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Messi : je peux pas, j'ai Golfe

Par Adel Bentaha
4 minutes

Parti en Arabie saoudite sans l’aval du staff parisien, Lionel Messi a une nouvelle fois défié l’autorité du PSG. Mais existe-t-elle vraiment ?

Messi : je peux pas, j'ai Golfe

« Pas de jour de repos supplémentaire. Reprise de l’entraînement dès demain. » Voici les mots supposément prononcés par le staff du Paris Saint-Germain, au sortir de la gifle reçue face à Lorient ce dimanche soir au Parc des Princes (1-3). Un énième cri de ras-le-bol aux allures mobilisatrices, qui n’aura, en réalité, et comme souvent, eu que l’effet d’un chuchotement. Car sitôt le ton haussé, Lionel Messi grimpait dans son jet privé direction l’Arabie saoudite et Riyad pour une opération sponsoring prévue, mais à laquelle l’ensemble des décideurs parisiens (s’il y en a encore) n’aurait pas donné son aval. Le tout, pendant que ses coéquipiers assuraient l’entraînement du lundi. Nouveau pied de nez de l’Argentin à une direction aussi laxiste que curieusement incompétente, dont les joueurs sont devenus maîtres.

La tourista

À l’image de Cristiano Ronaldo depuis le mois de janvier dernier, Lionel Messi a ainsi accepté de jouer les hommes-sandwichs pour la monarchie. Un contrat de promotion touristique a été signé au mois de mai 2022 avec Ahmed Al-Khateeb, le ministre du Tourisme saoudien. Visant à mettre en avant les paysages du plus grand territoire du Golfe, l’opération doit surtout appuyer la candidature locale à l’organisation de la Coupe du monde 2030. À coups de publications sur les réseaux sociaux et de communiqués rédigés par des régies publicitaires, on peut ainsi se délecter de savoureux poncifs : « Qui pouvait imaginer autant de verdure en Arabie saoudite ? Voilà pourquoi j’aime explorer ces merveilles inattendues dès que je peux. » Jusqu’à toiser le programme et le calendrier mis en place par un club de football professionnel donc.

Au-delà des débats sur la moralité de ces opérations de communication, c’est aujourd’hui le fameux « respect de l’institution » qui prend un coup de savate. Une institution siglée PSG, dont la crédibilité a entamé son effritement un après-midi d’été 2011. Près de douze ans plus tard, voilà l’énième coup de bambou asséné par l’un des meilleurs joueurs de l’histoire. Comme l’avance L’Équipe, si Christophe Galtier et Luis Campos étaient au courant de ces déplacements intempestifs, ils n’ont, pour cette première semaine de mai, jamais donné leur accord. La faute à la punition collective infligée après la déroute lorientais, mais dont Messi n’a eu que faire. Ou l’art des dirigeants parisiens de se prendre leur caractère grandiose comme un effet boomerang violent. Eux qui, en août 2021, se réjouissaient et balançaient à la face du monde la signature d’un Messi brusquement émancipé de sa maison Barça, annonçant dans le même temps leur propre déliquescence – si elle n’était déjà pas visible.

Je-m’en-foutisme institutionnel

Jamais La Pulga n’aurait dû quitter son habitat naturel catalan. Encore moins pour venir écorner son image, extrasportive entendons-nous, au sein d’une écurie bafouée par ses propres détenteurs. « Aucun joueur ne sera au-dessus de l’équipe. Mon objectif est que cette somme de talents devienne une grande équipe avec une grande force. Aucun passe-droit, il n’y a que le terrain qui compte, pas d’individualisme et un collectif qui doit être fort », jetait pourtant Galtier lors de son intronisation en juillet. Des mots simples mais convaincants, pour un entraîneur qui l’était alors tout autant. L’arrivée du technicien français devait à ce titre entamer ce virage antistrass à 360°. La blague aura duré six mois.

Le temps de voir Kylian Mbappé pousser tous les coups de gueule possibles, Neymar poser ses habituels jours d’ITT et Messi soulever sa Coupe du monde au Qatar. Le point de non-retour pour l’Argentin qui, s’il continue bien sûr d’arroser sporadiquement les terrains de son génie (meilleur passeur de Ligue 1 avec onze offrandes), a compris en février – date de l’élimination du PSG en huitièmes de finale de la Ligue des champions – qu’il n’avait plus aucune raison de se fouler. Et qu’à défaut de trottiner ou de marcher en scrutant la pelouse, il ferait mieux de s’envoler pour l’Arabie saoudite. Puisque l’herbe y est visiblement plus verte qu’ailleurs.

PSG : avec l’énergie du désespoir

Par Adel Bentaha

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