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Micmac à l’argentine

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Micmac à l’argentine

Un championnat à trente-huit équipes pour sauver River Plate, le club le plus titré du pays : cela paraît totalement farfelu ? Bienvenue dans le royaume de Don Grondona, où rien n'est impossible.

Relégué la saison dernière, les Rouge et Blanc ont vu l’ascenseur pour le premier étage ouvrir ses portes plus vite que prévu. Les Rouge et Blanc, ce n’est pas l’AS Monaco, mais River Plate, au cœur d’une polémique sans précédent en Argentine depuis lundi. Les supporters du club de Nuñez pensaient avoir tout vu à l’issue de la relégation de leur équipe il y a un mois. Mais la Fédération Argentine de Football (AFA) et le gouvernement leur avaient réservé une belle surprise. Afin d’assurer la remontée immédiate de cette machine à fric que représente l’institution millonaria, les deux instances qui tirent les ficelles du football (et par conséquent la manne financière découlant des droits télé) se sont mises d’accord pour lancer en début de semaine un projet de championnat à trente-huit équipes dès la saison 2012/2013. Les médias, l’opinion publique, d’anciens techniciens et même les supporters ainsi que les dirigeants de River Plate, Daniel Passarella en tête, qui veulent retrouver l’élite « de manière licite » ont immédiatement rejeté cette idée saugrenue, même si la plupart des clubs de première division ont voté en faveur de la réforme (tous à l’exception de All Boys, Racing, Vélez et Newell’s Old Boys, qui se sont simplement abstenus).

Sons de cloches dissonants à l’AFA

Seuls les dirigeants de deuxième division semblaient réellement approuver l’idée. Car Grondona n’est pas fou. En plus d’assurer à d’autres équipes majeures comme Boca Juniors et San Lorenzo, menacées à l’ouverture du Tournoi d’ouverture 2011 par le système de moyenne de points sur les trois dernières années, de ne pas rejoindre River à l’étage inférieur l’an prochain, le “Parrain du football argentin” cherche à s’attirer les faveurs des clubs de deuxième division, en vue des élections fédérales qui auront lieu en octobre, lors desquelles il briguera un énième mandat. Sans vergogne, le porte-parole de l’Afa a reconnu que « ce changement de géographie (footballistique) est le produit naturel de la relégation de River » , tandis que son patron, Julio Grondona, assure au contraire que « cela n’a rien à voir » , dans un concert dissonant. Lancé, Ernesto Cherquis Bialo ne s’arrête pas en si bon chemin. « Celui qui paye veut avoir les meilleurs protagonistes, cela ne dépend pas seulement des résultats sportifs » , ou comment avouer à demi-mot que la volonté de ramener River Plate au premier plan est motivée par des considérations financières. « Nous avons besoin d’un tournoi attractif pour que le marché survive » , conclut le porte-parole de la maison des fous. Une situation qui en scandalise quelques-uns, comme César Menotti. « Je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi disproportionné et irrespectueux » , a lâché le sélectionneur des champions du monde 1978.

La dictature de Don Julio

Le vice-président de Lanús, qui a pourtant voté en faveur du projet, affiche son dépit. « On a galéré pendant treize ans avant de pouvoir revenir en première division et cela ne nous amuse pas qu’une équipe puisse monter de nouveau au bout d’un an, mais c’est tout ce qu’il y a » . Une conclusion en forme de renoncement. Car face à Julio Grondona, président de l’Afa en place depuis 1979, lorsque les militaires dirigeaient encore le pays, et au gouvernement populiste de Cristina Kirchner, un dirigeant de club ne fait pas le poids et a tout intérêt à s’écraser. Face au tollé provoqué par cette manœuvre, Don Julio (sûrement poussé par le cabinet présidentiel) a néanmoins décidé de se rétracter. Pour le moment. Le projet est mis au placard pendant six mois, histoire de faire retomber la tension jusqu’aux vacances estivales, toujours propices aux votes en sous-main. À Buenos Aires, un bon mot circule depuis lundi soir pour pointer du doigt les magouilles de ce puissant Hydre de Lerne bicéphale : « Estado + Afa = estafa » , c’est-à-dire « Etat+Afa = escroquerie » . On n’aurait pas dit mieux.

Par Florent Torchut, à Buenos Aires

Qu'est-ce qui empêche les footballeurs de faire grève ?

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