi… Mais rien n’y fait, rien. Milan ne meurt jamais et grâce à un Ronaldinho retrouvé, il vient d’enchaîner 4 victoires de suite en championnat.

Léo, élégant, brésilien et polyglotte, est en route pour prolonger l’histoire. Qu’on se le dise, le Milan est un grand club et sera toujours un grand club. Depuis sa création, les murs du centre d’entraînement ultra moderne de Milanello sont réservés pour y punaiser les photos des équipes championnes et une place y est déjà allouée pour celle de Leonardo…