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Mercadal : « N’Golo Kanté, c’est le meilleur joueur de la Coupe du monde »
Un arrêt sensationnel de Lloris, une équipe qui monte en puissance et une victoire quasiment sans trembler : les Bleus sont en demi-finale de la Coupe du monde après avoir battu l'Uruguay 2-0. Le nouvel entraîneur du Stade Malherbe Caen, Fabien Mercadal, revient sur la prestation de l’équipe de France.
Quelle est votre première impression après cette qualification des Bleus en demi-finales ?Maîtrisé. C’est vraiment le mot qui me vient en tête. Un match maîtrisé du début à la fin. On a été sujet à une grosse intensité de la part des Uruguayens, mais on a réussi à résister. J’ai trouvé que c’était aussi une très bonne idée de faire entrer Steven Nzonzi en fin de match, ça nous a permis de garder le ballon.
On peut aussi être déçus de l’adversité. À quel point l’absence de Cavani a bouleversé l’équipe uruguayenne ?Pour moi, Cavani, de par son activité, remplace deux joueurs dans l’axe. Il court dans tous les sens, c’est certain que sa blessure est un énorme coup dur pour l’Uruguay… Sans Cavani, ils ont mis en place un système énergivore, dans l’idée d’aspirer les Français dans l’axe. Je trouve que les Français ont eu du mal à s’en sortir dans un premier temps, et puis, c’est allé mieux par la suite. C’est comme si les Uruguayens avaient voulu jouer leur va-tout d’entrée. Mais ils n’ont pas réussi à ouvrir le score.
Cette fois, les Bleus n’ont pas gagné en jouant le contre.Oui, c’était très intéressant, avec des doubles une-deux. Notamment avec Pogba. Cette équipe monte en puissance, c’est certain. Le premier but a été marqué sur coup de pied arrêté, mais c’était un match avec une grande intensité. La boulette de Muslera ? Vu les efforts déployés par les Uruguayens, on avait déjà beaucoup de chances de l’emporter à la mi-temps. Le gros tournant, c’est l’arrêt de Lloris juste avant la mi-temps, parce que si on avait subi l’égalisation à ce moment-là, ça nous aurait fait mal psychologiquement et ça aurait renforcé les Uruguayens. Donc, pour moi, cet arrêt est presque plus important que le but de Varane.
Comment analysez-vous le remplacement de Matuidi, suspendu, par Tolisso, comme milieu gauche ?Je ne crois pas qu’il faut le voir comme ça. Deschamps veut jouer avec trois attaquants : Mbappé, Giroud et Griezmann. À l’opposé de Mbappé, Matuidi ou Tolisso sont plutôt là pour maintenir l’équipe derrière ces trois offensifs et faire en sorte de mettre Griezmann dans ses meilleures dispositions, dans l’axe. Et je trouve que sur ce match, Tolisso s’est mis au niveau de Matuidi. Il a fait ce qu’aurait fait Matuidi, à la récupération du ballon.
Qui est-ce que vous ressortez individuellement ? Forcément, N’Golo Kanté, encore une fois…N’Golo Kanté, je suis un peu amoureux. En plus, il a été formé à Caen et je suis à côté du président, là. (Rires.) Pour moi, c’est le meilleur joueur de la Coupe du monde jusque-là. En tout cas, le plus régulier. Il a encore fait un match extraordinaire. Varane, pour sa régularité en défense centrale. Et puis Lloris, pour son arrêt de grande classe. Jusqu’ici, il n’avait pas été trop sollicité, mais là, il a sorti l’arrêt qu’il fallait.
Est-ce que c’était important d’avoir Lucas Hernandez, formé à l’Atlético, presque dans le style uruguayen, pour répondre à l’impact physique de la Celeste ?
On a résisté à l’impact ! Ils sont meilleurs que nous dans ce domaine, mais l’équipe de France est une équipe rugueuse. Dans ma bouche, c’est un compliment. Et puis, techniquement, on a su s’imposer. L’équipe de France d’aujourd’hui nous donne confiance. Que ce soit la Belgique ou le Brésil, je pense qu’ils seront au moins autant inquiets que nous avant d’aborder la demi-finale.
Propos recueillis par Florian Lefèvre