- C1
- 8es
- Barcelone-Lyon (5-1)
Messi, danse avec le Lyon
Une nouvelle fois décisif dans un match à élimination directe au Camp Nou, Lionel Messi a été l’auteur d’une prestation éblouissante, avec un doublé et deux passes décisives. Un classique pour le Barça, qui ne tarit pas d’éloges envers son guide.
Le nom est là, dans les boutiques du centre-ville ou sur les affiches publicitaires des arrêts de bus. Sur des tasses à café ou sur des mascottes à son effigie. Quel que soit l’endroit possible à visiter dans Barcelone et ses alentours, Leo Messi est présent. Partout, toujours. Et, par conséquent, c’est un peu la même rengaine à chaque fois au Camp Nou. Qui marque le premier but de la double confrontation contre l’Olympique lyonnais ? Messi. Qui décide du tournant de la rencontre ? Messi. Qui distille des petits caviars pour ses compagnons ? Messi. Messi, encore Messi, toujours Messi. Une habitude dont le public barcelonais ne semble pas du tout se lasser, tant La Pulga est chaque jour en train d’écrire l’histoire du FC Barcelone avec ses pieds.
La conquête de Trifonov
Ce soir, au Camp Nou, certains VIP étaient placés dans les tribunes présidentielles de l’enceinte pleine à craquer des Culés. 100 000 personnes, parmi lesquelles Luis Enrique, actuel sélectionneur de l’Espagne, Danny Cruyff, veuve de l’immense Johan, François Hollande, qui semble prendre du bon temps après son passage présidentiel, mais aussi la légende belge du cyclisme Eddy Merckx ou le fameux pianiste et compositeur Daniil Trifonov. Ce dernier aura sans doute été le plus ébloui par la performance digne d’un chef d’orchestre de celui qui porte le numéro 10. La partition a débuté par une frappe bien claquée en corner par Anthony Lopes (4e), et s’est poursuivie par une course dans le dos de la défense lyonnaise (14e). Les vagues se sont suivies et ont commencé à faire tanguer le bateau OL… Jusqu’à la folie.
Le mieux pour en parler, c’est sans doute sa victime principale : Bruno Genesio. « Quand vous voyez Messi dans un jour comme celui-là et avec un volume de jeu pareil, c’est compliqué, estime l’entraîneur de l’OL. C’est un génie, voilà tout. Nous avons vu l’impressionnante prestation de Cristiano Ronaldo hier contre l’Atlético de Madrid, et je crois que ce soir Messi a rendu une copie similaire, celle d’un joueur déterminant pour son équipe. » Une réponse à CR7 ? Peut-être. Et c’est probablement pour ça qu’avant de régaler ses coéquipiers en fin de rencontre, Leo s’est montré parfois égoïste, en oubliant de servir à plusieurs reprises un Suárez esseulé. Pas de quoi agacer son coach, Ernesto Valverde, toujours aussi admiratif. « Leo transmet quelque chose à ses coéquipiers, relève-t-il en conférence d’après-match. Il est un danger au moment où il prend le ballon, mais il est aussi capable de créer le danger sans ballon. Les adversaires se focalisent sur lui, et ses coéquipiers peuvent progresser d’une manière plus sereine. »
L’abordage de la barbe rousse
Ce mercredi soir, Messi a su faire la différence. Il a donc ouvert le score sur penalty d’une jolie Panenka, comme son pote Agüero l’avait fait la veille face à Schalke. Puis, alors que le Barça était en train de subir après la réduction du score lyonnaise, il a mis à terre les deux défenseurs centraux lyonnais d’une feinte de frappe avant d’ajuster Gorgelin pour faire basculer définitivement la rencontre. Il a ensuite fait preuve de générosité en offrant deux caviars à ses camarades Piqué (81e, 4-1) et Dembélé (88e, 5-1). Et voilà les stats du quintuple Ballon d’or qui gonflent en C1 2018-2019 : 8 buts et 3 passes décisives en 6 matchs, 108 en Ligue des champions depuis le début de sa carrière. Maintenant, il va falloir rééditer une telle performance en quarts de finale. Car, rappelons-le, le Barça n’a plus passé les quarts de finale depuis 2015. Et Messi n’a plus marqué le moindre but en quarts de finale de Ligue des champions depuis… 2013. Six ans, c’est long, pour un champion.
Par Antoine Donnarieix, au Camp Nou