- France
- Ligue 2
- 28e journée
Metz a un pied en Ligue 1
Angers ne jouera que demain, et Lens pas avant lundi : c’était l’occasion rêvée pour les Messins de faire définitivement le trou avec leurs poursuivants, et les Grenats ne s’en sont pas privés. Pendant ce temps-là, Auxerre touche le fond, Nancy et Niort se neutralisent, Dijon loupe le coche et Malherbe espère les trois points les plus paresseux du monde.
Les victoires à l’économie
Metz a déjà un pied dans l’élite, mais il faut croire que la perspective de prendre un ticket pour le Grand Nord paralyse quelque peu les Grenats, pas au meilleur de leur forme à Châteauroux. Et pourtant, malgré les errances techniques et le faux rythme, les leaders du championnat ouvrent la marque par Eduardo, qui en profite pour inscrire son premier but sous ses nouvelles couleurs. Réduits à 10 au cours de la minute suivante suite à l’expulsion de Rocchi, les Grenats s’amusent à se faire peur, mais emballent l’affaire sans trembler. 0-1. Les supporters messins peuvent déjà pré-commander leur place pour les matchs de Ligue 1 de l’an prochain.
« On n’a plus le droit à l’erreur. Sans manquer de respect à Bastia, ils sont derniers, et ce serait pour nous une contre-performance de ne pas prendre les trois points ce soir. » Les mots de Ben Khalfallah ont dû lui siffler aux oreilles, au moment où Sunday Mba envoie une praline de volée et ouvre la marque pour le CA Bastia après 3 minutes passées sur le pré. Alors ça, déjà, c’est un poil la honte, et les affaires troyennes ne s’arrangent pas quand le meilleur buteur de l’ESTAC, Gimbert, doit abandonner ses partenaires au cours du premier quart d’heure, blessé. Avec en tête le set de tennis (6-1) reçu dans la tronche au match aller, les Corses tiennent bon. 1-0. Et de 3 victoires pour Bastia cette saison.
Les occasions manquées
La victoire des Tourangeaux lundi dernier face à Angers (grâce notamment à un but d’extraterrestre d’Andy Delort) a replacé l’autre Téfécé dans la course à la montée et redonné du baume au cœur à Bergougnoux et ses potes. Pas de quoi émouvoir le Stade brestois, qui se fait peur une fois ou deux et entend résonner sa barre transversale avant de prendre l’avantage sur un péno de Bruno Grougi. Nicolas Verdier double la mise en début de seconde période, et quitte la pelouse blessé en guise de célébration de but. Un sacrifice qui n’est pas inutile, et qui permet aux Bretons de prendre une bonne bouffée d’air frais. 2-0. Tours peut se bouffer les phalanges.
Comme les Tourangeaux, le DFCO avait l’occasion de réaliser un gros coup en s’imposant face au HAC, et notamment de poser ses gros sabots sur le podium grâce à une meilleure différence de buts. Et si les Bourguignons prennent la bonne direction quand Ousseynou Cissé balance un caramel tout plein de rebonds traîtres qui surprennent Diallo, ils sont rapidement pris dans les bouchons et subissent le courroux de Havrais un brin vexés : le jeune Hadi Sacko inscrit son premier but en pro, avec l’aide du montant, prend goût à la chose, et remet le couvert quelques minutes avant la pause, en s’appuyant sur le même montant. Se faire secouer l’arrière-boutique deux fois de suite par un puceau, ça fait quand même un peu désordre… Rémi Mulumba envoie un cachou sur la barre sur coup franc, Dijon asphyxie les Ciel et Marine… Sauf qu’au Havre, on est vachement fort en apnée, à force de renifler le parfum des usines. 1-2. Le Havre décroche son quatrième succès à l’extérieur et flingue l’opportunité rêvée qui s’offrait aux Dijonnais.
Les duels qui ne mènent à rien
Niort s’est mêlé à la course pour le podium sur un malentendu, une improbable série de six victoires consécutives que personne n’a vraiment remarquée avant que les Chamois ne viennent gratter à la porte du podium. Après une nouvelle branlée infligée à Châteauroux la semaine passée, sans doute les Niortais s’imaginaient déjà se frotter à Zlatan et Falcao l’année prochaine… Sauf que sur la route de la Ligue 1 se dresse Benjamin Jeannot, un brin moins connu, mais qui fait parler la poudre après seulement dix minutes de jeu et donne l’avantage aux Nancéiens. Les Chamois répliquent dès le retour des vestiaires par Émiliano Sala de la tête. La rencontre est tendue, pourrait être passionnante, mais reste finalement assez brouillonne, Nancy se projetant trop maladroitement aux avant-postes pour espérer marquer, et Niort semblant un peu trop satisfait du point du match nul. 1-1. Nancy peut avoir des regrets…
Déjà buteur lors des deux dernières sorties clermontoises, Yannis Salibur prolonge sa belle série et envoie une cartouche au fond des filets istréens après une dizaine de minutes de jeu et vient invalider la bonne entame des locaux. Les Auvergnats pensent réaliser une excellente opération et faire un bond au classement, sauf qu’ils gaspillent un paquet de munitions et oublient de se mettre à l’abri, jusqu’à ce que Matheus égalise d’une tête plongeante dans les dix dernières minutes. 1-1. Ça va continuer de suinter la peur d’un côté comme de l’autre.
La déconfiture
Bernard Casoni est toujours l’entraîneur de l’AJA, mais pour combien de temps ? Quoi qu’il en soit, le préparateur mental embauché cette semaine par les Bourguignons va avoir du pain sur la planche, après une nouvelle prestation insipide sur la pelouse de Laval, avant-dernier du championnat. Première mi-temps dominée par les Tangos, carton rouge avant la pause pour Yann Boe Kané, et puis la démo lavalloise commence. Ouverture du score dès le retour des vestiaires par Jordan Adéoti sur une erreur de marquage indigne, 15e et 16e buts de la saison de Bekamenga pour corser l’addition : les Bourguignons repoussent leurs limites de semaine en semaine. Et ne comptent plus qu’un point d’avance sur la zone rouge. 3-0.
Le brouillard
La rencontre entre Caennais et Nîmois a été annulée, en raison du retard pris par les visiteurs, perturbés par l’épais brouillard qui recouvre la Normandie. Une rencontre qui aurait pu être disputée dès demain, sauf que la Ligue doit statuer sur le sort à réserver aux Nîmois, qui pourraient payer cher leur retard et s’incliner sur tapis vert. Les Crocos ont intérêt à trouver une bonne excuse… Comme quand tu arrivais à la bourre en cours de maths et que le prof t’envoyait au bureau de la vie scolaire pour faire signer ton carnet de correspondance par un surveillant.
Par Julien Mahieu