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Maxence Caqueret, le Petit Prince sans couronne
Maxence Caqueret a officiellement quitté Lyon pour s’engager avec Côme. Le milieu de terrain a joué 184 matchs avec les Gones, dont une finale de Coupe de la Ligue (2020) et une de Coupe de France (2024). Arrivé à l’OL quand il avait 11 ans, il s’en va en laissant de bons souvenirs, mais sans avoir marqué l’histoire du club.
Samedi 21 décembre, stade du Hainaut. L’antre du VAFC accueille exceptionnellement l’Entente Feignies Aulnoye pour un 32e de finale de Coupe de France de gala contre l’Olympique lyonnais. Maxence Caqueret est titulaire, ce qui ne s’était plus produit depuis un mois et demi. Scotché sur le banc des remplaçants, le milieu de terrain n’a plus joué depuis trois semaines. Ce match doit lui permettre de revenir dans le débat. Après 45 minutes, 15 ballons perdus et un carton jaune, le numéro 6 rentre aux vestiaires. Il ne reviendra pas sur la pelouse, laissant sa place à Rayan Cherki pour la deuxième période, officiellement en raison d’une blessure à la cuisse. Sa dernière apparition sous le maillot lyonnais. Loin de la sortie que l’on imaginait pour l’ancienne pépite de l’Académie, qui portait encore le brassard de capitaine au mois de novembre contre Hoffenheim.
La jeunesse triomphante
Certains y verront les 16,5 millions d’euros arrivés dans les caisses de l’OL, une épine en moins dans la perspective du passage ô combien risqué devant la DNCG. D’autres se désoleront de voir celui qui devait incarner l’avenir du club quitter le Rhône dans l’anonymat. À seulement 20 ans, avec tout juste une dizaine de matchs professionnels dans les pattes, Caqueret avait illuminé le Final 8 de la Ligue des champions en 2020 – et offert un beau coup de pub au Pento.
Depuis 2011 au centre de formation jusqu’en 2025… Merci pour tout, Maxence ❤️💙 pic.twitter.com/PHE50SUAmO
— Olympique Lyonnais (@OL) January 12, 2025
Malgré des hauts et des bas, il devient incontournable : pendant les quatre saisons suivantes, il dispute 130 matchs de Ligue 1 sur 148 possibles, dont 110 comme titulaire. « Nous voulons absolument que Maxence reste avec nous, appuyait Jean-Michel Aulas en 2022, peu avant qu’il prolonge son contrat, sous la menace d’un intérêt de Milan. Il est l’emblème de la jeunesse triomphante et de l’Académie du club. » Le président avait alors mis « un point d’honneur » à ce qu’il reste à Lyon pour en devenir « un leader et le capitaine ». Le brassard, Caqueret l’a porté cinq fois en 2024. Son leadership, en revanche, ne s’est jamais véritablement exprimé.
Faire le deuil
Le printemps 2023 a laissé entrevoir une influence croissante et des capacités à peser offensivement (trois buts sur les six derniers matchs de la saison). Cela ne restera néanmoins qu’une parenthèse. L’histoire avait ensuite idéalement démarré avec Pierre Sage, mais le wagon ne s’est pas transformé en locomotive. Le train a même déraillé cet automne. « Il a fini la saison dernière sur un très bon semestre. Il souhaitait partir, il y a eu quelques contacts, mais cela ne s’est pas fait. Il a eu une phase de deuil après ne pas être parti, confiait-il à RMC. Maintenant, il faut lui remettre la tête à l’OL et je pense qu’il s’en est rendu compte. Il y aura un lendemain, il a repris les choses en main. » Fin octobre, le coach l’écarte pourtant du groupe contre Auxerre. « Une décision purement sportive, […] peut-être pour qu’il réagisse un peu », explique alors Sage.
La réaction n’arrivera pas : depuis, Caqueret n’a eu droit qu’à sept minutes de jeu en Ligue 1, contre Nice. Débordé par Tanner Tessmann et Jordan Veretout, deux joueurs qui étaient pourtant censés boxer dans une catégorie inférieure, le natif de Vénissieux a donc fait ses valises, mettant fin à treize années à défendre les couleurs de l’Olympique lyonnais. Une issue qui paraissait de plus en plus inéluctable, et qui contentera toutes les parties. Obsédé par Andrés Iniesta dans ses jeunes années, Caqueret va évoluer sous les ordres d’un autre champion du monde 2010, Cesc Fàbregas, et repartir d’une page blanche à Côme. Un nouveau maillot pour une nouvelle vie, à 400 kilomètres du club qui l’a façonné avec l’idée d’en faire celui qui personnifierait son blason et porterait ses ambitions. Éternel espoir.
Par Quentin Ballue