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- Gr. F
- Belgique-Canada (1-0)
Messieurs les Canadiens, au soccer, il faut marquer des buts
Séduisants, les Canadiens l'ont été. Tueurs, beaucoup moins. Défait par la Belgique ce mercredi, le Canada a manqué de réalisme, alors que le pays n'a toujours pas marqué le moindre but en Coupe du monde.
Trente-six ans que le Canada n’avait pas participé à une Coupe du monde. Depuis le Mondial mexicain de 1986, le peuple à la feuille d’érable a pourtant eu le temps de comprendre qu’au football, pardon, au soccer, l’important c’est de marquer des buts. Malheureusement pour eux, face aux Belges ce mercredi, et malgré leur pléiade de situations, les Canadiens n’ont pas fait trembler les filets et devront attendre encore au moins quatre jours pour inscrire le premier but de leur histoire en Coupe du monde. Pourtant, Jonathan David a eu des situations pour être à jamais le premier, mais le Lillois a multiplié les mauvais choix, ou la maladresse.
Manger la feuille d’érable
Évidemment, le natif de Brooklyn – comme Biggie – n’est pas le seul à blâmer pour ce manque de réalisme, mais en tant qu’attaquant de pointe pendant près d’une heure, il en porte le fardeau. Le tournant est peut-être arrivé dès la 11e minute, lorsque Alphonso Davies envoie une frappe trop molle et trop axiale pour tromper Thibaut Courtois sur penalty. Même s’ils auraient clairement dû bénéficier d’un second péno quatre minutes plus tard, les Canucks n’ont jamais digéré cet échec et n’ont cadré que trois de leurs 21 tirs en 90 minutes. En face, les Diables rouges n’ont frappé que neuf fois, mais cadré une fois dont un but. Un but qui fait très mal. Surtout que ce manque de réalisme est l’une des rares choses que l’on pourrait reprocher aux hommes de John Herdman. Ça, et l’incroyable attentisme sur le but de Michy Batshuayi, après une très longue transversale de Toby Alderweireld.
Beaucoup de bonnes choses
Sinon, le Canada a été flamboyant et a fait vivre un véritable supplice aux vainqueurs de la dernière petite finale, qui ont finalement réalisé le premier hold-up de la compétition. En tête de cette formidable équipe muette, le sympathique Stephen Eustaquio. Le milieu du FC Porto a complètement dominé son sujet et a parfaitement orienté le jeu de son équipe. Au four et au moulin, il a même offert une petite viennoiserie en glissant un petit pont à Kevin De Bruyne et en enchaînant avec un caviar pour David, dont la tête fuira le cadre (48e). Le danger est aussi venu de quelqu’un que les Belges connaissent bien : Tajon Buchanan. L’ailier du Club Brugge n’a pas lésiné sur le pressing et a montré de grosses facilités techniques, en plus d’une pointe de vitesse qu’on lui connaissait déjà. Même s’il a envoyé un missile en tribunes à rendre jaloux les Nord-Coréens (61e), et qu’il été un peu moins bon en seconde période, le joueur de 23 ans a rendu fou la défense belge, certes pas super solide.
Tout n’est donc pas à jeter pour le Canada, qui cherchera dimanche face à la Croatie à ouvrir son compteur au plus haut niveau du football international. Mais surtout à prendre des points, parce que cette sélection-là a de quoi embêter un paquet d’équipes mal organisées tactiquement. Attention quand même à régler la mire, sinon les Canadiens boiront le câlisse jusqu’à la lie.
Par Léo Tourbe