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Messi à Miami, la nouvelle saga qui rend dingue l’Argentine 

Par Thomas Broggini, à Buenos Aires
5 minutes

Exilé à l’Inter Miami depuis son départ du PSG, Lionel Messi continue de générer un engouement médiatique et populaire phénoménal en Argentine, où ses admirateurs sont prêts à toutes les folies pour profiter de ses dernières prouesses.

Jul 16, 2023; Ft. Lauderdale, FL, USA; Inter Miami CF fans hold up Lionel Messi signs and banners as he introduced at The Unveil event and press conference at DRV PNK Stadium. Mandatory Credit: Jasen Vinlove-USA TODAY Sports/Sipa USA - Photo by Icon sport
Jul 16, 2023; Ft. Lauderdale, FL, USA; Inter Miami CF fans hold up Lionel Messi signs and banners as he introduced at The Unveil event and press conference at DRV PNK Stadium. Mandatory Credit: Jasen Vinlove-USA TODAY Sports/Sipa USA - Photo by Icon sport

La Coupe du monde approchait à toute vitesse, alors Harold Fores Vandecaveye n’a pas « eu besoin de réfléchir longtemps ». Pour voir le Qatar, cet Argentin de 36 ans a « tout plaqué », famille, amis, job, et décidé de s’installer aux États-Unis. Le plan initial était de « rester quelques mois, de travailler et économiser assez pour financer le voyage puis voir tous les matchs » de l’Albiceleste jusqu’à la consécration espérée. Un rêve exaucé et un bonheur qui n’en finit plus : seize mois après son départ, ce « dingue de football » réside toujours en Floride, à plus de 6000 km de Corrientes, province dont il est originaire située au nord-est du pays sud-américain. « J’envisage de m’installer ici afin de voir Lionel Messi le plus possible », raconte celui qui, désormais, « dépense tout (son) argent pour assister aux matchs de l’Inter Miami ». Les exemples du genre se multiplient, depuis l’annonce, par le septuple Ballon d’or lui-même, de son choix de rejoindre les États-Unis, le 7 juin.

« C’est une vraie folie », constate l’Argentin Eduardo Jorge Cascardo, fondateur et leader de la barra Vice City 1896, qui met l’ambiance « façon latino-américaine » dans les tribunes du DRV PNK Stadium. Là où Messi régale depuis un mois les 19 100 chanceux parvenant miraculeusement à mettre le grappin sur un billet. « Il valait 19 dollars (17,50 euros) lors du dernier match avant sa signature et il peut se vendre entre 100 et 800 dollars (entre 92 et 740 euros) aujourd’hui, hallucine l’ultra, installé à Miami depuis 2015. Un truc impensable il y a quelques mois. Pour le voir jouer, certains sont prêts à tout, jusqu’à s’endetter. C’est exactement ce qui se passe lors de chaque Mondial avec les supporters de la sélection (qui étaient environ 35 000 au Qatar, NDLR). »

Plus fort que l’inflation

Native du village de Pujato, un point commun avec Lionel Scaloni, Daiana Foco n’a pas hésité à faire « 40 heures de voyage depuis Rosario » avec son compagnon pour assister à la finale de la Leagues Cup, remportée par l’Inter Miami, samedi dernier à Nashville. « Peu importe ce que ça coûte, on a décidé de suivre Messi le plus possible jusqu’à la fin de sa carrière, raconte cette fan de Newell’s Old Boys, le premier club de la Pulga. On a déjà voyagé deux fois aux États-Unis : pour assister à sa présentation et ses deux premiers matchs, puis à l’occasion de cette finale. Le prix de l’aller-retour en avion était d’environ 600 dollars (550 euros) par personne. » L’équivalent de quatre fois le montant du salaire minimum en Argentine, un pays qui souffre de la dévaluation galopante du peso et d’une inflation mesurée, en juillet, à 113,4 % sur les douze derniers mois. Malgré ce contexte économique déprimant, « énormément d’Argentins trouvent le moyen de voyager à Miami, une ville où résident aussi beaucoup de Latinos », témoigne Eduardo Jorge Cascardo, responsable d’un groupe d’environ 250 hinchas.

On découvre un nouveau visage de Messi, plus tranquille et épanoui depuis la conquête de la troisième étoile et son départ du PSG.

Maki Tomasini, journaliste TyC Sports

Les médias locaux, pour leur part, narrent inlassablement les aventures de l’ancien Parisien (36 ans) dans sa nouvelle équipe. « Maintenant qu’il est champion du monde, le moindre de ses faits et gestes est encore plus scruté qu’à certaines époques de sa carrière, mesure Maki Tomasini, journaliste de la chaîne de télévision TyC Sports. En plus des émissions classiques, on fait désormais des directs en streaming avant et après chaque match de l’Inter Miami. Un carton ! On découvre un nouveau visage de Messi, plus tranquille et épanoui depuis la conquête de la troisième étoile et son départ du PSG. Il est aussi dans un club avec beaucoup d’hispanophones, dont (l’entraîneur) Tata Martino, ce qui nous facilite la vie dans le récit. En plus, il a commencé très fort. (Dix buts et trois passes décisives en huit matchs, un trophée remporté, zéro défaite, NDLR.) »

Retraité des pelouses depuis 2017, Mauro Cetto « n’écarte pas la possibilité » de se rendre lui aussi en Floride pour voir son compatriote, dont il « ne rate pas une rencontre »« Je crois qu’on parle encore plus de lui que lorsqu’il était au Barça ou au PSG, se marre l’ancien défenseur de Nantes, Toulouse et LilleIl n’a plus un seul détracteur aujourd’hui. » Un constat confirmé dans les bureaux du quotidien sportif Olé qui, depuis l’officialisation de la signature du crack argentin en Floride, le 15 juillet, lui a consacré 44 % de ses Unes. « Il n’y aura plus jamais une critique à son encontre, assume Mariano Dayan, le directeur du journal. Notre posture, depuis 2019, est de le traiter comme une idole. On est pro-Messi, ce qui veut dire qu’on est capables d’écrire qu’il joue mal, mais jamais sauvagement. C’est le personnage le plus important du pays. D’un point de vue éditorial, il occupe pour nous une place aussi importante, voire plus, que Boca Juniors ou River Plate. »

« Le plus grand sportif de l’histoire »

La presse généraliste continue également d’afficher régulièrement Messi en première page, entre des nouvelles économiques toujours plus angoissantes et la chronique de la campagne pour l’élection présidentielle du 22 octobre, quelques jours après la victoire surprise du candidat d’extrême droite Javier Milei lors de la primaire. Récemment, un long article publié dans La Nación expliquait à grand renfort d’arguments comment Messi avait « dépassé Michael Jordan » pour devenir « le plus grand sportif de l’histoire ». Bref, le champion du monde est devenu totalement intouchable, dans un pays qui ne l’a pas toujours épargné, et où le maillot rose de l’Inter Miami floqué du numéro 10 est visible partout. « Ça part à une vitesse folle », jubile une commerçante installée dans une avenue principale de la capitale argentine. « On sent que les gens veulent le remercier pour tout ce qu’il a fait, analyse Mauro Cetto. Et il y a aussi la prise de conscience qu’il se rapproche de la fin, donc la volonté de profiter de lui un maximum jusqu’au bout. » Depuis sa résidence à Miami, Eduardo Jorge Cascardo approuve : « Je me sens très chanceux de vivre ici. J’avais déjà tout pour l’être, mais maintenant que Messi joue dans ma ville, qu’est-ce que je peux demander de plus ? »

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