- Ligue 1
- J5
- Lens-Metz (0-1)
Metz surprend Lens et s’adjuge le Boloni-Haise
Réaliste, le FC Metz de Laszlo Bölöni a su résister aux assauts - souvent trop timides - des Lensois pour s'imposer (1-0) pour la première fois à Bollaert depuis 2003. A cinq jours de renouer avec la C1, Lens n'a toujours pas gagné et s'enfonce dans le doute.
Lens 0-1 Metz
But : Asoro (37e) pour Metz
Les hommes mentent, pas les chiffres. Il n’aura fallu que deux frappes aux Messins – contre 31 aux Lensois – pour sabrer le champagne, ce samedi soir à Bollaert. Dans l’incapacité chronique de faire la différence devant, les hommes de Franck Haise ont enchaîné une troisième défaite en championnat. Cette fois-ci, la potentielle excuse d’un calendrier costaud lors des premières journées (Paris, Rennes et Monaco) ne tient plus. Lens est malade, s’avance dans un début de crise avant d’aller défier le Séville FC en Ligue des champions mercredi. En face, les hommes de Lazlo Bölöni ne se sont pas privés de confirmer leur très bon début de saison.
Le sens de l’efficacité messine
Lorsque Joël Asoro a surgi devant Deiver Machado pour subtilement détourner le cuir du pied droit et tromper un Brice Samba qui aurait probablement pu sortir (0-1, 37e), Franck Haise avait de quoi se prendre la tête à deux mains. Et Bollaert être sérieusement refroidi. Parce que jusqu’à cette percée de Kévin N’Doram sur un ballon gratté par Cheik Sabaly et un centre de Matthieu Udol, les Messins n’avaient pas vraiment sorti les griffes. 16 tirs à 1 en première période, 72% de possession artésienne et un premier quart d’heure oppressant pour le promu. Avec Adrien Thomasson replacé dans l’entrejeu et à l’origine d’une majeure partie des percussions lensoises, les Sang et Or viennent titiller Alexandre Oukidja (3e, 6e, 15e).
L’international espoir Elye Wahi n’est pas plus tueur (17e, 44e), et Metz reste à flot grâce à un bloc compact et suffisamment agressif. Un seul objectif, utiliser à bon escient les contres et faire déjouer des Lensois empruntés dans la finition et en manque de jeu en première intention. Le schéma classique d’une formation mal en point (1 point en 5 journées pour Lens) incapable de concrétiser et qui se fait punir à la première offrande se met tranquillement en place. Et Asoro, pourtant chahuté pendant une demi-heure par l’intrigant troisième homme de la défense lensoise Abdukodir Khusanov (première titularisation pour l’international ouzbek), vient confirmer ce qui planait dans l’air.
Lens ne répond plus
La clique de Laszlo Bölöni, aussi compacte qu’un américain fricadelle qui vous reste sur l’estomac, poursuit son bonhomme de chemin en seconde période. Son homologue lensois se triture les méninges pour trouver la clé du verrou messin. Haise abat toutes ses cartes, fait entrer Saïd, Guilavogui, Diouf, Frankowski, mais cette saison, le vent a tourné. Et lorsque Wahi pense enfin tromper Oukidja à la suite d’un beau mouvement collectif, le hors-jeu signalé le stoppe dans sa célébration (66e). C’est une attaque-défense en règle, mais à l’image de la première période, les Lensois sont aphones et les Messins rigoureux au possible (notamment la charnière Candé-Hérelle).
Les Lorrains peuvent même regretter quelques situations où Oscar Estupinan aurait pu gratter davantage et Camara le break sur une belle frappe en dehors de la surface (65e). Qu’importe, après 20 années de disette dans l’Artois, le promu peut savourer cette victoire. La deuxième de rang à l’extérieur (après Clermont) et une invincibilité confirmée (deux victoires, deux nuls) depuis la gifle inaugurale à Rennes. Après cinq journées, les partenaires de Brice Samba, eux, comptent autant de revers que sur l’ensemble du précédent exercice. Bollaert les a sifflés avant de les applaudir, mais attend beaucoup plus.
Lens (3-4-2-1) : Samba – Gradit, Danso, Khusanov (Diouf, 72e) – Aguilar (Frankowski, 63e), Abdul Samed, Thomasson, Machado (Maouassa, 63e) – Sotoca, Fulgini (Saïd, 63e) – Wahi (Guilavogui, 72e). Entraîneur : Franck Haise.
Metz (4-3-3) : Oukidja – Kouao, Hérelle, Candé, Udol – Nduquidi, N’Doram, Camara (Maïga, 73e) – Sabaly (Jean Jacques, 73e), Asoro (Van Den Kerkhof, 62e) – Estupinan (Elisor, 62e). Entraîneur : Laszlo Bölöni
Par Florent Caffery, à Bollaert-Delelis