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Entre Mikel Arteta et Pep Guardiola, c'est plus que l'amour du jeu
En bataille pour le titre de champion d'Angleterre, Arsenal et Manchester City croisent le fer une première fois cette saison ce mercredi (coup d'envoi à 20h30). Plus qu'un choc au sommet, il s'agit également des retrouvailles entre Pep Guardiola et Mikel Arteta, deux coachs qui nouent une relation particulièrement forte.
« Il parle avec Arsenal et je ne sais pas ce qui va se passer. Il est adulte, il sait exactement quoi faire. Il a été incroyablement honnête avec moi. Nous avons été tellement intelligents de le prendre. Maintenant, d’autres clubs le veulent. Je l’ai souvent dit, c’est une personne exceptionnelle, un bon manager avec une vraie éthique de travail. C’est pour cela qu’il est avec nous ». Ces mots très élogieux envers Mikel Arteta, Pep Guardiola les a prononcés le 17 décembre 2019, la veille d’un déplacement à Oxford en League Cup. Le coach de Manchester City sait alors que son adjoint est sur le point de récupérer le poste de manager à Arsenal en remplacement d’Unai Emery et ainsi voler de ses propres ailes, trois ans et demi après avoir rejoint Guardiola sur le banc des Citizens. Les mots du Catalan n’étaient pas faux : trois ans et des poussières plus tard, les deux hommes se retrouvent en match en retard de la 12e journée de Premier League pour un sommet entre les deux leaders du championnat (51 points pour Arsenal, 48 pour Manchester City qui a joué un match de plus), et surtout pour leur plus grand plaisir.
Je t’aime, moi aussi
Depuis le départ d’Arteta, les deux hommes ne se sont jamais perdus de vue. À chaque occasion, Pep Guardiola n’hésite pas à en placer une pour son ancien assistant, qu’il considère comme essentiel à sa carrière. « Je ne peux pas évaluer l’impact que j’ai eu sur lui (Arteta, NDLR), mais je peux vous dire que son influence sur moi a été très importante, confiait l’entraîneur des Skyblues le 25 janvier dernier, à deux jours d’un duel en FA Cup qui a tourné à l’avantage des champions d’Angleterre en titre. Il a fait de moi un meilleur manager. Je savais quand il était ici qu’il avait toutes les qualités pour être un grand entraîneur. » Un discours rempli d’amour et de papouilles, similaire aux propos d’Arteta ce même 25 janvier, également en conférence de presse. « J’ai toujours rêvé d’être un jour dans ce cas de figure, et cela se produit cette saison, se réjouissait alors le manager des Gunners. De toute évidence, cela ne changera rien à notre amitié, et ça ne remet pas en cause à quel point il est important dans ma vie et ma carrière. »
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Au-delà du respect et de l’amitié, le lien unissant les deux protagonistes se prolonge au bord de la pelouse, n’en déplaise aux fans londoniens qui voyaient en Arteta le nouvel Arsène Wenger. Deux tempéraments hyperactifs vivant les matchs à 180 BPM, prêts à surgir sur la pelouse. De quoi motiver leurs joueurs, même si les gestuelles prêtent parfois à confusion. Tactiquement, les ressemblances sont également frappantes : les deux n’hésitent pas à exhorter leurs joueurs à relancer court pour construire les actions et impliquer le jeu au pied de leurs gardiens de but (Ederson et Aaron Ramsdale), même en cas de pressing intensif adverse. Rebelote devant, avec une utilisation similaire d’un chef d’orchestre pour créer du danger et des décalages (Kevin De Bruyne et Martin Ødegaard) et d’un neuf qui décroche pour participer au jeu, principalement dos au but (Gabriel Jesus ou Eddie Nketiah et, de manière un peu plus sporadique, Erling Haaland). Une vision du jeu – agrémentée de choix payants sur le marché des transferts – qui leur permet aujourd’hui d’être les favoris dans la course au titre en Premier League, Manchester United ayant un train de retard (cinq points de déficit sur les Gunners avec deux matchs en plus). Mais si l’amitié est belle, le plus important demeure le résultat, et Arteta le rappelait justement il y a trois semaines. « Nous voulons tous les deux gagner et défendre nos clubs de la meilleure façon possible. Cela a toujours été le cas depuis le premier jour. » Pas de passe-droit entre amis.
Par Fabien Gelinat