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Menez remonte à Paris

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Menez remonte à Paris

Le mercato parisiano-qatari a officiellement débuté. Le club de la capitale vient d'officialiser l'arrivée du désormais ex-Romain Jérémy Menez, qui s'ajoute donc à celles de Douchez, Gameiro, et, ce midi aussi, Matuidi. Retour au bercail pour l'enfant né dans le 91, et adopté par le 94.

Il est 14h30. Ce n’est pas un jour de match, mais le Parc des Princes vibre. Le PSG présente ses deux nouvelles recrues. Blaise Matuidi, mais surtout, celui que tout le monde attend. Jérémy Menez. L’ancien joueur de la Roma a troqué le rouge pour le bleu. Gamin, il portait déjà le maillot du CFF Paris. Une décennie plus tard, l’enfant du pays accomplit donc l’un de ses rêves de gosse. Revenir à la maison avec la tunique du PSG sur les épaules. Menez. Le premier vrai gros coup de l’ère Leonardo, officialisé le même jour que celui, tout aussi important, de Blaise Matuidi. Trois ans après avoir quitté le territoire français, direction l’Italie, le natif de Longjumeau revient en France, qui plus est dans la région qui l’a vu naître. Rome l’avait adopté, mais lui n’a pas résisté à l’appel du bercail. Peut-être la saudade, comme on dit chez le voisin portugais. Après quelques jours de tractations seulement, Menez a dit oui. Oui à Leonardo. Oui au projet qatari. Oui à Paris. Oui à Germain le Lynx. Pour 8 millions d’euros, le club de la capitale enrôle celui qui, en quelques mois, avait su séduire Claudio Ranieri et Laurent Blanc. Un CV plutôt intéressant à présenter à Kombouaré.

Totti dans le viseur

10 mai 2008. Jérémy Menez, 21 ans, joue son dernier match de Ligue 1 sous les couleurs de l’AS Monaco. Pour sa dernière apparition, face à Saint-Étienne, il entre à la mi-temps, et offre deux passes décisives, la première à un certain Nêné. Mais peu importe la prestation. Le joueur a déjà choisi l’Italie, et plus précisément l’AS Rome, pour faire exploser sa carrière. Il débarque dans une équipe qui vient de frôler deux fois de suite le titre (deux fois dauphin de l’Inter Milan) et qui a de grandes ambitions, aussi bien sur le plan européen que national. De son côté, la Roma engage là un joueur jeune et prometteur, qui pourrait, sur le long terme, remplacer la légende Francesco Totti. Il faut dire qu’un joueur qui, à l’âge de 17 ans, claque un triplé en sept minutes (lors d’un Sochaux-Bordeaux), cela a de quoi attiser les plus grands fantasmes, surtout dans la Ville Éternelle.

Les tours de magie de Houdini

Mais l’acclimatation au championnat italien n’est pas évidente. Lors de sa première saison là-bas, sous les ordres de Luciano Spalletti, Menez prend la fâcheuse habitude (enfin, son entraîneur lui fait prendre) de ne jamais jouer un match dans son intégralité. Sur ses vingt-neuf apparitions en championnat, il ne joue qu’une seule rencontre du début à la fin, lors de la 19ème journée, face au Torino. Le reste du temps, le Francesino se contente de bribes de matches, parfois quatre-vingt-cinq minutes, parfois trente, parfois deux. Son premier but, il l’inscrit face au Chievo, d’une jolie frappe du pied droit. Le talent est là, personne n’en doute, mais difficile de déloger les cadres giallorossi. Lors de la deuxième saison à Rome, Ranieri remplace Spalletti sur le banc romain. Une aubaine, car le coach natif de Rome veut chambouler les mœurs. A partir de là, il devient l’un des titulaires indiscutables d’une Roma en mode rouleau-compresseur.

Quelques mois plus tard, Laurent Blanc le convoque pour le premier match de son ère, face à la Norvège. Menez joue une mi-temps, sans être ni étincelant, ni mauvais. Avec la Roma, après un début difficile, il se remet à briller et atteint même, au cœur de l’hiver, un niveau jamais atteint depuis son arrivée dans la gueule de la Louve. Il se permet d’inscrire deux buts somptueux : un raid solitaire du milieu du terrain face à l’Udinese, et une humiliation de gardien contre Cagliari. Mais le 20 février, c’est le drame. La Roma perd 4-3 face au Genoa, après avoir mené 3-0, et Ranieri démissionne. A sa place débarque Vincenzo Montella, bien décidé à remettre de l’ordre dans tout ça. Mais visiblement, Menez ne fait pas partie de ses plans. Souvent sur le banc, ou même en tribunes, le Français n’est plus du tout indispensable. Ses rares apparitions sont souvent ponctuées de prestations ratées. Mais le joueur s’accroche. Jusqu’au 19 avril 2011.

Course avec scooter, huées, applaudissements

Ce jour-là, la Roma reçoit l’Inter, pour la finale aller de la Coupe d’Italie. Menez entre à une demi-heure de la fin, mais ne peut empêcher la défaite des siens (0-1). A la sortie du stade, un scooter va lui faire vivre l’enfer. Au volant de sa voiture, Menez rentre chez lui avec son frère. Mais le scooter l’attend à plusieurs points stratégiques et balance des pierres et des parpaings sur son bolide. Le joueur arrive chez lui en état de choc. Le lendemain, il refuse d’aller à l’entraînement. Son directeur sportif finit par le convaincre, mais une fois à Trigoria, il s’engueule avec Montella qui lui reproche « son manque d’implication » . Menez craque. « Ce sont des fous ici, je veux quitter cette ville de merde » . C’est dit.

Sa fin de saison est constituée de huées et de sifflets. Les « fous » n’ont visiblement pas apprécié. Juin. Luis Enrique débarque à Rome pour ouvrir un nouveau chapitre. Mais Menez n’en fait pas partie. Il le sait. Malgré les paroles du nouveau coach, qui affirme vouloir « compter sur lui » , il se sent de plus en plus écarté. Et les arrivées de Lamela et Bojan ne font que renforcer ce sentiment. Alors il y pense. Il pense à un retour en France. Et quand le PSG de Leonardo vient toquer à la porte, lui ne se fait pas prier. L’Euro est dans un an, pas question de faire banquette toute la saison et de rater un tel rendez-vous. Paris est une destination idéale pour être vu. Pour être applaudi. Pour être ovationné. Mais aussi, revers de la médaille, pour être sous le feu des critiques. Rome et Paris ne sont, au final, pas si lointaines.

Eric Maggiori

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Un derby, deux grands corps malades
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