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Memphis, l’année frisson
Nabil Fekir diminué pour la réception de Manchester City ? Pas un souci, Lyon va pouvoir compter sur Memphis Depay pour réaliser un nouvel exploit face à la bande à Pep Guardiola. Car le truculent Néerlandais est clairement devenu l’homme fort de l’OL en 2018, et le club rhodanien ferait bien de profiter du talent d’un joueur définitivement pas comme les autres.
Pour l’immense majorité des Lyonnais, le grand rendez-vous du week-end avait lieu vendredi soir, avec le derby contre Saint-Étienne à la maison. Mais pour Memphis Depay, c’était plutôt dimanche. Pour fêter ses 5 millions de followers sur Instagram, le Néerlandais a publié à 17 heures pétantes un rap d’une minute. Devant la tour Eiffel illuminée, il lâche quelques punchlines avec une veste de torero sur le dos et un bon gros cigare aux lèvres. « De retour à Lyon, ça va être violent. Ils attendent que je claque des triplés » , lance par exemple le joueur de 24 ans. Des triplés, Depay n’en a mis « que » deux sous la tunique lyonnaise, c’était à Troyes et face à Nice la saison dernière. Cela dit, il n’a pas eu besoin d’en planter trois à chaque match pour prouver qu’il était devenu un élément indispensable à Lyon en 2018.
I bet this freestyle’s going viral! ?Thank you to my supporters for helping me hit 5 million followers on Instagram! ?? pic.twitter.com/ziEubPNXAU
— Memphis (@Memphis) 25 novembre 2018
Le tube de l’année
Le salut de Memphis est venu d’un changement tactique au début du mois d’avril. Plutôt utilisé sur l’aile gauche par Bruno Génésio, il s’est installé dans une position plus axiale dans un système à deux pointes. Une petite trouvaille signée Ronald Koeman, le sélectionneur des Pays-Bas, qui l’a définitivement placé dans l’axe depuis le rassemblement de mars dernier et un but de l’enfant de Moordrecht lors d’un large succès contre le Portugal (3-0). Depuis ce fameux 26 mars, Depay a enfilé 20 pions et délivré 16 offrandes toutes compétitions confondues avec Lyon et les Oranje. « Depuis janvier dernier, j’ai apprécié 99,99% des matchs que j’ai pu jouer, confiait-il au quotidien néerlandais Algemeen Dagblad avant la réception des Bleus. Mon positionnement sur le terrain a joué un rôle. Je ne suis plus un joueur hors la loi jouant le long de la ligne de touche et entrant dans l’axe. J’ai plus de liberté. Le week-end dernier, j’ai joué un peu plus comme un 10, j’ai trouvé ça top. »
Un petit coup de mou au début de saison ? Ça n’aura pas duré, Memphis est déjà de retour. Depuis un peu plus d’un mois, l’ancien joueur du PSV a relancé la machine à statistiques. Des Gones timorés à Angers ? Depay sort du banc à l’heure de jeu et réveille tout le monde avec un but et une passe dé’. Un OL bousculé à Guingamp ? Depay offre deux caviars et claque deux nouveaux pions, dont un coup franc dantesque. Un penalty pour faire le break contre une équipe de France championne du monde ? Depay s’en charge et ose la panenka pour tromper Hugo Lloris, en état de grâce ce soir-là, avant de se permettre de chambrer les Bleus en mettant ses deux pieds sur le ballon au point de corner. Un enchaînement qui résume parfaitement l’attaquant lyonnais : un mélange de talent et d’arrogance qui peut faire de lui un joueur épatant comme agaçant.
Profiter du melon présent
« Il a beaucoup de talent, mais il faut faire attention, prévenait Bernard Lacombe, le conseiller de Jean-Michel Aulas, sur les ondes de RMC avant le derby. J’appelle ces gens-là les intermittents du spectacle. Ce n’est pas très gentil, mais il y a un peu de vérité dans ça. » Le comportement parfois nonchalant de l’international néerlandais sur le terrain ne plaît pas toujours à Lyon. Depay sait agacer son monde, que ce soit Bruno Génésio, ses coéquipiers ou le public du Groupama Stadium. Ce dernier l’a d’ailleurs sifflé à sa sortie contre Hoffenheim (2-2), alors qu’il avait manqué plusieurs occasions pour faire le break et quasiment valider la qualification en huitièmes de finale de C1.
Mais ne faudrait-il pas tout simplement profiter ? Profiter d’un joueur capable de faire basculer un match à lui tout seul. Et surtout, profiter avant de le voir s’en aller. Manchester United aurait assuré ses arrières en incluant une clause de rachat dans le contrat de Memphis, au moment de le transférer à Lyon contre 16 millions d’euros en janvier 2017. Une nouvelle prestation XXL contre Manchester City ce mardi soir ou un énième but fantastique pourraient suffire à définitivement séduire les courtisans et envisager un départ l’été prochain. Après tout, il avait déjà annoncé la couleur dans un entretien accordé au Canal Football Club au printemps : « Je ne peux pas devenir le meilleur du monde en restant à Lyon. Ça, c’est clair. »
Par Clément Gavard