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  • Côte d'Ivoire/Burkina Faso (2-0)

Mémoire d’Eléphants

Par Rico Rizzitelli
Mémoire d’Eléphants

Les matchs des Ivoiriens, victorieux du Burkina-Faso (2-0), ressemblent à des mémoires d’étudiants doués mais paresseux. Ils en finissent par devenir fastidieux même s’ils ont péniblement la moyenne. Les Eléphants sont donc en quarts de finale et peuvent évidemment mieux faire.

Côte d’Ivoire – Burkina Faso : 2-0Buts: S.Kalou (17e) et B.Koné (82e csc) pour les Elephants

Au sixième jour de la CAN, on avait hâte de voir un favori à la hauteur de sa réputation. Le Ghana l’a emporté à l’arrache contre le Botswana (1-0) ; le Maroc, malchanceux et peu adroit, a perdu contre une Tunisie (1-2) qui peut constituer un outsider consistant ; sans parler du Sénégal déjà dans l’avion ; la Côte d’Ivoire, elle, s’est contentée d’un second match en trompe-l’œil en disposant des Etalons burkinabés (2-0). Plus que jamais, cette vingt-huitième CAN est ouverte à tous les vents…

Le Nuevo Estadio de Malabo sonne le vide. Encore un derby d’Afrique de l’Ouest, deux jours après Guinée-Mali. ‘Maestro’ Zokora reprend une place de titulaire au milieu. Le Faso qui n’a rien à perdre attaque le mord aux dents. Après un bon mouvement collectif sur la gauche, Pitroipa s’infiltre dans la surface ivoirienne, Bamba le déséquilibre et l’arbitre ne siffle pas le pénalty qui s’impose (6è). Bamba n’est pas dans son assiette et manque de tromper Barry, son gardien, deux minutes plus tard. Les Ivoiriens laissent passer l’orage. Gervinho, à droite et Kalou de l’autre côté, dézonent. On ferraille gentiment quand Drogba (18è), excentré sur la droite, expédie un centre en demi-volée qui atterrit, via un premier raté de Yaya Touré, devant Salomon Kalou, à gauche du point de pénalty : le joueur des Blues crucifie Diakité (1-0). François Zahoui, et sa pimpante cravate orange, sourit au bord de la pelouse.

Alain Traoré, le scoreur longue distance de l’AJ Auxerre expédie deux frappes finalement sans danger pour Coppa Barry (24è, 25è). Face à des Etalons plus joueurs (ils n’ont pas le choix après leur défaite contre l’Angola) que les Soudanais, les Ivoiriens maîtrisent globalement leurs adversaires. Laborieux et sérieux, rien de plus. Kalou et Gervinho font parfois d’énormes différences mais la dernière passe laisse souvent à désirer comme sur ce déboulé du joueur d’Arsenal qui envoie Drogba au casse-pipe (41è). Deux minutes plus tard, ce dernier envoie une mine de trente mètres que le portier burkinabé repousse dans les pieds de Gervinho qui butte à son tour sur lui. Il est hors-jeu. Drogba fait vraiment tout sur le terrain puisqu’à la mi-temps, il calme deux Etalons qui s’embrouillent entre eux pour un corner mal négocié et papote avec les remplaçants de son équipe, l’air de rien. Ce mec est grand.

A la reprise, les Eléphants laissent venir. Les Burkinabés prennent d’assaut leur territoire. Alain Traoré expédie sa quatrième frappe du match, la troisième cadrée, toutes stoppées par le keeper éléphant (49è). Le temps de respirer et Jonathan Pitroipa se débarrasse de deux défenseurs sur le côté gauche avant de centrer sur l’inévitable Traoré qui reprend en demi-volée du plat du pied, Barry est sur la trajectoire. Il y a quelque chose de déprimant dans la façon de procéder des hommes de Zahoui. On dirait une voiture de course qui n’atteint jamais sa vitesse maximale. Son quatuor offensif, sans équivalent dans cette CAN, peut à tout moment débloquer la situation mais un arrière-goût de brouillon, d’à peu près. Yaya Touré semble perdu d’évoluer si haut alors qu’il devrait être le stratège de cette équipe. Comme si le Citizen préférait casser la ligne d’avantage en partant de plus loin. Illustration : Gervinho (59 et 62è) rate l’immanquable, ce qui pourrait, ce qui devrait être le break définitif. A force de jouer avec le feu, on peut finir par se cramer : sur un long centre de Koffi, Bamba (et son bandeau éponge du pire mauvais goût, façon Barachet, le handballeur français) est lobé et Dagano écrase une tête sur la barre.

Tioté récolte le quatrième jaune des Ivoiriens. Histoire de témoigner de la fébrilité des Eléphants. Comme le football est souvent immoral, Bakary Koné expédie de la tête un ballon sans danger dans son propre but (82è). Les Oranges se congratulent, leurs fans ondulent en cadence et François Zahoui reste circonspect. Comme s’il savait que cette coupe d’Afrique est furieusement ouverte. Comme s’il pensait que l’absence conjuguée de l’Egypte et du Cameroun (5 des 6 dernières CAN à eux deux) ouvrait des perspectives à beaucoup d’équipes. Comme s’il supputait que la qualification de son équipe ne lui donne aucune certitude…

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Par Rico Rizzitelli

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