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Mike Phelan, le retour à la maison

Par Maxime Brigand
Mike Phelan, le retour à la maison

Éjecté du club en 2013 par David Moyes, Mike Phelan est revenu mercredi dernier dans le sillage d’Ole Gunnar Solskjær à Manchester United. Si tous les projecteurs sont concentrés sur le coach norvégien, le vrai retour crucial est bien celui de l’ancien adjoint de Ferguson.

Peut-être est-ce le bonhomme qui correspond à l’endroit. Ou bien l’inverse. Dans tous les cas, il y a l’idée d’une image qui va de soi. D’abord lui : un gars de l’ouest, à l’aise dans une paire de crampons, plutôt veste de survêtement que de costume, imbibé par les hommes et un besoin intime de les faire briller. Et le cadre, ensuite : Manchester United, ses traditions, sa culture maison, son besoin permanent de se raccrocher à son passé… La première fois qu’il a foutu les pieds dans ce paysage, Mike Phelan filait sur ses vingt-sept ans, était le capitaine de Norwich City et n’était pas encore international. Puis, il y a eu United, le club qui l’a fait changer de dimension, qui lui a permis de remplir son CV – une sélection en équipe d’Angleterre, plusieurs titres dont un de champion au bout de la saison 1992-1993 – et où il aura dû se cogner entre Ince et Robson pour gratter des minutes avant de disparaître sous l’émergence de la Class of’ 92. Ça, c’était la première version de Phelan. La seconde, elle, est sortie à la fin des nineties, période à laquelle Ferguson, qui était parti le chercher plus de dix ans plus tôt à Norwich, lui offrit un poste à ses côtés. La suite ? Des succès, encore des succès, Mike Phelan découvrant sur la période 1999-2013 tous les étages de la maison Manchester United, d’un poste d’assistant au sein de la réserve jusqu’à un rôle de bras droit de Sir Alex Ferguson à la suite du départ de Carlos Queiroz, en 2008. Et, soudain, tout s’est arrêté, David Moyes ayant décidé de se séparer de tous les soldats de Ferguson au moment de son arrivée à United. Dont Phelan.

L’homme qui disait non

Une erreur majeure, Manchester United changeant de visage et d’identité dans la minute, le départ de Mike Phelan étant également suivi de ceux de René Meulensteen, l’autre adjoint de Fergie, et Eric Steele, l’entraîneur des gardiens. Et ce, alors que le manager écossais avait conseillé à Moyes de conserver Phelan. Pour une raison simple : l’ancien milieu du club est l’homme qui devait assurer, dans l’ombre, la transition, lui qui gérait au quotidien les séances de Ferguson et occupait surtout un rôle clé dans la gestion humaine auprès des joueurs. Car Mike Phelan était devenu l’homme qui disait non à l’Écossais, une parfaite suite au « rottweiler bénéfique » qu’était Queiroz, à qui il assurait les directs sur la BBC les soirs de match, et l’épaule indispensable après avoir été le type prêt à tout accepter en tant que joueur, ce que Ferguson a expliqué dans son autobiographie : « Mike était un joueur tout à fait honnête, dont le travail a été valorisé par un dynamisme remarquable et une capacité à occuper toutes les positions en défense et au milieu. » Mieux, l’adjoint s’est rapidement transformé en confident pour Sir Alex Ferguson, comme lorsque le second confiera le matin du 13 mai 2012 au premier que « si City marque en fin de match contre QPR, on perdra le titre… » On connaît la suite.

Et, mercredi dernier, Phelan est revenu, sur les conseils de Ferguson, histoire d’entourer au mieux l’intérimaire Ole Gunnar Solskjær, dont la nomination relève avant tout du symbole, le statut de héros éternel de l’ancien attaquant norvégien lui assurant de passer les cinq premiers mois loin des secousses avant l’arrivée d’un nouvel entraîneur. Avant le débarquement de ce dernier, un rangement de la maison United sur le plan sportif (même si le problème de fond, de la gestion financière honteuse de la famille Glazer au rôle d’Ed Woodward, est bien plus profond) est nécessaire, Manchester United n’ayant aujourd’hui plus rien à voir avec celui connu par Solkjaer et Mike Phelan. Si l’ancien supersub manque encore d’expérience dans la gestion des ego, Phelan, lui, a déjà prouvé ses qualités pour démêler les casse-tête en arrière-plan, même si un manque de résultats en position de numéro un (Norwich, Hull City) l’empêchait de postuler la place du Norvégien : résultat, le voilà de retour où il est le meilleur, en Diabolo plutôt qu’en Satanas.

L’environnement positif, le football offensif

La veille, pourtant, alors que les anciens salariés de la boutique MU appelaient sur tous les plateaux à un retour aux vieilles recettes et à la remise en place de repères historiques, Mike Phelan était loin de tout ça. Invité par l’Université du sport de Burnley, l’ancien adjoint délivrait alors une masterclass aux élèves d’une ville où il a grandi et où il a été apprenti et joueur pro (jusqu’à son départ pour Norwich, en 1985, N.D.L.R.). Le thème ? Ses méthodes, ses années à Manchester United, mais surtout l’importance de « créer » un environnement positif indispensable au succès : ce dont United avait terriblement besoin, José Mourinho, dont le bilan sportif brut (les résultats) reste très positif, ayant progressivement imposé sa personnalité à son groupe et utilisant les conférences de presse pour défendre son propre honneur au-delà de celui de son club. Et c’est le principal motif de satisfaction à ressortir pour le moment, un match à Cardiff (1-5) ne pouvant servir de torchon pour tout effacer : depuis une semaine, on comprend de nouveau pourquoi MU est spécial, pourquoi il peut retrouver de l’allant, un football positif, offensif… Au Cardiff City Stadium, il a été aperçu des sourires sur les visages, visages où l’on voyait surtout de la vengeance froide depuis quelques mois. Résultat, pour la première fois depuis le départ de Ferguson, Manchester United a inscrit cinq buts lors d’un match de Premier League. « Non, depuis le départ de Mike Phelan » , a préféré répondre Ole Gunnar Solskjær. Phelan, lui, avait déjà disparu. À l’ombre, comme toujours.

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