- Ligue des champions
- J4
- Groupe H
- Barcelone/Milan AC (3-1)
Messi se réveille, Milan tombe au Camp Nou
Auteur d'un doublé, Lionel Messi permet au Barça de battre un Milan AC vaillant, mais trop limité (3-1). Les Blaugrana sont qualifiés pour les huitièmes de finale. Milan limite la casse grâce à la victoire de l'Ajax face au Celtic : les Rossoneri sont toujours deuxièmes, et restent en bonne position pour se qualifier.
Le rapport de force est respecté. Ce soir, il n’y a pas vraiment eu photo entre le FC Barcelone et le Milan AC, deux équipes qui réalisent un début de saison diamétralement opposé. Les Catalans sont en pleine bourre, les Milanais en pleine crise. La logique est respectée sur le tableau d’affichage : 3-1 pour le Barça. Un score assez flatteur pour les Rossoneri, qui ont marqué sur un exploit personnel de Kaká (qui provoque le csc de Piqué), et qui ne se sont procuré que très peu d’occasions franches. À l’inverse, le Barça a marqué trois buts (le premier sur un pénalty généreux), mais a loupé au moins trois énormes occasions. Toutefois, attention, Milan n’a pas été ridicule, loin de là. Vu la situation actuelle du club, qui restait sur une sale défaite à domicile contre la Fiorentina, la prestation a même été honorable. Milan a tenté de se battre avec ses armes, et on pourra toujours reprocher à Allegri d’avoir tenu Balotelli sur le banc pendant les 45 premières minutes, surtout au vu de la non-prestation de Robinho. Mais Milan est tout simplement tombé sur plus fort que lui. Les Barcelonais étaient dans un bon soir, avec un Neymar en feu, et un Messi qui, comme souvent lorsqu’il voit du rouge et noir en face de lui, se sublime. Un doublé pour lui, ses 65e et 66e buts en Ligue des champions. Grâce à ce succès, les hommes de Tata Martino sont donc mathématiquement qualifiés pour les huitièmes de finale. Milan, de son côté, devra cravacher face au Celtic et l’Ajax pour décrocher son ticket. Mais devra peut-être le faire avec un nouvel entraîneur.
Neymar dans tous les coups
Si l’on s’en tient aux premières secondes du match, on a l’impression d’assister à un remake de la rencontre de l’an dernier. Le Milan AC est acculé dans sa surface de réparation, et le Barça fait le siège. La saison dernière, le mur milanais s’était écroulé au bout de 5 minutes, sur une frappe dingue de Messi. Cette fois-ci, Milan, qui joue sans Balotelli (sur le banc), parvient à résister, et laisse passer l’orage. Cependant, la différence de niveau entre les deux formations est criant. Cela dit, il s’agit là d’une confrontation entre le leader de Liga et le 11e de Serie A, pas forcément étonnant que les Blaugrana dominent… Xavi et Iniesta semblent en jambes, Neymar aussi, et les défenseurs milanais ont toutes les peines du monde à contenir les offensives. Milan semble y parvenir, et, après 20 minutes de jeu, le rythme retombe un peu. Il faut alors un coup du sort pour débloquer la situation. L’arbitre de la rencontre décrète un pénalty en faveur des Catalans, pour une faute d’Abate sur Neymar. Petite poussette, oui, mais de là à siffler pénalty… Très sévère.
Messi, lui, s’en fout, et fusille Abbiati, comme chaque année. Milan tente de réagir et se crée sa toute première occasion par Montolivo, dont la frappe enveloppée passe à quelques centimètres de la lucarne de Valdés. Certainement blasé d’être passé tout proche de l’égalisation, Richard Mont-Olive commet une belle balayette sur Neymar aux abords de la surface. Xavi se charge du coup franc et dépose le ballon sur la tête de Busquets (à la limite du hors-jeu), qui score facilement le 2-0. Milan est sonné et risque même d’encaisser un troisième pion sur une frappe d’Adriano détournée en corner par Abbiati. On se dirige tranquillement vers la mi-temps, quand Kaká décide de retourner en 2005. L’ancien Ballon d’or dépose Dani Alves avec une grosse accélération sur l’aile gauche, entre dans la surface, centre en retrait et remercie Piqué, qui dévie ce centre au fond de ses propres filets. Milan rentre aux vestiaires avec ce score un peu miraculeux de 2-1, qui laisse de l’espoir pour la seconde période.
Plus de poids avec Balo
Massimiliano Allegri a compris. Pour donner de la folie, il faut faire entrer Mario Balotelli. C’est chose faite dès l’entame de la seconde période, à la place du fantôme de Robinho. Et Milan débute plutôt bien cette deuxième mi-temps, avec des situations chaudes toutes provoquées sur le côté droit par Kaká, puis sur un tir de Balotelli bien capté par Valdés. Le Barça comprend qu’il n’est pas à l’abri d’une égalisation et appuie à nouveau sur l’accélérateur. Iniesta remet ses coéquipiers dans le bon sens, avec une frappe qu’Abbiati détourne magnifiquement en corner. La physionomie de la seconde période commence à se dessiner : Milan est obligé de se découvrir, le Barça procède en contre, et c’est, des deux côtés, du quitte ou double. L’entrée de Balotelli donne évidemment un nouveau visage à la manœuvre offensive du Milan AC. On sent que les Italiens pourraient égaliser, qu’il ne manque pas grand-chose, que cela ne tient qu’à un fil.
Mais on a le même sentiment de l’autre côté : dès que le Barça attaque à trois ou quatre, avec Neymar, Alexis Sánchez ou Messi, la défense milanaise serre les dents et prie la Madonnina. Pour le moment, ça tient. Et on se dit même que ladite Madonnina fait bien son boulot, lorsque le Barça loupe deux occasions colossales à l’entame du dernier quart d’heure. C’est d’abord Neymar qui élimine quatre défenseurs dans un slalom fou avant de tirer incroyablement à côté, puis c’est Alexis Sánchez qui perd son duel en un contre un face à Abbiati. Milan plie, plie… et finit par craquer. À huit minutes du terme de la rencontre, Messi et Fàbregas combinent à l’entrée de la surface, un une-deux d’école qui propulse le quadruple Ballon d’or seul face à Abbiati. Plat du pied gauche légèrement piqué, 3-1, game over. Comme chaque année, Milan repart du Camp Nou bredouille. Comme chaque année, Messi s’est défoulé face aux Rossoneri. Éternel recommencement.
Par Eric Maggiori