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Merci à Conte et Lopetegui

Par Maxime Renaudet
4 minutes
Merci à Conte et Lopetegui

Cinq buts, des rebondissements dans tous les sens, du jeu à profusion et un combat tactique de tous les instants, voilà les ingrédients choisis par le FC Séville et l’Inter pour que cette finale de Ligue Europa soit aussi folle que trépidante.

Alors que de nombreux téléspectateurs se sont endormis devant le retour de la Ligue 1 et un bien triste Bordeaux-Nantes qui s’est soldé par un score nul et vierge aussi fade que déconcertant, nul doute que la finale de la Ligue Europa leur a redonné foi dans le football. Pour ça, ils peuvent remercier Blanquirrojos et Nerazzurri, qui n’ont pas attendu de se regarder dans le blanc des yeux pour mettre le grappin sur la cage adverse. Et pour cause, alors que le premier quart d’heure n’était même pas encore terminé, les deux équipes avaient déjà planté chacune un but. Après ça, la rencontre n’a presque jamais baissé en intensité, et le duel tactique entre Julen Lopetegui et Antonio Conte s’est retrouvé alors sublimé.

Du jeu, du jeu et encore du jeu

Si Conte tente de camoufler sa calvitie comme il le peut, le technicien italien ne se cache que très rarement derrière sa défense à cinq éléments. Preuve en est : le boulot monstrueux abattu par Ashley Young et Danilo D’Ambrosio dès les premières minutes de cette finale de C3. Les deux pistons de l’Inter donnent donc directement du travail à Jesús Navas et Sergio Reguilón, qui ne sont pas non plus en reste quand leur équipe a le ballon. Car que ce soit le FC Séville ou l’Inter, les deux équipes tentent quasi constamment de repartir de derrière, ce qui permet à leurs latéraux de grimper aussitôt très haut sur la pelouse. Autre similitude entre Blanquirrojos et Nerazzurri : empêcher l’adversaire de construire. Si, à ce petit jeu-là, les Espagnols ont été meilleurs que les Italiens, on relèvera malgré tout la propension qu’avaient les deux équipes à se battre comme des chiens pour être les rois du ballon. Rien d’étonnant quand on connaît les idées de jeu de Lopetegui et Conte, et qu’on regarde la campagne européenne de leur équipe. De fait, à la fin de la rencontre, avec un nombre de passes effectuées quasi identiques (392 vs 432), et un pourcentage de possession de balle également très proche (47% vs 53%), difficile de savoir laquelle des deux équipes est parvenue à dominer le jeu. Vu comme ça, on aurait pu assister à un duel tactique chiant à mourir. Mais au contraire, les intentions partagées des deux équipes ont poussé les vingt-deux acteurs à prendre des risques balle au pied, mais aussi, et surtout, à muter tactiquement pour se magnifier.

Les temps morts, très peu pour eux

Côté andalou, Suso est beaucoup rentré dans l’axe pour semer la zizanie entre Young et Alessandro Bastoni, Banega est parfois venu chercher le ballon au niveau de sa défense, ou le réclamer aux côtés de Luuk de Jong, et la paire Fernando-Joan Jordán n’a pas non plus hésité à se projeter vers l’avant grâce à leur verticalité. Même combat côté milanais, où le mouvement et les permutations ont également été nombreuses. Fausse sentinelle du dispositif de Conte, Marcelo Brozović n’a pas hésité à emmener le ballon dans le camp adverse quand Roberto Gagliardini et Nicolò Barella s’exilaient respectivement à gauche et à droite pour aider leurs pistons, et étirer le bloc adverse. Résultat, beaucoup de phases de jeu intéressantes et quasiment aucun temps mort au cours de cette finale, hormis peut-être dix minutes après le retour des vestiaires, quand le verdict final était sur le point d’arriver.

On regrettera que Lautaro Martinez et Romelu Lukaku aient passé une trop grande partie de leur rencontre sur la même ligne, ou que Barella et D’Ambrosio aient été moins disponibles que lors de la demi-finales contre le Shakhtar Donetsk. Mais on savait aussi l’équipe de Conte bien moins flexible et mouvante que celle de Lopetegui. Toujours désireux que son équipe presse haut et fasse circuler le ballon autant que faire se peut, l’entraîneur espagnol n’a pas changé de plans quand Diego Carlos a donné l’avantage à son équipe à un quart d’heure de la fin. Il aurait pu tenter de fermer le verrou lorsque l’Inter a fait entrer Christian Eriksen, Alexis Sánchez, et Victor Moses. Mais il a préféré faire des changements poste pour poste, et demander aux nouveaux entrants de continuer à harceler le porteur du ballon. Une philosophie de jeu risquée pour une finale de C3. Qu’importe, cela a porté ses fruits, et les téléspectateurs en redemandent.

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Inter : l'Italie au tapis
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