- Amérique du Sud
- Argentine
- Lionel Messi
Messi prêt pour le grand saut ?
Lionel Messi n’en finit plus de battre des records. Avec ses quatorze buts en Ligue des champions cette saison, il rejoint le Brésilien José Altafini au sommet des buteurs historiques de l’épreuve. Au point de remplacer Maradona dans le cœur de ses compatriotes ?
« Messi réécrit l’Histoire » , titre aujourd’hui La Nacion, premier quotidien d’Argentine. Deux semaines après être devenu le meilleur buteur du FC Barcelone en compétitions officielles, Lionel Messi vient de s’adjuger le record de buts marqués sur une saison de Ligue des Champions. Outre cette marque personnelle, qui lui permet de rejoindre le Brésilien José Altafini, auteur lui aussi de quatorze buts sur une saison (1962-63) de Coupe d’Europe (des Clubs Champions à l’époque), Léo offre à ses coéquipiers leur cinquième qualification consécutive pour les demi-finales de la Ligue des Champions (quatre pour Guardiola et une pour Rijkaard), égalant ainsi le record détenu par…le Real Madrid de Di Stefano, vainqueur des cinq premières Coupe d’Europe entre 1956 et 1960.
Des records qui tombent « comme des dominos »
Si La Nacion souligne dans son édition du jour que « peu d’équipes résistent à Lionel Messi » , le quotidien argentin ne manque pas de rappeler qu’ « avant le match d’hier, Messi n’avait converti qu’un but en sept matches face à des équipes italiennes (Milan AC, Inter et Udinese). Un but inscrit sur pénalty, justement à Milan, le 23 novembre 2011, lors de la phase de groupe de la Ligue des Champions » . La presse s’incline une fois encore devant la dernière prouesse de l’enfant prodige, sans toutefois s’attarder sur le fait que son doublé fut le fruit de deux pénaltys et non d’exploits individuels dont il a le secret. « Quand Messi part solder ses comptes, les statistiques tremblent. Et elles commencent à tomber les unes après les autres, comme des dominos » , poursuit Claudio Mauri, l’auteur de l’article, qui estime que « Messi s’est enlevé (du pied) l’épine italienne » et qu’ « il s’améliore de semaine en semaine (…), tout cela à 24 ans, un âge durant lequel le reste des footballeurs essaient de donner un sens à une carrière qui, dans le cas du Rosarino, est déjà assurée d’un destin de grandeur » .
L’Argentine attend encore sa coupe
Ce nouveau doublé (le quarante-sixième de sa carrière) lui permet de grimper à la troisième place des buteurs historiques de la Champions League, avec 51 réalisations en 66 rencontres. Au passage, il laisse derrière lui Henry (50) et Di Stefano (49). Seul Van Nistelrooy (56) et Raúl (71) le devancent. Mais pour combien de temps encore ? Cette saison, il en est à 58 buts en 49 matches (!), soit cinq de plus que la saison dernière, alors qu’il reste encore un mois et demi de compétition… Mais rien n’y fait « l’Argentine reste encore le seul pays où son talent est remis en cause » , de l’aveu même des Argentins, un brin masochistes sur ce coup-là. La Pulga réalisera-t-elle un jour le grand saut, à savoir dépasser Maradona dans le cœur des Argentins? Rien n’est moins sûr, car Diego reste à jamais comme le maître d’œuvre de la conquête du Mundial 86 et que ses frasques, tout autant que sa capacité à porter à bout de bras vers le Calcio et la Coupe de l’UEFA une équipe comme Naples, l’ont élevé au rang d’icône nationale. Rendez-vous en 2014, donc.
Par Florent Torchut, à Buenos Aires