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Metz et l’Europe, c’est du sérieux ?

Par Mathieu Rollinger
Metz et l’Europe, c’est du sérieux ?

Les supporters de Metz peuvent se pincer : oui, leur équipe est cinquième de Ligue 1 et virtuellement propriétaire d'un ticket pour l'Europe la saison prochaine. Mais les Grenats ont-ils sincèrement des raisons de croire que les choses peuvent rester ainsi jusqu'à la fin de la saison ? Faites grimper le Graoully sur la balance.

Nenad Jestrović pourrait-il enfin avoir un successeur ? Le 24 août 1999, le buteur serbe inscrivait ce qui reste à ce jour le dernier but européen du FC Metz. C’était à l’occasion d’une finale de Coupe Intertoto perdue sur l’ensemble des deux matchs face au West Ham de Paolo Di Canio et Frank Lampard (2-3). Depuis cette date, la capitale mosellane a connu six relégations, dont une en National (concept pourtant inconnu au cours des 35 saisons consécutives dans l’élite), a découvert ce que pouvait être une municipalité socialiste, a rangé l’illustre Carlo Molinari au musée, a accueilli le TGV et une annexe du Centre Pompidou, a même pu passer un coup de kärcher sur sa cathédrale, alors que le stade Saint-Symphorien s’est doté de nouvelles tribunes en plus d’avoir reçu à deux reprises Johnny Hallyday en concert. Et tout ça, sans même mentionner les passages de Franck Ribéry, Miralem Pjanić ou Sadio Mané sous le maillot grenat.

Qu’importe, à onze journées de la fin de la saison, après avoir mis fin à une disette de 41 ans à Bordeaux, le club à la Croix de Lorraine compte les 41 points nécessaires au maintien et se prend à rêver d’un destin qu’il n’aurait jamais imaginé il y a six mois de cela. Metz est cinquième de Ligue 1 et, si la saison s’arrêtait là (cette phrase n’a jamais eu autant de sens que depuis qu’on sait que cela peut arriver), serait assuré d’être européen. Certes, cette place permet uniquement de mettre une option sur un ticket pour la nouvelle Conference League, mais qui pourrait se transformer en un pass pour la Ligue Europa si l’un des membres du Big four, intouchables pour le commun des poursuivants, avait l’idée de mettre la main sur la Coupe de France. Dans tous les cas, une telle perspective ne peut que réjouir un peuple qui a bouffé sa dose de pain noir.

Rendre justice à Robert Schuman

Zappée de la liste des villes hôtes de l’Euro 2016, destituée de son rôle de capitale régionale au moment de la fusion des régions, Metz est une cité oubliée de l’histoire moderne. Pourtant, de l’Austrasie à l’UE dessinée par Robert Schuman, qui avait élu domicile à Scy-Chazelles, soit à cinq kilomètres de Metz, l’histoire a démontré que cette ville était un carrefour européen. Et retrouver aujourd’hui le Graoully sur la scène continentale ne serait qu’une juste récompense, étant donné le bon travail effectué depuis 2018 par Frédéric Antonetti et son relais Vincent Hognon. « J’étais programmé pour trois ans », confiait Antonetti début février, avant sa prolongation jusqu’en 2024. Au-delà de l’émotion suscitée par l’évocation de sa défunte épouse, le Corse rappelait au cours de cette conférence de presse le contenu de sa feuille de route : « Nous étions en deuxième division et j’ai dit au président Serin :« Moi, je pense que je peux vous aider à monter, et à faire en sorte dans trois ans de stabiliser le club en première division. »Je pensais à ce moment-là, 8e au mieux, 14e au pire. » Il faut croire que ce discours, mélangeant subtilement humilité et ambition, a été sublimé par un collectif qui s’est bien trouvé. « On ne va pas s’enflammer, on a un staff qui a l’expérience pour éviter ça, prévenait Thomas Delaine, le latéral gauche devenu goleador. Mais si on a une opportunité à saisir, on ne va pas s’en priver. »

Ce vieux routier qu’est Frédéric Antonetti sait bien freiner les enflammades. « Ce n’est pas un manque d’ambition, mais je sais qu’il faut rester les pieds sur terre. Il va se passer tellement de choses d’ici la fin de la saison, avertissait-il dimanche. C’est un groupe qui a envie de travailler, de progresser, qui ne rechigne pas. Et il est récompensé, tout simplement. » C’est donc à l’huile de coude, à la force de l’union et au goût pour l’effort, plus que par un jeu chatoyant aperçu que par courtes séquences, que les Mosellans continueront de jouer les trouble-fêtes. Il faudra encore composer pendant de longues journées avec la concurrence de Lens, Marseille, Montpellier, Rennes ou encore Angers (l’adversaire du jour), mais avec ce qu’il applique sur le terrain, le FC Metz peut encore voyager. Quatrième défense de l’élite, cinquième meilleure équipe à l’extérieur, les Grenats ont récemment corrigé certains défauts. Après la défaite dans le derby contre Strasbourg, ils étaient l’équipe qui perdait le plus de points dans le dernier quart d’heure (7). Reste qu’en 2021, cette théorie s’est largement inversée, Aaron Leya Iseka cueillant Lyon au buzzer, alors que Vágner Dias prend de plus en plus le costume du clutch player.

Angers ou Rennes, un sacré dilemme

Reste à savoir si voir Metz en Europe est une bonne chose pour le club. Personne ne cracherait dessus, surtout qu’une telle opportunité risque de ne pas se représenter de sitôt. Mais être propulsé sur les sommets pourrait aussi conduire à des déconvenues déjà traversées en 1998, date de la dernière saison référence en Lorraine. Sortis par Helsinki lors des préliminaires de C1, puis par l’Étoile rouge de Belgrade au premier tour de C3 avec un groupe délesté de ses sensations (Pirès parti à Marseille, Song à la Salernitana, Blanchard à la Juve), les vice-champions de France en titre avaient lors de cette campagne amorcé le déclin du club. Aujourd’hui, la direction sait déjà qu’elle aura du mal à retenir son meneur Farid Boulaya ou les révélations Kiki Kouyaté et Pape Matar Sarr. Cela relèverait même de l’impossible avec les projecteurs d’une qualification européenne. Sauter de deux cases pour ensuite reculer de trois pourrait ainsi être un jeu dangereux. Mais après tout, le FC Metz veut-il suivre le modèle du SCO – monter en grade un peu plus chaque saison au point de lorgner timidement sur l’Europe, mais sans jamais y goûter – ou celui du Stade rennais – se payer un gros frisson avant de rentrer dans le rang – ? Affaire à suivre.

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Par Mathieu Rollinger

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