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Metz-Nancy : conflit d’Hognon
Le seul natif de Nancy à participer au derby lorrain défendra ce mardi soir les couleurs grenat. Propulsé temporairement coach numéro 1 en l’absence de Frédéric Antonetti, l’adjoint messin Vincent Hognon se prépare à vivre une rencontre particulière face au club qu’il dirigeait il y a encore un an.
S’il est recommandé de conserver ses oignons dans un endroit à l’abri de la lumière, Vincent Hognon peut affirmer la même chose le concernant. Un précepte qu’il tente d’appliquer au pied de la lettre avant un derby lorrain, où il sera bien malgré lui un des personnages principaux. En effet, le Nancéien historique commencera ce Metz-Nancy sur le banc grenat en qualité de coach numéro un, remplaçant pour un septième match consécutif le titulaire du poste, Frédéric Antonetti, retourné en Corse fin décembre au chevet de sa femme. Une situation qui enthousiasme peu les supporters mosellans les plus radicaux, ni ceux du club de Meurthe-et-Moselle. Et c’est notamment pour cette raison que Hognon a décliné les entretiens médiatiques individuels pour réserver sa parole à la conférence protocolaire d’avant-match. Pas de jaloux, et pas de risque d’être accusé de mettre de l’huile sur le feu.
Antonetti, pilote à distance
Il y a un autre motif pour justifier cette discrétion, celui de vouloir rester à sa place. « Je suis toujours adjoint, répète-t-il à l’envi. Et je suis là pour transmettre le message de l’entraîneur principal. Nous communiquons énormément avec Fred. Il n’y a aucun problème puisque les principes restent les mêmes. » Épaulé par Jean-Marie De Zerbi, fidèle bras droit d’Antonetti, l’homme aux 227 matchs pros avec l’ASNL est chargé d’assurer un intérim qui se passe pour le moment relativement bien — deux victoires, un nul et une défaite en championnat, et deux tours passés en Coupe de France, dont un « exploit » à Monaco — et qui se fait dans la douceur avec les joueurs.
« Les premiers jours ont été un peu étranges, reconnaissait Ivan Balliu au Républicain Lorrain. Le coach est une personne qui parle beaucoup au groupe, qui motive tout le monde. Mais avec Jean-Marie et Vincent, ça se passe également très bien. C’est un vrai duo. D’ailleurs, les méthodes de travail restent les mêmes. Lors des séances de vidéos, par exemple, ce sont les remarques du coach que le staff nous transmet. Ils dialoguent sans cesse entre eux. Le coach n’est pas présent physiquement, mais c’est comme s’il était là… » Et peu de monde ne se serait d’ailleurs arrêté sur la situation du technicien de 44 ans sans ce derby schizophrène.
Chacun son Hognon
Vincent Hognon et l’AS Nancy lorraine, c’est une histoire de neuf ans, en tant que joueur pro, et de huit ans dans le staff. Une romance qui s’est arrêtée assez brutalement le 22 janvier 2018, cinq mois après sa nomination à la tête du onze au chardon. L’ancien défenseur avait déjà récupéré le poste d’entraîneur dans des conditions spéciales, remplaçant en août Pablo Correa dont il était l’adjoint. Un choix que beaucoup de supporters n’avaient pas validé d’emblée, préférant repartir sur un nouveau cycle avec des hommes nouveaux. Le président Rousselot lui-même n’avait pas facilité la tâche, le présentant comme un simple intérimaire qui aurait pu sauter dès la première défaite à Quevilly-Rouen.
Une bonne série lui a ensuite permis de passer l’automne sans pour autant dissiper les doutes à son encontre. Le coup de bambou tombera finalement après une défaite à Sochaux sur un penalty à la 90e minute. Un an plus tard, c’est donc avec un petit arrière-goût d’amertume, mais avec le statut de leader de Ligue 2, qu’il retrouvera à Saint-Symphorien son premier club… qui lui se trouve aujourd’hui dans une position de relégable. Ce match en retard peut permettre à Metz de reprendre trois points d’avance sur Brest et renvoyer l’ASNL à ses problèmes. Après tout, il pourra toujours plaider n’avoir fait que suivre les consignes de Fred Antonetti.
Par Mathieu Rollinger