- Coupe du monde 2014
- Groupe F
- Argentine/Nigeria (3-2)
Messi dompte le Nigeria (qui se qualifie quand même)
Grâce à deux nouvelles pépites de son numéro 10, l'Argentine s'impose 3-2 face au Nigeria et termine en tête de son groupe. Grâce au score de l'autre rencontre (3-1 pour la Bosnie face à l'Iran), les Nigérians se qualifient aussi, et affronteront très probablement la France au prochain tour.
Il y a Messi, et puis les autres. Décisif face à la Bosnie et l’Iran, le numéro 10 l’a encore été cet après-midi, face au Nigeria. Un doublé magnifique, toujours du pied gauche (4 sur 4), qui permet à l’Argentine de terminer en tête de son groupe, et de claquer un carton plein, comme les Pays-Bas. Pas franchement impressionnants, surtout sur le plan défensif où les lacunes sont évidentes, les Argentins ont, pour le moment, le mérite de savoir gagner leurs matchs. Ou du moins, Messi a le mérite de savoir comment les faire gagner. Le Barcelonais répond parfaitement à son coéquipier catalan, Neymar, qui porte le Brésil sur ses épaules depuis le début de la compétition. Messi, Neymar, le duel à distance annoncé a bien lieu. L’Albiceleste s’offre donc un troisième huitième de finale consécutif, et aura le plaisir d’affronter le deuxième du groupe de la France. Le Nigeria, pour sa part, remercie la Bosnie, victorieuse de l’Iran (3-1), et se qualifie discrètement pour les huitièmes. Une équipe joueuse, certes, mais qui, soyons clairs, est largement à la portée de l’équipe de France.
Messi comme Neymar
« Nous sommes trop dépendants de Messi » , avait martelé Sabella juste avant la rencontre. Visiblement, le sélectionneur n’a pas été écouté par ses joueurs. Car cette première période est tout sauf un chef-d’œuvre collectif. Non, l’Argentine, c’est Messi. Indéniablement. Une cuillerée de Di María, un zeste de Gago et Mascherano, et rien de plus. Tous les projecteurs sont sur la Pulga, et le quadruple Ballon d’or le leur rend bien. On joue la 3e minute lorsque Di María trouve le poteau (grosse parade d’Enyeama), mais Messi surgit tel le meilleur Inzaghi rôdeur des surfaces et troue les filets d’une « frapasse » du gauche. Un peu plus de quarante minute plus tard, c’est encore Messi qui fait se lever tout le stade avec un coup franc qui file en lucarne, mais qu’Enyeama détourne magistralement en corner. C’est la répétition générale avant le doublé du numéro 10. Dans les arrêts de jeu, le Mess enveloppe pratiquement la copie conforme de son coup franc, cette fois-ci Enyeama n’y va pas (pas envie de plonger, OK), et ça fait quatre buts dans cette Coupe du monde, comme Neymar. Et le Nigeria ? Le potentiel futur adversaire de la France (si tout se passe bien ce soir) a parfaitement réagi au but initial de l’Argentine, en égalisant une minute plus tard par une superbe frappe enveloppée de Musa. Mais derrière, les Nigérians n’ont pratiquement rien construit offensivement, et ont surtout tenté d’être ordonnés tactiquement et de défendre sur Di María et Messi. Ce qui est déjà pas mal.
Enfin un autre Argentin qui marque
La seconde période débute exactement comme la première : en feu d’artifice. Cette fois-ci, c’est le Nigeria qui dégaine le premier, encore par Musa, qui profite de l’incroyable passivité de la défense argentine. Sabella va devoir rapidement revoir ses plans, car on doute qu’il puisse aller au bout avec une arrière-garde si fébrile. Heureusement pour lui, son équipe a de belles facultés de réaction. Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas Messi qui plante, mais bien Rojo, du genou, sur corner (et non pas d’une tête smashée, hein, au temps pour nous). C’est un petit évènement, puisqu’après 230 minutes, Rojo devient le premier joueur argentin autre que Messi à marquer un but dans ce Mondial (un csc bosnien et quatre buts du Barcelonais). Cela donne des idées aux autres, d’autant que Sabella décide de sortir Leo pour le préserver en vue de la suite de la compétition.
Higuaín, Di María, puis Lavezzi se créent chacun une occasion, mais Enyeama répond encore présent. Les nouvelles provenant de Salvador (2-0 pour la Bosnie à une demi-heure du terme) permettent aux Nigérians d’aborder les trente dernières minutes l’esprit tranquille et la qualification en poche. Pas plus mal pour la fin de match, débridée à souhait, avec des occasions de part et d’autre, notamment pour Musa qui passe à deux doigts du triplé, et pour Garay, tout proche de trouver la lucarne de la tête. Les derniers instants offrent encore quelques frissons (cette tentative de lob de 50 mètres de Di María), mais de toute façon, le score satisfait tout le monde. Le Mondial continue pour ces deux nations. Messi n’est pas près de s’arrêter en si bon chemin.
Éric Maggiori