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Mike Maignan, le gardien volant

Par Mathieu Faure
Mike Maignan, le gardien volant

Au départ, Mike Maignan jouait dans le champ. Et il était plutôt bon. Mais durant sa formation, qui l’a vu passer de Villiers-le-Bel au Paris-SG, le garçon au sourire d’Eddie Murphy s’est fixé dans les buts avec une belle réussite. Transféré à Lille l’an dernier, il retrouve ce soir un Parc des Princes où il n’a jamais joué.

Il faut parfois savoir composer avec un destin un peu coquin. À vingt et un ans, Mike Maignan a le PSG dans la peau. Formé dans la capitale avec la génération de Rabiot, Kimpembe, Coman, Ongenda ou Dembélé, le portier n’a encore jamais joué au Parc des Princes. Ce soir, il va effectuer son dépucelage… avec le maillot de Lille sur les épaules. L’histoire sera sans doute moins intense qu’avec le logo de la tour Eiffel sur le cœur, mais le garçon va savourer malgré tout. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix et derrière sa fine moustache qui rappelle le sourire Colgate d’Eddie Murphy se cache une machine de travail et un garçon plein d’humour.

Sauf que môme, Maignan voulait jouer milieu de terrain. Il était même plutôt doué, d’autant qu’il a les deux pieds. D’ailleurs, dans son premier club de la JS Villiers-le-Bel au cœur du Val d’Oise, Maignan évolue dans le champ. En minime, une galère oblige son coach à lui demander de jouer les pompiers de service dans les buts le temps d’un match. Manque de bol, il brille. Alors il reste enfermé dans ses cages, mais se définit quand même comme un joueur de champ, comme il l’avouait assez facilement, en 2013, dans un entretien accordé au Parisien du haut de ses dix-sept ans : « En fait, dans ma tête, je me considère comme un joueur de champ. Quand mon équipe a le ballon, je participe au jeu, je propose des solutions à mes défenseurs, etc. Et c’est seulement lorsque mon équipe perd le ballon que je redeviens un gardien. Puisqu’il le faut bien. C’est mon boulot après tout… »

Al-Kass Cup et bulletins scolaires

Maignan a compris très vite qu’il ne pourrait plus faire marche arrière. Alors avant de filer au PSG, en 2009, son coach lui fait une fleur pour son dernier match avec Villiers-le-Bel. Il joue milieu. Naturellement, il brille et plante cinq buts. Son arrivée au PSG va changer sa vie. D’une parce qu’il se lie d’amitié avec pas mal de mecs de la génération 1995-1996, une génération qu’il retrouvera en Espoirs lors du dernier rassemblement des Bleuets d’ailleurs. De deux parce qu’il va prendre conscience que rien n’est acquis. On le dit surdoué sur un terrain, mais parfois hors jeu sur le plan scolaire. Or, pour s’inscrire dans la durée au centre de formation, il faut savoir être ambidextre. En 2008, alors que ses résultats scolaires sont en chute libre, il prend un coup de pied au cul de Pierre Reynaud, l’un des tauliers de la formation parisienne.

Le deal est simple : si ses résultats ne s’améliorent pas dans l’année qui arrive, il ne verra jamais le club de la capitale. Le garçon se remet en cause, bosse, s’offre des notes acceptables et signe à Paris dans la foulée. Il a treize ans. À ce moment, il ne rêve que d’une chose : devenir le numéro un au poste. Sauf que ce rêve est partagé par d’autres garçons, à commencer par un autre gamin du centre de formation, de deux ans son aîné, un certain Alphonse Areola. Profitant de l’arrivée de QSI pour changer de dimension, la formation parisienne est, elle aussi, boosté. En 2012, les U17 remportent la Al-Kass-Cup disputée au Qatar, sorte de Mondial des clubs pour les moins de dix-sept ans. En finale, Maignan est dans les bois et permet à ses copains, pourtant réduits à neuf, de battre la Juventus Turin aux tirs au but. Dans le onze de départ, des gamins prometteurs : Adrien Rabiot, Kingsley Coman, Moussa Dembélé, Presnel Kimpembe et le phénomène de l’époque, le capitaine Hervin Ongenda. Un an plus tard, l’équipe s’inclinera en finale de la même compétition contre Fluminense. Maignan était encore de la partie.

La relève d’Enyeama

Malgré tout, le garçon guette une première convocation chez les pros. Areola est parti prendre de l’épaisseur en prêt, et Maignan se retrouve alors numéro 3. Il joue avec la CFA et brille en Youth League où les U19 parisiens seront éliminés en quarts de finale par le Real Madrid d’Enzo Zidane en 2014. À bientôt vingt ans, le portier se pose des questions. Sirigu est toujours là, Douchez aussi. Et voilà que Trapp débarque pendant qu’Areola continue ses prêts. Pour arriver au sommet, il faut enjamber quatre mecs, c’est beaucoup. Alors à l’été 2015, il décide de quitter son club formateur pour rejoindre Lille. En guise de cadeau, un maillot dédicacé par l’intégralité du vestiaire parisien.

« J’ai rejoint le LOSC, car on m’a proposé un projet de longue durée, même si je sais que je ne jouerai pas dans l’immédiat. Je devais changer d’air, partir pour continuer à avancer. Je suis donc venu ici, à Lille, avec ce projet de progresser » , lâche-t-il le jour de sa présentation. Dans l’idée, il doit prendre la relève de Vincent Enyeama (trente-quatre ans). Mais après des débuts prometteurs – il stoppe deux penaltys –, il se brise l’épaule quatre mois plus tard. Sa saison est terminée. Pour ce fan de Manuel Neuer et Petr Čech, la progression a pris un coup d’arrêt dans la gueule. Pas grave, le mental est en acier. Alors un an après sa grave blessure, Mike Maignan va jouer au Parc des Princes pour la première fois de sa vie. Un juste retour des choses.

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