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- PSG-Leipzig (3-2)
Messi, le verre à moitié plein
Invisible ou presque pendant plus d'une heure, alors que son équipe encaissait les coups les uns après les autres, Lionel Messi est sorti de nulle part pour sauver les miches d'un PSG très décevant face au RB Leipzig (3-2). Un doublé en quelques minutes, son premier dans la capitale, qui permet aux hommes de Mauricio Pochettino de gratter un deuxième succès dans cette phase de poules de Ligue des champions. Pas de quoi estimer que la fusée est pleinement lancée pour autant.
Les supporters parisiens l’avaient laissé sur une prestation quelconque et la première défaite de la saison à Rennes, avant la trêve internationale. Seize jours à attendre de voir à nouveau le génial argentin dans une tunique rouge et bleu, pour se convaincre encore un peu plus que tout cela est bien réel. Après la frustration de le voir louper encore un match contre Angers, trêve internationale étirée oblige, le n°30 se devait de régaler, d’autant plus en l’absence de Neymar. Une soirée qui débute avec un geste fou cinq minutes à peine après le coup d’envoi, Messi éliminant son vis-à-vis d’un grand pont en se retournant pour se projeter dans le camp adverse. Tout le Parc des Princes a alors imaginé assister au début d’un premier véritable festival de La Pulga dans son nouveau stade. Spoiler : il n’en sera rien, ou en tout cas pas dans ces largeurs.
Influence limitée
Malheureusement, Léo n’aura pas profité de la scène brillante de l’Europe pour lever les doutes qui subsistent depuis son atterrissage dans la capitale. Pas toujours flamboyant depuis ses débuts à Reims, l’Argentin n’a clairement pas le même impact dans le jeu que de son temps à Barcelone. En témoigne notamment le fait qu’il n’ait pas délivré la moindre passe clé face au RB Leipzig, ne réussissant qu’un seul des quatre centres qu’il a tentés. Peu impliqué défensivement, comme à son habitude, il n’a guère brillé balle au pied.
Surtout, Messi a régulièrement disparu pendant de (très) longues séquences du jeu parisien, alors que ses copains galéraient dans l’entrejeu. Aligné en sentinelle, Marco Verratti a été totalement pris par le pressing tout terrain des taureaux ailés. Seulement voilà : en l’absence de Neymar, l’Argentin est resté très haut sur le terrain aux côtés de Kylian Mbappé, se refusant à venir prêter main forte dans la construction du jeu. Et face au faible nombre de ballons offensifs à disputer pour un PSG dans le dur tout au long de la rencontre, il a bien trop pesé pendant plus d’une heure.
Sauveteur en mer agitée
Un poids inexistant sur le sort d’un match qui semblait échapper à un Paris Saint-Germain dépassé par les événements… jusqu’à ce doublé en sept minutes. En deux temps d’abord, après un excellent service de Kylian Mbappé. Sur penalty ensuite, après un nouveau déboulé du gamin de Bondy, bousculé dans la surface par le malheureux Mohamed Simakan. Une sentence qu’il s’est chargé d’exécuter, convié par son compère d’attaque. « Normal. C’est du respect. C’est le meilleur joueur du monde, il vient jouer dans notre équipe, c’est un privilège », s’inclinera le Français après coup au micro de Canal+. Un doublé qui ne se transformera pas en triplé, puisque l’Argentin rend ensuite la pareille à un Mbappé malheureux dans l’exercice. Avec ces deux réalisations, le « meilleur joueur du monde » devient le deuxième Parisien, après Neymar, à inscrire trois buts lors de ses trois premières sorties en Ligue des champions. La seule compétition dans laquelle il semble décidé à marquer pour le moment. Amoureux de l’Allemagne (19 pions en 18 confrontations avec des clubs allemands), le voilà qui retire méticuleusement une deuxième épine des pieds parisiens, trois semaines après son golazo balancé dans la lucarne d’Ederson face à Manchester City. Ne reste plus qu’à espérer que ce PSG mettra au plus vite de côté cette fâcheuse manie de s’agripper dans les ronces tous les trois jours.
Par Tom Binet