Messi / Alves : Association de bienfaiteurs

6 janvier dernier. Stade Vicente Calderon. L’Atlético Madrid reçoit le FC Barcelone en 1/8ème aller de la Coupe du Roi. 11ème minute, Messi déborde côté droit, la joue pour Alves, le latéral lui redonne en talonnade, mettant dans le vent trois défenseurs et Messi termine Coupet. Les deux lutins du flanc droit barcelonais viennent une nouvelle fois de sévir.

Cordula Raina est journaliste au quotidien catalan El Mundo Deportivo et explique la formule magique : « Ces deux-là jouent ensemble sans avoir besoin de se regarder. L’un sait d’avance où l’autre la veut. Ils sont les deux joueurs qui réfléchissent le plus vite, de tout l’effectif » .

Paradoxalement, l’Argentin et le Brésilien ne jouent ensemble que depuis trois mois. Et les débuts ont été particulièrement laborieux. Lors des premiers matchs, Alves le latéral monte sans cesse dans le mauvais timing, oublie de redescendre et concède un maximum d’actions dangereuses. C’est lui-même qui analyse le changement : « La clé de mon adaptation, c’est Messi » .

Les deux feux-follets n’ont pourtant pas grand chose en commun hors du terrain. Messi est argentin, Alves brésilien, ennemis à la naissance. Alves est déjà père de famille là où Messi semble encore chercher sa sexualité. La vraie renaissance de Daniel Alves, c’est surtout à toute l’équipe de Barcelone qu’il la doit.

Le groupe a dû s’adapter aux mouvements enchaînés, spécialité de Dani, de la même façon que l’équipe de Séville le faisait les saisons dernières. Le côté droit alors couvert, c’est dans les phases offensives que s’exprime le mieux le talent de la doublette : « Ce n’est pas un duo au sens littéral du terme, ils jouent plus de façon verticale qu’horizontale, et c’est ce qui en fait une association si spéciale » explique le journaliste catalan, avant de poursuivre : « Ils savent utiliser le une/deux à merveille, jouer dans la profondeur. Si vous faites bien attention, vous remarquerez qu’une fois que les deux sont proches de la surface adverse, ça fait ou but ou poteau » . Les Madrilènes l’ont constaté mardi dernier, la défense d’Osasuna (l’une des plus faibles du Royaume) devrait en faire autant ce soir.

Alves évolue à un tel niveau qu’on a presque oublié qui était titulaire sur le flanc droit de la défense catalane la saison passée, un certain John Luca Z. Cordula Raina : « Il est possible que le flanc droit de cette saison soit le plus fort de l’histoire du club. C’est difficile de faire des comparaisons, ce qui est en revanche certain, c’est qu’il s’agit du meilleur côté droit du moment » .

Avec Alves, Messi n’a jamais été aussi fort, il est actuellement le meilleur buteur du club avec 19 unités, toutes compétitions confondues, devant Eto’o donc. Pourtant, Daniel Alves n’était pas un choix de Guardiola ; il est transféré cet été de Séville à Barcelone alors que le nouveau coach n’a pas encore été nommé (le seul joueur à avoir été spécifiquement demandé par Guardiola est le Biélorusse Alexander Hleb).

Ce soir à 21h, il ne devrait pas regretter l’initiative prise par ses dirigeants, l’association Messi/Alves étant devenue l’arme fatale de ce Barça version 2008/2009.

Alexandre Gonzalez