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- Joueur de l'année 2010/2011
Messi, fils de Dieu
Déjà sacré meilleur joueur du monde, Messi va pourtant prendre une nouvelle dimension en cette saison 2010-2011. On connaissait la Pulga dribbleuse, percutante et déjà décisive. On s'apprête à découvrir un monstre d'efficacité sorti tout droit du cerveau de Guardiola.
21 août 2010. Messi débute son premier match de la saison face à Séville, en match retour de la Supercoupe d’Espagne. Entré en jeu à l’aller, il n’a pu éviter la défaite des siens (3-1). Vexée, la Pulga décide de prendre les choses en main. 90 minutes, un triplé et un trophée plus tard, Messi vient de donner un aperçu de la saison qui s’annonce.
Une semaine plus tard, Zlatan signe au Milan AC. Peut-être la meilleure nouvelle de la saison pour l’Argentin. Pas parce que le Suédois n’était pas vraiment son meilleur pote. Juste parce qu’il va pouvoir lui prendre la place dans l’axe de l’attaque blaugrana. Si cela fait bien longtemps que Messi n’est plus cantonné à son flanc droit, Guardiola voit autre chose pour son Ballon d’or. Progressivement dans la saison, Messi est installé dans l’axe, en 9. Enfin, en faux 9. Totalement libre de ses mouvements, il est surtout bien plus souvent devant les cages. Pari réussi. L’Argentin fait un carnage et traumatise les défenses, en Liga comme en Europe. Le compteur s’affole. Avant le premier Clásico de la saison, en novembre, Messi en est à 23 buts en 18 matchs. Normal. On en viendrait presque à s’inquiéter de le voir muet lors de la manita infligée au Real. Mais pas trop longtemps quand même, surtout quand on voit les deux caviars qu’il glisse à Villa.
Sur le toit du monde. Puis de l’Europe…
En janvier, Messi devient le premier depuis Van Basten à recevoir le Ballon d’or deux fois de suite. Pas de quoi le rassasier. L’Argentin continue d’enfiler les buts comme des perles et arrive même à faire paraître ça facile. Messi et le Barça n’ont pas de rivaux en Liga cette année-là. Ni en Ligue des champions d’ailleurs. Arsenal passe à la trappe avec un nouveau petit bijou du Messi. Un de plus.
Rien ne semble pouvoir l’arrêter. Le Real s’y essayera bien en demi-finale de la Ligue des champions. Mais malgré toute l’agressivité des boys de Mourinho, Pepe en tête, Messi est encore bien trop fort. À lui seul, il met à genoux les Merengues. Son doublé résume d’ailleurs parfaitement le nouveau Messi. Un premier but de renard, où il vient couper le centre d’Afellay à la manière d’un Inzaghi. Et un deuxième but exceptionnel, où sa vitesse, sa conduite de balle et ses dribbles rendent complètement fous les défenseurs madrilènes. Son 51e et son 52e but de sa première saison d’extraterrestre. Qu’il terminera avec le Barça de la plus belle des manières. Trop précis, trop rapide, trop fort, tout simplement, les Catalans maîtrisent United en finale et soulèvent leur 2e Champion en 3 ans. Messi a marqué, mais est-ce bien nécessaire de le préciser ?
Messi, il a des failles
Au sortir de cette saison pleine, le petit Argentin a encore un objectif en tête. Le gamin de Rosario doit disputer la Copa América à la maison. Autant dire que toute autre fin que celle le voyant soulever la coupe serait un échec. En remportant la compétition, Messi a l’occasion rêvée de faire taire ses rares détracteurs, qui n’ont plus que son rendement moyen avec l’Albiceleste pour le critiquer. Occasion manquée, pour une fois. Insulté par Burdisso, sifflé par le public argentin, Lionel n’est plus le même loin de sa Catalogne adoptive. Il n’est pas nul, non. Mais loin du niveau hallucinant qu’il avait montré tout au long de la saison et qui faisait saliver d’envie le peuple bleu et blanc. Messi fait connaissance avec l’exigence requise envers les plus grands. Et le monde se rappelle que l’Argentin, comme tous, a quelques faiblesses. C’est juste qu’il ne les montre que très rarement.
Par Fabien Gauvin