- International
- Amical
- France-Uruguay (1-0)
Mendy-Ndombele, label avenir
Titularisés pour la première fois chez les Bleus mardi soir, Ferland Mendy et Tanguy Ndombele ont marqué des points grâce à une approche du jeu fraîche et moderne.
« Moderne. » L’adjectif a été scotché sur le front du puceau de la semaine, Ferland Mendy, dès lundi soir, par Hugo Lloris. Dans la foulée, le capitaine-contrôleur du train bleu avait demandé au latéral gauche lyonnais de « saisir sa chance » . On y est : titularisé pour la première fois chez les Bleus mardi soir contre l’Uruguay à la place de Lucas Digne, dépassé à Rotterdam quelques jours plus tôt, Mendy aura passé toute sa soirée à envoyer des sourires. Un détail rafraîchissant sur deux points lorsqu’on parle d’un type de vingt-trois piges, qui n’était même pas un premier choix au Havre lors de l’été 2016. Le premier ramène le suiveur au jeu : Ferland Mendy est bien un « latéral moderne » dans le style, un joueur capable de percuter vers l’intérieur, de varier les centres – il aura notamment été décisif sur le penalty obtenu par Antoine Griezmann après la pause –, de ressortir les ballons avec une propreté rare, et le tout des deux pieds.
Lors de sa première semaine à Clairefontaine, le défenseur de l’OL a marqué les esprits par son enthousiasme dans les séances, mais aussi « deux-trois buts » qui ont attrapé le regard de Kylian Mbappé. Contre l’Uruguay, Mendy est resté sage sur ce point, mais a sorti la carte de la propreté : de quoi bousculer la hiérarchie derrière l’intouchable Lucas Hernandez ? La concurrence s’ouvre, c’est le deuxième point, c’est une bonne chose, et sa première sortie laisse de solides enseignements entre les doigts de Didier Deschamps. « Il m’a fait une roulette, il n’était pas obligé, sourit le sélectionneur. Il est jeune, pas encore expérimenté. Je n’ai aucun souci à faire entrer ces nouveaux joueurs, il faut simplement qu’il y ait un contexte pour ne pas les mettre en difficulté dès le départ. »
Ndombele, le milieu positif
La concurrence et l’ouverture des portes : ce sera le thème de la rentrée de mars, lors de laquelle les Bleus commenceront leur campagne de qualifications à l’Euro 2020. Et, à ce jeu-là, un autre homme a réussi son coup mardi soir. Un joueur dont le profil a clairement manqué à l’animation tricolore aux Pays-Bas : un créatif, un milieu qui avance verticalement, qui récite le jeu avec positivisme. Tanguy Ndombele, évidemment, qui vivait face aux Uruguayens sa quatrième sélection internationale. Placé aux côtés de N’Golo Kanté dans le 4-2-3-1 français, celui qui a compris il y a quelques années que le foot se joue avec « la tête » avant de se jouer « avec les pieds » a définitivement prouvé qu’il est à ce jour la seule alternative possible,
en matière d’approche, à Paul Pogba, absent. Ce que Deschamps semble également avoir admis, lui qui expliquait avant la réception de l’Uruguay ceci : « C’est celui qui se rapproche le plus de Paul, même s’il est jeune, qu’il n’a pas d’expérience. C’est quelqu’un qui peut être décisif par ses passes et ses orientations vers l’avant. » Des mots qui ont parfaitement collé avec l’ouverture sur l’action où Mbappé s’est blessé. Mieux, en seconde période, après avoir été replacé ailier gauche à la suite de la sortie de Blaise Matuidi, Ndombele est passé tout proche de faire péter son compteur tricolore au bout d’un somptueux une-deux avec Antoine Griezmann. « Je suis assez content, même si je manque encore de repères, a expliqué après la rencontre le Lyonnais. Ce n’est pas comme en club, mais, même s’il y avait un peu d’appréhension, je pense que ça s’est plutôt bien passé. » Assez pour revenir dans quelques mois : Benjamin Pavard, lui, voit déjà le bonhomme filer « très haut » . On a aussi envie d’y croire.
Par Maxime Brigand, au Stade de France