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Mertens, le génie et l’envie
Sept buts lors des deux derniers matchs, des prestations XXL depuis le mois d’août : alors qu’il n’est pas titulaire indiscutable, Dries Mertens carbure actuellement. À tel point que Naples croit parfois revoir Diego Maradona.
Et il termina le chef-d’œuvre par un amour de lob. Lors de cette 79e minute, le Torino n’était plus à ça près, lui qui venait de manger quatre pions dans les dents. Et pour Dries Mertens, les éloges auraient également plu s’il n’avait pas eu ce geste fou, tant il avait ébloui la partie. Mais voilà, le Napolitain aime faire les choses en grand et les clôturer en beauté. Auteur d’un quadruplé au San Paolo précédé d’un triplé à Cagliari, le monsieur a tout simplement inscrit sept buts en deux rencontres. Mathématiques impressionnantes.
Sur le site officiel du club, Mertens n’a pas caché sa joie à la suite de sa grosse perf’ : « C’était un match incroyable. Je suis très heureux, c’est un jour spécial. Je suis totalement satisfait et je suis aussi un peu confus. Je ne réalise pas encore ce que j’ai fait. Je vais devoir ressasser toutes ces émotions en rentrant à la maison.(…)Je suis en bonne forme. Je voudrais aussi remercier mes équipiers, qui m’aident à exprimer toutes mes qualités, et le coach qui me donne sa confiance. Je joue dans une super équipe et je veux continuer comme ça. Nous développons un football presque parfait. » Effectivement, Naples va bien, en témoignent sa qualification pour les huitièmes de finale de Ligue des champions, sa série de neuf rencontres sans défaite toutes compétitions confondues (dont cinq victoires d’affilée) et ses quinze tremblements de filet sur les six derniers matchs.
Plus d’un but par match
Mais Mertens va encore mieux que son équipe. Cette saison, le Belge a changé de dimension. Pour le démontrer par A + B, suffit de sortir les chiffres : 1539 minutes disputées (avec Naples et sa sélection), 18 buts (soit un ratio d’environ un but toutes les 85 minutes), huit passes décisives, une place dans l’équipe type de la phase de poules de C1 (quatre caramels et trois assistsen six sorties rien que pour cette compétition). Bim. Le tout alors que Dries n’est pas (encore) un titulaire indiscutable (neuf présences dans le onze parmi ses quinze apparitions en Serie A). Une explication sur ce dernier point ? « Pour moi, il n’existe aucune hiérarchie, répondait son entraîneur Maurizio Sarri en conférence de presse en tout début de saison après un doublé du poulain. La hiérarchie, c’est le terrain qui l’a faite, mes choix sont dus aux réponses que je reçois aux entraînements et lors des matchs.(…)Mais si Dries veut me conditionner en me regardant dans les yeux après avoir marqué, il peut oublier. S’il marque deux buts par match, il peut même me regarder sous la douche s’il le veut. » Quelques mois plus tard, le technicien italien n’est plus très loin de se faire reluquer pendant qu’il se savonne.
Le faux neuf lâche les chevaux
Comment expliquer l’efficacité du Belge, qui n’est plus qu’à une transformation de son record de buts avec Naples en championnat (onze en 2013-2014) ? La réponse est assez évidente. Non seulement Sarri le fait désormais jouer plus près des cages adverses, c’est-à-dire en faux numéro 9, avec José Callejón et Lorenzo Insigne sur les côtés, mais l’attaquant semble, en plus d’être précis et talentueux, se lâcher totalement depuis l’Euro 2016. Chaque minute sur le pré constitue un bonbon à dévorer avec fougue. En résultent des tentatives individuelles beaucoup plus fréquentes que l’an dernier (3,8 tirs par match en championnat contre 1,6), des cartons jaunes réguliers (déjà cinq) et des inspirations venues de nulle part, comme ce contrôle du dos que Ronaldinho n’aurait pas renié.
Moest ik toch ook eens proberen, Denis Odoi 😉 #LeuvenGotGame Het is aan u, @DennisPraet 👀 pic.twitter.com/S53f8d9Mqk
— Dries Mertens (@dries_mertens14) 29 septembre 2016
Il n’en fallait évidemment pas plus pour que la presse nationale s’enflamme. Après son quadruplé qui a dégoûté Joe Hart, le Corriere dello Sport a carrément comparé le garçon à Diego Maradona en le renommant « Diego Armando Mertens » : « L’as belge a enflammé le San Paolo. Trois buts en 22 minutes, puis la magie de Maradona. » Ce qui devrait faire plaisir à la légende argentine, laquelle avait déclaré sa flamme pour Mertens en mars sur PiuEnne : « Mertens me rend fou. Il me rend fou. Pourquoi lui en particulier ? Il a tout : un bon dribble, il sait jouer, se fondre dans un collectif et possède un bon tir à distance. Il doit jouer plus souvent. » Dans sa salle de bain, Sarri commence à se faire le même avis.
Par Florian Cadu