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Mendy, c’est reparti
Excellent et ultra décisif avec Manchester City en ce début de saison, Benjamin Mendy veut retrouver le même niveau avec l’équipe de France et récupérer son couloir gauche chez les Bleus après une Coupe du monde passée sur le banc.
Son truc à lui, ce n’est pas de mettre des buts. Ce genre de choses, il préfère les laisser à son confrère Marcos Alonso. Avec quatre réalisations toutes compétitions et équipes confondues inscrites durant l’intégralité de sa carrière, Benjamin Mendy n’a pas besoin de s’interroger de longues heures pour savoir si sa prochaine célébration sera aussi relayée que celle d’Antoine Griezmann. En revanche, le latéral brille par un autre moyen : les passes décisives.
Depuis 2011 et ses premiers pas avec l’équipe professionnelle du Havre, le Français n’a pas traversé une seule saison sans donner d’offrande, qu’il ait disputé une dizaine ou une quarantaine de rencontres. En 2016-2017, lors de sa dernière saison avec Monaco, le garçon a même atteint la barre des onze assists (Ligue des champions comprise). Fort. Mais le bonhomme est actuellement bien parti pour faire encore mieux : alors que seulement quatre petites journées de Premier League se sont achevées, le gars sûr de Pep Guardiola a déjà délivré… quatre caviars. Costaud. Surtout quand on sait que son record en un championnat s’élève à cinq.
Un moteur tout neuf
Une statistique qui dit beaucoup sur son retour en grâce. Blessé la majeure partie de la saison dernière, Mendy n’a pas eu le temps de s’éclater avec Manchester City lors de son arrivée en Angleterre. Revenu juste à temps pour la Coupe du monde en Russie, l’ancien Marseillais a cependant dû laisser son couloir à Lucas Hernandez, nouveau numéro un de Didier Deschamps à son poste après un Mondial plus que réussi. En revanche, Guardiola a directement replacé son poulain dans son onze type. Avec succès, donc.
Sur le plan physique, le Tricolore a chassé tous les doutes, jouant toutes les minutes possibles sans montrer de signe de fatigue que ce soit en championnat ou lors du Community Shield. Toujours en mouvement et ultra offensif, Benjam’ a autant convaincu dans le 4-3-3 classique du coach espagnol que dans son plus expérimental 3-5-2 (avec Sergio Agüero et Gabriel Jesus en pointe). Et même si personne ne peut assurer qu’il constitue une assurance tous risques défensivement parlant (son équipe n’ayant que peu été mise en danger), tout le monde doit convenir que le monsieur a retrouvé sa meilleure forme.
La concurrence peut (re)commencer
En plus de son apport sur le terrain, le roi des réseaux sociaux – « Parfois, on a envie de le tuer, et parfois, on a envie de dire« Waouh, quel grand joueur nous avons. »(…)J’espère qu’on arrivera à le convaincre d’oublier un peu les réseaux sociaux pour améliorer certaines choses » , a indiqué Guardiola à ce propos – fait l’unanimité au sein du groupe du Catalan. Comme dans celui de DD. « Dans le vestiaire, avoir des gens comme Benjamin Mendy est extrêmement important, a ainsi souligné le technicien face à la presse. Il est primordial d’avoir des gars qui font rire les autres et créent de bons moments. »
I will I promise ??
— Benjamin Mendy (@benmendy23) 12 août 2018
Question : tous ces atouts peuvent-ils suffire à Mendy pour récupérer son bien en EDF, à savoir un statut de titulaire, aux dépens d’Hernandez ? Dans l’immédiat, rien n’est moins sûr, le sélectionneur privilégiant le profil plus « sécure » du Madrilène et n’hésitant pas à remettre publiquement en question la rigueur défensive du Mancunien. Il faut dire que passer des consignes de Guardiola aux exigences de Deschamps ne doit pas être fastoche. Reste que si celui qui n’a pas eu de vacances cet été sort également une passe décisive par match avec son pays, il devrait rapidement devenir incontournable.
Par Florian Cadu