Mercato de la Juve, petit mais costaud

A chaque fois, c’est la même. Quels que soient les aléas, les scandales, les remous, descentes, punitions et obstacles, la Vieille Dame reste fidèle à elle-même. On a beau croire qu’elle se mettra à rajeunir, à jouer l’offensive, la naïve, à recruter de l’esthète, à affoler la foule, que dalle. Dure au mal, au mental, forte.

Le recrutement estival est en l’illustration parfaite. Claudio Ranieri : « La saison dernière, je disais que nous devions être l’équipe casse-pieds, eh bien cette année, nous devons être encore plus pratiques et efficaces » .

Pratique et efficace(-couilles). Pour ce faire, l’ancêtre a pris du lourd, du costaud, du grognard, du solide. La barbouze de Mellberg avait déjà apposé sa signature au bas d’un contrat, noir sur blanc, en janvier dernier. Il est content d’être là, soit dans l’axe, soit en latéral droit.

Au milieu, on parlait de Van der Vaart, de Diego, puis de Xabi Alonso, de Stankovic, d’Aquilani, voire de relancer Tiago. Evidemment, chez la Juve de Ranieri, c’est le plus solide qui s’est pointé : « L’année dernière, nous avons été l’attaque la plus prolifique et la troisième meilleure défense, raison pour laquelle nous devons nous améliorer en phase défensive et il sera en mesure d’apporter une meilleure couverture » .

Il s’agit de Christian Poulsen, celui qui s’était fait cracher à la gueule par Totti et conspuer par Gattuso. Il sera bien reçu sur la péninsule. Pas grave, il a du caractère. C’est bien pour cela qu’il est à la Juventus Turin.

En attaque, Amauri est arrivé, l’ex-attaquant de Palerme. Pile dans le registre escompté : c’est costaud, 1m86 pour 83 kilos, réaliste, appliqué. Un poil trop fantasque peut-être. Il devrait vite prendre le pli.

Et puis voilà. C’est bouclé. Suite à l’arrivée du dernier en date, Poulsen, les dirigeants ont déclaré le mercato terminé.

L’équipe va pouvoir comment à se préparer. Cela fait, cette équipe, va falloir se la coltiner. Buffon – Mellberg Leggrotaglie Chiellini Molinaro – Camoranesi Poulsen Sissoko Nedved – Del Piero Trézéguet.

Pour faire tourner sans rien perdre de solidité et de sérénité, Zebina, Grygera, Zanetti, Salihamidzic, Amauri, Iaquinta et consorts. La violence. Pour l’amour, reste Tiago, s’il ne part pas entre-temps. Et puis aussi un petit nouveau, Giovinco, 1m60 à tout péter.

Prêté la saison passée à Empoli, il a gagné la confiance des dirigeants. Si la Juve n’a pas recruté de milieu offensif, c’est aussi pour lui laisser un peu de place, sans doute derrière Nedved, qui n’est pas éternel. Vu le talent du petit, pas impossible qu’on voie de moins en moins le Tchèque et de plus en plus ce genre de choses :

(Y’avait bien une vidéo plus courte, mais la musique était encore pire, c’était Jamiroquai …)

Cette facilité à se démarquer, cette vivacité de corps et d’esprit laisse présager de belles choses, comme chez Bojan, voire Messi. Qui eux, d’ailleurs, n’ont pas été prêtés par le FC Barcelone. Alors, si Giovinco était si bon, n’aurait-il pas été retenu plus tôt dans l’équipe ?

On dit toujours que les jeunes ne s’imposent pas dans le Calcio. Un peu parce que c’est un championnat difficile et surtout parce qu’on ne leur en laisse pas particulièrement l’opportunité, préférant les joueurs confirmés. Cette saison, les dirigeants ont choisi de le conserver dans l’effectif. Gage de confiance. Au sein de la Vieille Dame, le dernier, c’était Del Piero.

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