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Metz, plus fort que la mort

Par Paul Piquard et Martin Grimberghs
Metz, plus fort que la mort

Tombé en National il y a deux ans, le FC Metz a repris à toute vitesse l'autoroute vers la Ligue 1. Presque un retour à la normale pour un club qui fait partie du paysage du football français.

Toucher le fond pour mieux remonter. Samedi après-midi, la victoire du FC Metz a l’Abbé-Deschamps valait bien plus que 3 points, à en voir les visages des Messins. Si la montée en Ligue 1 était attendue depuis quelques semaines, après un parcours quasi-parfait des hommes d’Albert Cartier, solides leaders du classement depuis la 12e journée, les larmes et les soupirs de soulagement à la fin du match traduisent la fin d’une des périodes les plus sombres du club, comme en témoigne la réaction de l’entraîneur après l’officialisation de la montée : « Voilà, on est très heureux pour le club, pour le FC Metz qui, après avoir souffert et vécu un cauchemar, est revenu, revient vers les plus hautes sphères du foot français. »

Du Camp Nou au National

Cauchemar, le mot est lâché. On dit qu’il faut être revenu de l’enfer pour apprécier le présent. Autant dire que pour un club qui a passé 35 ans d’affilée dans l’élite et s’est offert le luxe de dérouiller le Barça au Camp Nou, une saison en National suffit à faire passer la Seille pour le terrible Styx. Et si l’officialisation de la montée arrive une semaine après le week-end Pascal, l’exploit des Grenats tient en tous points de la résurrection divine, comme l’affirme la voix encore tremblante de la légende locale, Sylvain Kastendeuch : « Quand on est descendus en National, je ne pensais pas qu’il y aurait un tel rebond. On n’aurait jamais pensé remonter si vite et on se demandait comment ils allaient figurer en Ligue 2. On a eu très peur pour l’avenir du club, mais depuis, le président Bernard Serin a su trouver les bonnes solutions, les bonnes réponses. » La réponse. Plus qu’un entraîneur déjà, un faiseur de miracles. Albert Cartier, revenu au bercail après un exil de dix ans qui l’aura vu sillonner la Belgique et passer par la Grèce avant de transformer la jeunesse messine en machine à gagner. Une bande de jeunes formés au club, morts de faim et prêts à croquer la Ligue 2 à pleines dents, à l’image de Diafra Sakho et ses 19 buts évidemment, mais aussi Yeni N’Gbakoto ou Gaëtan Bussman, encadrés par des éléments bien plus chevronnés, à l’instar du capitaine Marchal ou de Romain Rocchi. Une bande d’affamés et une success story qui ne laissent pas insensibles ceux qui, de près ou de plus loin, ont des attaches avec les Graoullys.

« Cela m’a pris aux tripes »

C’est le cas d’Oumar Sissoko, aujourd’hui gardien remplaçant à Ajaccio, qui a suivi le parcours de son club formateur avec émotion : « Que ce soit Ligue 1, Ligue 2 ou national, ça reste mon club de cœur. Qu’il soit dans l’élite ou non, ça restera un club que je supporterai. J’ai quand même passé neuf ans à Metz. Il y avait un mélange d’émotions, de joie et de plaisir, pour tous ces gens qui travaillent au club. C’est tout ça qui est remonté d’un coup ! » Une émotion et un soulagement évidemment partagés par Sylvain Kasteundeuch, au moment d’évoquer son ressenti au coup de sifflet final, samedi après-midi : « C’est une joie personnelle, intérieure. Je ne suis pas particulièrement émotif mais là, cela m’a pris aux tripes. Comme cela nous l’avait fait négativement quand on avait vécu cette soirée de descente en National et qu’on s’était réunis à Saint Symphorien avec les anciens du club. Aujourd’hui, on ressent une joie dans la sérénité. J’avais vraiment envie de leur dire merci. » Et si lui a vécu la saison naufrage du club, et la relégation en National, David Fleurival, aujourd’hui à Niort après une courte parenthèse au Portugal, ne boude pas non plus son plaisir à l’heure d’évoquer la remontée d’ « un gros club mais surtout d’une belle ville qui mérite le plus haut niveau. J’ai suivi tout cela avec énormément de plaisir. » Un plaisir printanier qui durera au moins jusqu’à l’été en Moselle, jusqu’au moment où il faudra commencer à préparer méticuleusement l’effectif de la saison prochaine, qui devrait se voir amputé de son meilleur buteur, Sakho, suivi par pléthore d’équipes de Ligue 1 mais dernièrement annoncé partant à Newcastle, mais peut-être également d’N’Gbakoto, surveillé de près par le FC Porto selon la presse portugaise. Des perspectives peu réjouissantes qui font dire à Gaëtan Englebert, craintif : « J’espère juste qu’il ne sont pas montés trop vite. » Mais à Metz, on a trop souffert pour ne pas profiter de l’instant et se laisser penser à demain. Parce qu’en Moselle, plus qu’ailleurs, demain, c’est loin.

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