- Ligue 1
- J31
- Lyon-Toulouse (2-0)
Memphis Depâques
Double buteur décisif lors de la victoire facile de Lyon contre Toulouse (2-0), Memphis Depay, titularisé dans un inhabituel poste d’avant-centre, a montré qu’il faudrait compter sur lui en cette fin de saison. Son état de forme actuel observé avant cette rencontre l’avait déjà sous-entendu.
Il est arrogant. Ne joue que quand il le souhaite. Gâche son talent par son égoïsme. Ce genre de critiques, entendues mille fois cette saison (et même avant) à propos de Memphis Depay, ne s’éteindront sûrement jamais vraiment. Parce que son caractère fait naturellement de lui une cible idéale. Il n’empêche que le Néerlandais peut parfois faire plaisir. Et bien plus souvent qu’on ne veut bien le dire d’ailleurs. Ce dimanche soir par exemple, le jeune homme de 24 ans n’a pas déçu à la pointe de l’attaque lyonnaise (en remplacement de Mariano Díaz qui purgeait sa suspension), alors qu’il n’avait jamais évolué dans cette position en 37 rencontres disputées avec les Gones cette saison. Face à une faible équipe de Toulouse, l’avant-centre d’un soir a en effet inscrit les deux buts des siens : le premier d’une frappe instinctive sur une passe décisive d’Houssem Aouar, le second sur un penalty provoqué par Tanguy Ndombele. Le tout en vingt minutes top chrono, disséminées dans la deuxième moitié de la première période.
Si le duo Aouar-Ndombele, en plus d’être dans les bons coups offensifs, a su assurer un bon équilibre en l’absence de Nabil Fekir, Depay peut être fier de lui. Et Bruno Génésio aussi. Plus libre que sur l’aile, le Hollandais gagne ainsi encore davantage en imprévisibilité. Outre le fait d’avoir senti les filets qui ont doublement vibré, le pauvre TFC l’a vu dribbler trois fois (seul Bertrand Traoré a fait mieux à Lyon), réussir 81% de ses passes, frapper à six reprises (meilleur total parmi les vingt joueurs de champ alignés) et toucher 73 balles (seuls Ferland Mendy et Aouar font mieux).
Lyon peut encore viser le podium ? Il sait qui remercier
Coïncidence ou pas, les Lyonnais ont réalisé une première période de haute volée, séduisant leurs supporters par de nombreuses combinaisons et une possession de balle aussi fluide que sa circulation. Mais fallait-il vraiment douter de l’ex-Mancunien ? Oui, parce qu’il a déjà déçu à de trop nombreuses reprises quand il était attendu pour que des certitudes entourent ses prestations. Non, car l’ancien du PSV se trouve dans une période optimale et dispose d’un avocat fiable en la personne des statistiques.
Auteur de douze pions en championnat depuis l’été dernier (un bilan qui monte à quinze si on prend en compte les coupes nationales), Depay réalise tout simplement la deuxième meilleure saison de sa carrière (derrière 2014-2015, où il avait planté à 22 reprises avec Eindhoven). Sans oublier ses cinq passes décisives. Signe que s’il agace parfois, Memphis avance quand même. Surtout, ses quatre dernières rencontres toutes compétitions et équipes confondues font miroiter une grosse fin de saison, au cours de laquelle il pourrait gonfler ces chiffres : l’international compte quatre goals sur ce laps de temps (celui vainqueur contre l’Olympique de Marseille qui permet à l’OL de croire encore au podium, l’ouverture du score avec les Pays-Bas contre le Portugal et le doublé de ce soir). Certes, il ne s’agit que d’une forme du moment. Qui peut, par définition, se gripper dès demain. Mais avec ce type d’énergumène, il est impossible de s’arrêter d’espérer. Voilà pourquoi tout le monde réclame encore ses chocolats.
Par Florian Cadu