Messi que un club !

Année Barça, bien sûr. Le triplé Liga-Copa del Rey-Ligue des Champions. Ensuite les distinctions perso : 4ème meilleur buteur de la Liga (23 pions) et surtout meilleur scoreur de C1, avec 9 buts dont un de la tête en finale contre Manchester Rouge. Avant de parler de Maître Soixante-Neuf, un hommage appuyé à trois autres Blaugranas qui auraient largement mérité de gagner le Ballon d’Or. Sam Eto’o (5ème), Iniesta (4ème) et surtout Xavi (3ème). Sur la “distance”, c’est certainement Xavi Hernandez qui apparaît comme le “meilleur joueur du monde” dans la régularité : depuis la victoire espagnole à l’Euro 2008 jusqu’à aujourd’hui, ses performances couplées en club et sélection font objectivement de lui le Numéro 1 mondial. Outre les succès du Barça, il guide aussi la fantastique équipe d’Espagne, peut-être la meilleure de son histoire. Voilà, c’est dit. Lionel Messi a aussi devancé d’autres coéquipiers, Titi Henry (une honnête 15ème place) et Yaya Touré (28ème ex-aequo). Lionel est le premier des six Blaugranas à émarger au classement d’honneur : Messi que un club, donc !

Il est donc le premier Argentin à remporter le trophée dans sa version mondialisée, depuis son ouverture (en 1995) aux joueurs non européens du Vieux Continent. A leurs époques respectives, Maradona, Redondo, voire Batistuta l’auraient sûrement gagné. Donc voilà, un Argentin enfin couronné : la boucle est bouclée. Sur 96 votants, Messi a été classé en tête sauf… au Cameroun et Sénégal (Eto’o N°1), Croatie et Liechtenstein (Iniesta), Corée du Nord (Gerrard) et Égypte (Kaka). Un total incroyable, 473 points sur les 480 possibles, soit aussi le double de son dauphin Cristiano Ronaldo (233 points)… Les chiffres ont parlé. Le talent aussi. On ne va pas refaire ici l’énumération des qualités du lutin et rappeler que la Ballon d’Or de Messi, c’est la victoire de l’intelligence sur le conformisme, l’aventure et l’audace sur la frilosité, la technique sur le physique, etc… Rappeler qu’il a bénéficié du fantastique jeu collectif de son club catalan. Rappeler aussi qu’il est devenu un buteur accompli, plus prolifique qu’on ne le lui prédisait. Messi possède avant tout un don fantastique propre aux très Grands (Pelé, Cruyff, Maradona et Zidane) : déstabiliser à lui tout seul toute une équipe adverse. En position arrêtée ou lancé, sur les deux côtés (voire dans l’axe), sur le front de l’attaque ou en position plus basse. Sa simple prise de balle crée déjà le chaos chez l’adversaire, un début de panique. Pour le spectateur, c’est le grand frisson : on SAIT qu’il va se passer quelque chose d’unique dès que le ballon l’approche. Les vieux bluesmen ont une formule pour décrire ces moments magiques, juste avant la sidération : it makes you sweat…

Un don unique : faire bouger les lignes. Un truc de fou qui fait voler les plans tactiques adverses et qui rend “ouvert” un espace complètement bloqué. Les génies du ballon rond “voient” ce que les autres joueurs ne voient jamais : la petite faille qui se transforme en béance mortelle pour l’adversaire. Combien de fois a-t-on vu la saison passée Messi liquéfier les défenses adverses sur une simple feinte ? Avec à l’arrivée des solutions multiples, inexistantes quelques instants auparavant. L’évidence, comme les Beatles ou Mozart. Sauf que l’évidence est souvent la manifestation de la fausse facilité : c’est bien le génie qui rend les choses claires, pas le hasard ni l’apparente “simplicité”… Preuve de son génie arrivé à maturité, c’est qu’il n’est pas perso : il sait prendre appui, faire une passe décisive ou tout simplement transmettre à Xavi qui, lui, fera le meilleur choix… Un bémol de taille, quand même : ses prestations plus que décevantes avec la sélection argentine. A sa décharge, la gestion chaotique du groupe albiceleste par Maradona, un “ami” qui ne lui veut pas forcément que du bien (jaloux, Diego ?), et l’absence d’un collectif clair qui contraste avec le plus beau ballet du monde, celui du Barça. Précisons quand même qu’avec la sélection olympique, Lionel Messi a beaucoup plus brillé qu’avec les A du Pibe del Bordelo. Lionel sera bien sûr à suivre en Coupe du Monde…

Gloire à Lionel, mais gloire aussi aux Cristiano Ronaldo (2ème), Iniesta (4ème), Rooney (8ème), Fernando Torrès (11ème), Fabregas (12ème). Des jeunes joueurs qu’on attendait au plus haut niveau et qui y sont vraiment “arrivés”. Des gars extra, qui font vraiment rêver et qui ne nous ont pas déçus. On souhaite pareille progression et aboutissement à Gourcuff (20ème place encourageante) et à Benzema (une 30ème place et zéro point mais il est entré dans la cour des Grands). Messi à tous ! Vive le foot !

Le classement France Football du Ballon d’Or 2009

1. Lionel Andrès Messi (Argentine, FC Barcelone) : 473 points

2. Cristiano Ronaldo (Portugal, Manchester United puis Real Madrid) : 233 pts

3. Xavi (Espagne, FC Barcelone) : 170 pts

4. Iniesta (Espagnol, FC Barcelone) : 149 pts

5. Samuel Eto’o (Cameroun, FC Barcelone puis Inter Milan) : 75 pts

6. Kaka (Brésil, Milan AC puis Real Madrid) : 58 pts

7. Zlatan Ibrahimovic (Suède, Inter Milan puis FC Barcelone) : 50 pts

8. Wayne Rooney (Angleterre, Manchester United): 35 pts

9. Didier Drogba (Côte d’Ivoire, Chelsea): 33 pts

10. Steven Gerrard (Angleterre, Liverpool) : 32 pts

11. Fernando Torres (Espagne, Liverpool): 22 pts

12. Cesc Fabregas (Espagne, Arsenal) : 13 pts

13. Edin Dzeko (Bosnie, Wolfsburg) : 12 pts

14. Ryan Giggs (Pays de Galles, Manchester United) : 11 pts

15. Thierry Henry (France, FC Barcelone) : 9 pts

16. Luis Fabiano (Brésil, FC Séville), Nemanja Vidic (Serbie, Manchester United), Iker Casillas (Espagne, Real Madrid): 8 pts

19. Diego Forlan (Uruguay, Atletico Madrid) : 7 pts

20. Yoann Gourcuff (France, Bordeaux) : 6 pts

21. Andreï Archavine (Russie, Arsenal), Julio Cesar (Brésil, Inter Milan), Frank Lampard (Angleterre, Chelsea) : 5 pts

24. Maicon (Brésil, Inter Milan) : 4 pts

25. Diego (Brésil, Werder Brême puis Juventus Turin) : 3 pts

26. David Villa (Espagne, Valence), John Terry (Angleterre, Chelsea) : 2 pts

28. Franck Ribéry (France, Bayern Munich), Yaya Touré (Côte d’Ivoire, FC Barcelone) : 1 pt

30. Karim Benzema (France, Lyon puis Real Madrid): 0 pt

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