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Messi : les valises sont prêtes
En fin de contrat au PSG, Lionel Messi est plus que jamais proche d’un retour au FC Barcelone. À moins que la MLS ne tire son épingle du jeu.
La fin de cette saison 2022-2023 au Paris Saint-Germain ressemble à un long fleuve trop tranquille. Éliminé en huitièmes de finale de la Ligue des champions et de la Coupe de France, le club de la capitale ne dispose en effet de cartouches qu’en Ligue 1, afin d’en rafler un onzième sacre record. Ne reste qu’à tracer les avenirs individuels. Parmi lesquels celui de Lionel Messi. En fin de contrat le 30 juin prochain, La Pulga ne devrait pas s’éterniser à Paris, à mesure que le FC Barcelone prépare son retour préretraite.
Des dettes, une solution
« Nous sommes en contact avec l’entourage de Messi. J’aimerais qu’il revienne et je suis sûr que de nombreux fans partagent mon avis. Je crois que les histoires de la vie doivent bien se terminer, et c’est pourquoi nous avons des contacts avec Messi, bien sûr. » Quelques phrases pour susciter l’émoi. Voilà ce qu’il a suffi à Rafael Yuste, vice-président du Barça, pour émoustiller l’assistance, en nombre dans la salle de conférences du Camp Nou. Le dirigeant catalan confirmait ainsi le début des négociations, non officielles visiblement, entre son institution et Lionel Messi. Le lancement d’un compte à rebours, en réalité enclenché depuis le 8 mars dernier et l’évincement européen du PSG par le Bayern Munich. Objectif ultime des Parisiens, pour légitimer le recrutement majuscule réalisé à l’été 2021 (Lionel Messi, Sergio Ramos, Achraf Hakimi, Georginio Wijnaldum, Gianluigi Donnarumma, Nuno Mendes), cette sortie de route continentale a fini de refermer une parenthèse malheureusement désenchantée.
Pour l’Albiceleste, au terme de deux saisons correctes mais sans grand éclat, l’heure du départ a donc bruyamment sonné. Interrogé publiquement sur le sujet, Christophe Galtier n’a d’ailleurs pas masqué la tendance : « Il y a la position de Leo, celle du club. Ça discute entre les deux parties. » Des pourparlers inévitables, dont l’issue doit venir de Catalogne. Mais derrière le romantisme barcelonais se cache une sérieuse réalité : quelles finances pour cette arrivée ? Endetté à hauteur de 608 millions d’euros (ce qui avait, justement, précipité le départ de Messi pour le PSG), embourbé dans l’affaire de corruption avec l’ancien arbitre José María Enriquez Negreira, et menacé de sanction par l’UEFA, le Barça fait toujours pâle figure. Pour bomber le torse dans cette quête de rapatriement de son prodige, Joan Laporta doit donc sortir la calculatrice. Comme l’évoquent de nombreuses sources internes, le financement de Lionel Messi passerait par un énième montage financier. Ainsi, le joueur est invité à baisser son salaire à 10 millions d’euros annuels ou moins dans le meilleur des cas – lui qui touche environ 40 millions par an à Paris – en échange de parts sur les produits nets et dérivés. Les ventes de maillots, de billets (au stade olympique Lluís Companys de Montjuic, qui servira d’enceinte au Barça en attendant la fin des travaux au Camp Nou à l’été 2025) et l’arrivée de nouveaux sponsors iront alors en grande partie dans la poche du Rosarino. Un raisonnement d’allure simpliste, s’apparentant surtout à un nouveau « levier » sauce blaugrana.
L’ombre américaine
Car si l’utopie d’une légende payée 200 000 euros par mois nourrit les esprits, de l’autre côté des Pyrénées on temporise. Dans les luxueux bureaux parisiens, Nasser al-Khelaïfi est effectivement loin d’avoir tranché sur le cas de son numéro 30, lui qui déclarait ceci en décembre : « On discute toujours et on espère les voir prolonger avec nous le plus longtemps possible », au moment d’évoquer les cas Ramos, Mbappé, et donc Messi. Négociations que l’on pourrait qualifier de forcées, tant l’engouement sportif autour du meneur de jeu s’est effrité, au même titre que son impact marketing, désormais beaucoup plus prégnant en Argentine post-couronnement mondial. Également pressé par le fair-play financier, le PSG pourrait donc laisser filer sa monumentale mascotte vers le plus offrant. Les États-Unis en tête.
Comme un bruit de couloir, la MLS fait office de point de chute annoncé en arrière-plan. Aux USA, les problèmes de deniers ne devraient pas être l’équation la plus compliquée à résoudre, et l’Inter Miami, propriété de David Beckham, tiendrait la corde. Afin de se prémunir de toute éventualité, les 29 franchises américano-canadiennes seraient d’ailleurs prêtes à mettre en commun les extravagants émoluments de leur potentielle future vedette. Le principal nœud résiderait finalement dans l’envie réelle de Lionel Messi. Homme d’un seul club devenu celui de deux et appuyé par son père agent, Jorge, l’intéressé pourrait se laisser tenter par l’« American way ». La balle – ou plutôt les billets – est dans son camp.
Par Adel Bentaha