- Copa América 2015
- Demi-Finale
- Argentine/Paraguay (6-1)
Messi et Pastore envoient l’Argentine en finale
Messi et Pastore à la passe. Et le Parisien, Rojo, Di María, Agüero et Higuaín à la finition. Portée par l'excellente entente entre Messi et Pastore, l'Argentine s'est qualifiée en finale de la Copa América et a enfin retrouvé son efficacité contre le Paraguay (6-1). Si le match s'est complètement ouvert en seconde période, la première partie a été très disputée.
Argentine 6-1 Paraguay
Buts : Rojo (15e), Pastore (27e), Di María (47e et 53e), Agüero (81e) et Higuaín (83e) pour l’Argentine / Barrios (43e) pour le Paraguay
« Ce n’est pas le Messi du Barça » ; « C’est un autre Messi » ; « On ne le reconnaît pas, il touche moins le ballon » ; « Il n’a pas le même collectif autour de lui » … Depuis le début de la Copa América, tout a été dit sur le rendement de Leo Messi sous le maillot de l’Albiceleste. Ce soir contre le Paraguay, après avoir marqué un seul but sur penalty en quatre matchs de compétition, Messi avait l’occasion de changer le cours des conversations de Buenos Aires à Santiago. Et si le match du 10 a commencé doucement avec un grand pont habile et une diagonale dont son pied gauche a le secret, le reste de la partition du 10 a convaincu les sceptiques. Bien aidé par les finitions de Pastore (1 but, 1 passe décisive) et Di María (2 buts, 1 passe décisive), le joueur du Barça a pu se transformer en milieu constructeur et dessiner les offensives des siens. Décisif sur 5 des 6 buts marqués, il a délivré 3 passes décisives, mais s’est montré hésitant devant les cages.
Le Paraguay pousse, Messi et Pastore contrent
En l’absence de Garay, Martino est contraint de titulariser Demichelis, qui ne devait jouer qu’un match folklorique contre la Jamaïque en ce mois de juin. Le reste de l’équipe est le onze classique de Tata Martino. En face, Ramón Díaz change complètement de stratégie. Il y a deux semaines, l’Argentin avait surpris tout le monde en revenant de 0-2 à 2-2 avec trois changements très offensifs : Benítez, Derlis et Barrios. Cette fois, Diaz choisit de mettre toute sa ligne offensive sur le terrain dès les premières secondes. Et si l’Argentine a le ballon et les jolies ouvertures, le Paraguay a le pressing, les idées claires et même la première occasion. À la 6e minute, une remise parfaite de Nelson Valdez met Santa Cruz en position idéale, mais sa frappe est dévissée. Peu d’occasions en début de match, mais l’accumulation du bon jeu en pivot des attaquants paraguayens et la faiblesse du pressing argentin aboutissent à un constat : le Paraguay joue un meilleur football que son voisin. La première conséquence est arbitrale : un carton jaune pour une violente faute tactique de Rojo, puis un autre pour Biglia pour protestation. La grosse voix de Mascherano ordonne ses coéquipiers, un air de panique argentine flotte à Concepción. Et puis, le savoir-faire de Di María obtient un coup franc intéressant à la 15e minute.
La courbe de Messi est superbe, Santa Cruz n’arrive pas à contrôler le ballon, et Rojo se charge de pousser le ballon au fond à bout portant et contre le cours du jeu. 1-0. Cinq minutes plus tard, l’Argentine ne contrôle toujours pas le match. Mais elle se montre plus dangereuse dans cette configuration. Sur un contre, Messi part seul contre le reste du monde. Une conduite de balle en zigzag, un crochet qui fait tomber tout le monde, et une bonne passe en direction de Pastore, dont la frappe est repoussée par Villar. À la 26e minute, les acteurs restent les mêmes sur l’action du deuxième but argentin. Messi en position de milieu de terrain sert Pastore entre les lignes paraguayennes. Contrôle de l’extérieur du pied, frappe croisée du droit. 2-0. Alors que Derlis Gonzalez sort blessé à la suite d’une séquence de pressing « intense » de Di María et que Barrios entre pour Santa Cruz, l’Argentine s’installe enfin dans le camp de l’Albirroja. C’est à ce moment-là que le pressing paraguayen finit par payer : Pastore perd un duel aérien dont il ne voulait pas, Barrios récupère entre les deux centraux et allume du gauche. 2-1 !
L’Albiceleste fait enfin trembler les filets
Dans la précipitation de la reprise, Pastore prend le temps de caler un petit pont dont il a le secret dans le trafic paraguayen. Une minute plus tard, une belle possession aboutit sur un bon ballon à exploiter par le Flaco. Extérieur du pied dans la profondeur, finition de Di María : 3-1 ! L’Argentine est enfin convaincante dans le jeu. Cinq minutes plus tard, Messi apparaît à nouveau. Sur un contre, El Enano offre un festival avant de servir une nouvelle fois Pastore. Le Parisien refuse de lui donner une passe décisive en ratant son piqué, mais le ballon revient sur Di María, qui finit en force et signe un doublé. À 1-4, Ramón Díaz tente le tout pour le tout en faisant entrer son meneur de jeu Romero pour l’attaquant Valdez, mais les Paraguayens n’ont plus de ressources. Messi, Mascherano et Agüero, sous la menace d’une suspension, sont encore tous sur le terrain et stressent le public argentin, qui aimerait chambrer les nombreux Chiliens présents avec plus de sérénité.
Pastore essayera de se faire pardonner auprès de Messi en lui offrant un caviar, mais le Blaugrana tardera trop à frapper. À la 72e, Martino lance enfin son premier remplacement : Banega pour Pastore. Mascherano sortira finalement quatre minutes plus tard pour laisser sa place à Gago. À la 80e, l’Argentine finit par ouvrir entièrement la défense paraguayenne, en deux temps. Décalage de Messi, centre de Di María et tête d’Agüero : cinquième but et sortie du joueur de Manchester City. Higuaín entre en jeu dans la foulée et marque immédiatement en lançant dans la lucarne une combinaison ratée entre Messi et Banega. Durant quatre rencontres, l’Argentine avait montré qu’elle avait retrouvé sa possession, mais perdu son efficacité. Après avoir marqué six buts en demi-finale, elle a enfin retrouvé la dernière. Et Messi n’a pas eu besoin de marquer pour se montrer influent sur le jeu des siens.
Par Markus Kaufmann