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Metzelder, le cocufieur

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Metzelder, le cocufieur

Emploi fictif au Real Madrid, Metzelder renaît à Schalke. Avant la demi-finale face à Manchester, portrait d'un colosse aux pieds d'argile qui a fait de la trahison une marque de fabrique.

« Sincèrement j’ai perdu trois ans » . Christoph Metzelder est du genre brut de décoffrage. Réaliste aussi. Au moment de quitter Madrid, le défenseur fait les comptes. Rien de transcendant. Une trentaine de matchs en trois saisons, une Liga et un temps infini à l’infirmerie, à faire passer Robben pour un modèle de solidité physique. C’est dire. Plutôt que d’incriminer les changements d’entraîneur ou l’instabilité merengue, Christoph préfèrera expliquer d’indigentes performances en Espagne par des considérations d’anthropologue dépassé : « Nous, les Allemands, nous ne sommes pas un peuple d’émigrants » . En trouvant un point de chute dans la Ruhr, il a embarqué avec lui le joyau Raul, fruit d’un important travail au corps – « J’ai eu l’occasion de lui parler de la Bundesliga et de Schalke » – et flingue par la même occasion son fan club du Borussia Dortmund, rival de Schalke : « En raison des récents développements, le fan club officiel Christoph Metzelder FC est dissout avec effet immédiat. Par piété, nous nous passerons également de souhaiter bonne chance comme on le fait normalement dans pareille circonstance » .

« Le Real ne transfère pas des joueurs dans mon cas »

Né dans le district riant de Münster, Metzelder se plaît à raconter qu’il a décidé de devenir footballeur en tombant par hasard sur une vignette Panini, précisément celle de l’international teuton Karl-Heinz Forster : « J’avais trouvé une vignette de lui dans la rue. C’était mon idole en 86. Il m’a donné envie de jouer au foot. Ça a été le déclencheur » . Avec un physique d’armoire normande (1 mètre 94) et une pelleté d’autres arguments, il débute au Preußen Münster et s’ouvre finalement les portes du Borussia Dortmund qu’il rejoint en 2000. Tout s’enchaîne : un an plus tard, il vit son baptême du feu avec la Mannschaft, remporte la Bundesliga en 2002 et arrive jusqu’en finale du Mondial face au Brésil. Le tout à 22 ans. Un corps traître se charge d’abréger cet éloge de la vitesse. Rupture du tendon d’Achille, plusieurs opérations et une saison vierge qui lui fera manquer l’Euro portugais et presque raccrocher les crampons : « Je suis passé tout près de mettre un terme à ma carrière » .

Durant les vingt mois qui l’éloignent des pelouses, il passe le temps en montrant des photos de sa blessure sur son site. Une fois sur pieds, il aura le droit à une audience avec Jean-Paul II pour le faire membre honoraire du Borussia. Après sept saisons à ronronner à Dortmund, il reçoit un appel du Real et devient, en fin de contrat, l’une des premières recrues de Bernd Schuster, à la recherche d’un défenseur intelligent et costaud. « C’est pas normal que le Real Madrid transfère un joueur dont le contrat vient de se terminer comme c’est mon cas » , déclare l’anti-galactique. Et tient à rassurer les socios : « Mes soucis au tendon d’Achille sont derrière moi. Ma volonté, mon défi et mon ambition est de jouer ici le plus de matchs possible » . Pourtant Metzelder reste un éclopé et ne peut compter sur le moindre passe-droit côté terrain de la part du compatriote Schuster. Au contraire : « Il ne m’a pas facilité les choses. Je n’avais aucune relation particulière avec lui. Il est d’Allemagne du sud où les gens sont plus froids. Il ne parlait pas beaucoup » .

« Oui c’est vrai, je suis le père »

Profitant des blessures, il découvre la culture ibérique, apprend l’espagnol, court les musées et les théâtres. Du haut de ses treize matchs, il est quand même sélectionné par Joachim Löw pour l’Euro suissautrichien. Comme à son habitude, il se laisse pousser la barbe durant la compétition imitant les hockeyeurs en playoffs. Malgré la paire lâche qu’il forme avec Mertesacker, l’Allemagne atteint la finale. Défaite face à l’Espagne et dernière sélection pour Christoph. En effet, le défenseur refusera toujours d’écouter le sélectionneur lui enjoignant de grignoter du temps de jeu ailleurs. Alors, durant les trêves internationales, il s’occupe de la fondation qu’il a créée et qui vient en aide aux jeunes en difficulté scolaire. Regarder les matchs depuis le banc lui permet de théoriser le football – « Les défenseurs sont devenus des stratèges pendant que les joueurs à vocation offensive sont devenus des artistes » – ou de prôner une moralisation financière : « Cristiano Ronaldo et Kaka font la différence dans une équipe, mais aujourd’hui, en temps de crise, je ne crois pas qu’on puisse dire qu’un seul joueur vaut 100 millions » . Juande Ramos puis Pellegrini l’utilisent avec parcimonie : « Je me suis rendu compte qu’il faudrait vraiment un concours de circonstances exceptionnel pour que je sois à nouveau titularisé » .

Encore du temps libre. Alors il multiplie les escapades outre-Rhin et courtise Julia Gödicke, l’une des plus ravissantes Allemandes selon Bild. Ils s’aiment. Sauf que madame est déjà en couple avec l’international allemand Jansen, du Hambourg SV. Julia tombe enceinte et pond une petite Emma signée Metzelder. « Oui c’est vrai, je suis le père » , reconnaît-il, test de paternité à l’appui. Au rayon adultère, nouveau forfait à l’été 2010 lorsqu’il choisit Gelsenkirchen. Un choix couillu pour un ancien capitaine du Borussia, capable à l’époque de vendre des t-shirts anti-Schalke sur son site web. Retapé physiquement par Magath, il connaît, à l’image de l’équipe, un début de saison difficile : « On dirait qu’on fait notre possible pour ne pas être en Ligue des Champions la saison prochaine » , se désespère-t-il. Depuis, Metze monte en puissance, joue l’interprète pour Raul et fait flipper les attaquants avec le masque de protection qu’il arbore dernièrement à cause d’une quatrième fracture du nez. Avant de se mesurer à Manchester, il savoure l’aventure européenne qui éclipse les succès de son ancien club : « Presque plus personne ne parle du Borussia Dortmund car dans toute l’Allemagne les gens parlent de Schalke » . Mieux que quiconque, Metzelder sait que la traîtrise est un labeur de chaque jour.

Pascal Gastien : « Voir les Chamois niortais dans cet état, ça me déchire »

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