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Dédé fait de la résistance

Par Diego Calmard, à Mexico
5 minutes

Dans une finale de play-off dont seule la Liga MX a le secret, les Tigres ont renversé dimanche les Chivas, dans le stade Akron de Guadalajara. En balayant toutes les critiques sur son âge avancé, Dédé a lancé la révolte avec le penalty de l’espoir, gravant un peu plus son nom dans la légende.

Dédé fait de la résistance

Il est le premier à avoir gravi les marches du podium, le premier à avoir caressé le trophée. Puis il a enlacé un à un chaudement ses coéquipiers, chaque membre du staff, et enfin son entraîneur, Roberto Siboldi. En remportant cette finale du tournoi de fermeture 2023 complètement folle contre les Chivas (0-0 ; 2-3), André-Pierre Gignac a empoché son cinquième titre de champion du Mexique depuis son arrivée en 2015, le huitième pour le club de l’université de l’État du Nuevo Leon (la Liga MX mexicaine récompense deux champions par an, avec un tournoi d’ouverture et un de clôture) et a fait taire les critiques. Gignac (37 ans), le gardien charismatique Nahuel Guzmán (37 ans) ou encore le milieu et capitaine Guido Pizarro (33 ans), auteur du but de la gloire en prolongation : c’est toute une génération de vieux briscards que l’on pensait appartenir aux livres d’histoire du football local qui a ressurgi, quatre ans après son dernier sacre.

Dimanche, huit joueurs alignés étaient trentenaires dans le onze des Tigres, et Gignac en est le vétéran. Désormais, il laisse volontiers les autres se parer de gloire pour maintenir l’équipe à flot, notamment lorsque tangue le bateau auriazul (jaune et bleu). Car il a tangué, le bateau des Tigres, dimanche soir, lors de la finale retour après un nul sans saveur à l’aller : dans l’atmosphère enivrante du stade Akron de Guadalajara et ses 50 000 supporters parés de rouge et de blanc, les Chivas ont vite mené 2-0. Le regard hagard de l’ancien Marseillais sur l’écran, Guzmán impuissant dans les buts et Pizarro ajustant son brassard autour de son biceps ; c’était l’abdication dès la 20e minute ou la remobilisation. Imprécis à l’aller, APG était même raillé dans tout le pays, alors que les Tigres ont fini à la 7e place lors de la phase régulière. « On n’a plus peur, il est tout vieux, il ne va rien faire ! », s’aventurait un supporter chiva avant la finale. Sur internet fleurissaient à la pause des memes et des gifs le représentant avec une barbe grisonnante ou en chaise roulante.

Ne jamais enterrer APG

Il est vrai que Dédé a étalé ses nouvelles limites, ratant une occasion à bout portant comme à l’aller. Mais c’est bien lui qui a sonné la révolte, démontrant qu’il est l’homme des finales : sur un penalty en force à l’heure de jeu, il n’a pas laissé Guadalajara penser que le titre était dans la poche. Toujours titulaire et goleador de son équipe statistiquement, il laisse volontiers le flambeau à la nouvelle génération. Gignac n’est plus l’avant-centre racé qui faisait peur à toutes les défenses du continent, mais il est désormais « Dédé le grand frère », toujours là à encourager les plus jeunes, toujours à être le dernier à prendre le buteur entre quatre yeux après une célébration doigt sur la tempe, comme sur l’égalisation de Sebastián Córdova à l’heure de jeu, meilleur joueur de cette Liguilla (les play-off de la Liga MX). Buteur lors de la première journée en janvier, Gignac avait célébré en mimant un vieillard, agrippant d’une main sa canne et de l’autre soutenant son dos meurtri.

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Un message à ses détracteurs, supporters des Rayados de Monterrey, le grand rival, les journalistes médisants, et son ancien entraîneur Miguel Herrera, parti amer en décembre dernier : « Cet effectif est devenu vieux pour jouer au foot  ! » « Beaucoup ont dit qu’à 37 ans, tu étais fini, que tu ne marquais plus en Liguilla… », lui a rappelé un journaliste de Claro Sports une fois les confettis retombés sur la pelouse, tard dans la soirée. « Et avec tout ça je suis champion, non ? », a rigolé le meilleur buteur de l’histoire des Tigres (186 buts, 31 en Liguilla et 7 lors des finales).

The Expendables

Comme un symbole, c’est le capitaine Guido Pizarro, milieu défensif, qui a libéré son peuple à la 110e minute, dans un cafouillage. Une victoire qui porte aussi le sceau de son acolyte au milieu Rafael Carioca (34 ans) ou encore de Javier Aquino (33 ans), autre « pentacampeón », ailier repositionné arrière gauche. Et que dire du gardien Nahuel Guzmán, véritable âme de cette équipe ? Portier excentrique, auteur dimanche d’un nouvel arrêt sur sa ligne en prolongation, il s’était fait remarquer en jonglant ou en arrêtant un ballon en cloche avec son dos, alors que les Tigres couraient après le score. Guzmán a le droit de croire qu’il fait partie de cette race de gardiens latino-américains fantasques comme Jorge Campos ou René Higuita. Une fois le stade vide, une journaliste l’a questionné sur la mort annoncée de ce groupe vieillissant, ce à quoi il a répondu, médaille autour du cou : « Mais qui a dit ça ? Les journalistes ! Nous, nous n’avons jamais pensé cela ! »

Fidèle à sa gouaille et à ses provocations répétées qui lui valent les insultes des fans adverses, le gardien argentin a aussi tancé les instances dont il a souvent critiqué le favoritisme en faveur des clubs historiques de la capitale :  « À voir s’ils peuvent changer le design de cette coupe, parce que cette coupe, on ne la connaît que trop bien ! » Rares sont les joueurs de ce championnat indécis de par son format de play-off à pouvoir faire le signe « cinq » avec les doigts d’une seule main. Et ce groupe de vétérans ne semble pas vouloir changer d’ère. Une ère que l’on croyait révolue et dans laquelle le football mexicain navigue toujours : « l’Ère Gignac ».

Sébastien Salles-Lamonge : « Croiser Gignac est un privilège »

Par Diego Calmard, à Mexico

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