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Mettez du respect sur Dijon !
Sous le coup d’une treizième défaite consécutive face à Nice ce dimanche, Dijon poursuit son chemin de croix qui l’amènera en Ligue 2 la saison prochaine. Mais que les supporters dijonnais se rassurent, il y a eu bien pire en Ligue 1 que les piètres résultats des hommes de David Linarès.
Quinze points en trente-deux matchs, deux victoires, neuf nuls, vingt et une défaites, vingt buts inscrits et cinquante-six encaissés. Les chiffres de la saison dijonnaise, surtout écrits en toutes lettres, donnent le tournis. Après cinq saisons à se maintenir sur le fil du rasoir – dont notamment une 16e place arrachée lors de la J38 en 2016-2017, un barrage en 2018-2019 et une saison interrompue au 16e rang l’an dernier -, les Dijonnais ont souvent eu chaud aux fesses et retourneront bien cette fois en Ligue 2, sauf retournement improbable de situation ou tremblement de terre. Alors qu’il reste six rencontres avant le baisser de rideau, Olivier Delcourt a déjà tourné la page. « Il faut mériter les choses. Franchement, cette saison, nous ne méritons pas grand-chose », avait déclaré le président du club dans un entretien accordé à Ouest-France, avant la défaite face à Marseille (2-0). Certes, Dijon mérite pleinement de retourner dans l’antichambre de la Ligue 1. Certes, les supporters et les joueurs ne semblent plus motivés. Certes, des records accablants commencent peu à peu à être battus. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut mépriser les Bourguignons. Surtout que dans l’histoire de la Ligue 1, il y a déjà eu pire. Notamment chez le voisin aubois.
La légende troyenne en 2016
Personne n’a oublié la terrible saison de l’ESTAC en 2015-2016, la dernière du club en Ligue 1. Les coéquipiers de Benjamin Nivet avaient réussi l’exploit incroyable de ne remporter aucun match de la phase aller et ont dû attendre la 22e journée pour enfin ramener trois points, en allant battre le LOSC de Rio Mavuba, Florent Balmont et Sofiane Boufal à Pierre-Mauroy (3-1). L’une des trois victoires de la saison pour l’ESTAC, qui a connu cinq entraîneurs en dix mois (coucou le FC Nantes). Au cours de cet exercice, Troyes n’est pas passé loin de battre un nouveau record : celui du plus faible nombre de victoires sur une saison (3), codétenu par Reims (1978-1979), Nîmes (1992-1993) et Arles-Avignon (2010-2011). Avec ses deux succès en 2020-2021, le DFCO n’est pas bien loin de battre ou d’égaler ce funeste record. Le club peut même réaliser le doublé si les hommes de David Linarès s’inclinent pour la treizième fois consécutive face à Nice ce dimanche. Le CA Paris (douze défaites consécutives en 1933-1934) et Toulouse (onze revers l’an dernier) peuvent être définitivement dans le rétro.
Des passoires nommées ESTAC et VA
Histoire de voir le verre à moitié plein, la saison des Dijonnais n’est pas cataclysmique, et de nombreux records sont encore à battre. Demandez à Valenciennes, qui a réussi l’exploit de se faire détruire 12-1 par Sochaux un soir d’août 1935. Une valise mémorable qui n’a pas encore trouvé d’égal, puisque aucune équipe n’a encaissé autant de buts dans un même match en D1 française. Pas facile à digérer, surtout quand VA est relégué à cause de la différence de buts. La poisse. À moins que Loïs Diony n’inscrive un quintuplé lors de la probable victoire écrasante du SCO lors de la J36, Anthony Racioppi peut dormir sur ses deux oreilles. Dans la catégorie des passoires, la plus belle performance est à mettre à l’actif de… l’ESTAC, toujours lui. Lors de la saison 1960-1961, les gardiens Bernard Versini et Jean-Louis Mourier sont allés chercher 108 fois le ballon au fond de leurs filets, soit plus de trois buts encaissés par rencontre. Une performance ponctuée de 28 défaites et une dernière place. Phénoménal. Avec 56 pions encaissés en 32 rencontres, le DFCO fait presque partie des bons élèves.
Arles-Avignon, champion de la relégation précoce
Si sa défense est presque imperméable, l’attaque dijonnaise fait clairement la gueule. Avec 20 buts marqués depuis le début de la saison, le dernier de Ligue 1 est, de loin, la pire attaque du championnat cette saison. Même Nantes et ses 32 pions font mieux. Mais, bonne nouvelle pour les supporters de Dijon, le bonnet d’âne reste pour le Stade français, avec 18 malheureux buts en 1966-1967. Le club connaît clairement plus de succès avec un ballon ovale. Une attaque qui envoie des pétards en tribune et fait des passes au gardien, difficile d’empiler les points. Ce n’est pas le RC Lens qui dira le contraire. Si la saison 2020-2021 est un conte de fée, 1988-1989 a été un enfer pour les Sang et Or, qui ont terminé bons derniers du championnat avec… 17 points. La pire prestation depuis l’instauration de la victoire à trois points. Alerte pour le DFCO : ce record pourrait bien tomber cette saison, car avec 15 unités et six matchs encore à jouer, l’histoire est en marche. Avec un nombre de points aussi bas, le retour de Dijon en Ligue 2 ne fait aucun doute et pourrait même être officiel dès ce week-end. Mais l’équipe de David Linarès ne pourra pas faire pire qu’Arles-Avignon (2010-2011), éjecté en deuxième division au bout de 31 journées. Comme quoi, il y a bien pire que Dijon en Ligue 1.
Par Analie Simon