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PSG : gérer les hauts et les Basques
Le vieil adage est parfois vrai : le pire adversaire du PSG est bel est bien le PSG lui-même. Face à une Real Sociedad pas dans ses bottes actuellement, les hommes de Luis Enrique ne peuvent être déstabilisés que par leurs propres maux. Sur fond de nouveau feuilleton Mbappé, le huitième se présente comme un tournant majeur.
Depuis la demi-finale de 2021 face à Manchester City, le Paris Saint-Germain n’a pas passé le stade des huitièmes de Ligue des champions. Une éternité pour un club qui n’a en tête plus que cet objectif de soulever la coupe aux grandes oreilles, au point d’en devenir paranoïaque au fil des années. Alors que l’équipe n’affiche pas encore un niveau de jeu convaincant, voilà qu’elle se met, elle-même, au cœur d’une tempête médiatico-sportive à l’aube d’une échéance immanquable face à la Real Sociedad. Pendant que Luis Enrique et Kylian Mbappé se jaugent à coups de déclarations fracassantes ou d’installation pépère dans les tribunes après un remplacement, les genoux du reste de l’effectif peuvent claquer en pensant aux vieux démons. Au cours d’un échange entre les deux parties, l’entraîneur espagnol aurait tout de même annoncé qu’il comptait sur son attaquant « pour les matchs à enjeu ». Celui contre le club txuri-urdin a tout l’air d’en être un.
Trois longues semaines
Après avoir chuté contre le Real Madrid et le Bayern Munich ces deux dernières saisons en huitièmes de finale, un faux pas contre la Real Sociedad apparaîtrait comme un fiasco sans précédent. Hormis les doubles confrontations contre Valence et le Bayer Leverkusen au début de l’ère QSI, le PSG se coltine chaque année des ogres du Vieux Continent, avec les éliminations plus ou moins marquantes qui s’ensuivent. Les Basques ne sont pas vraiment faits du même bois que le Barça 2015 ou le Real 2022. Alors qu’on pouvait croire à une surprise au moment du tirage au sort, en décembre dernier, les hommes d’Imanol Alguacil n’ont remporté qu’un seul de leurs neuf derniers matchs et affichent une efficacité en berne. Depuis le match aller, ils ont en plus été éliminés de Coupe du Roi par Majorque après avoir vu le ballon fuir le chemin des filets durant 120 minutes, lors d’une séance de tirs au but.
Malgré une première période délicate, le Paris Saint-Germain avait été sérieux au match aller pour mettre à distance son adversaire (2-0). Évidemment, comment ne pas évoquer l’historique des huitièmes de finale parisiens sans évoquer ceux contre le FC Barcelone en 2017 et Manchester United deux ans plus tard, tous deux perdus au retour malgré l’avance accumulée lors de matchs allers quasi parfaits. Cette fois, en plus de la pression d’un tel rendez-vous sportif, le PSG s’est enfoui, en seulement trois semaines, dans un psychodrame dont il sera difficile de sortir. L’annonce de Kylian Mbappé n’est assurément pas tombée au bon moment, si tant est qu’il y en ait un, et la gestion intransigeante de Luis Enrique fait déjà cauchemarder les supporters tentant de prévoir comment se dérouleront les 30 dernières minutes de la rencontre.
Donnarumma face à des Basques inefficaces
Elles pourraient très bien se passer dans le cas où la Real Sociedad se montre aussi inoffensive que lors de ses récentes sorties. Certes, le PSG a galéré à inquiéter Monaco (0-0) ce week-end, et les Basques ont trouvé le chemin des filets par deux fois contre Séville à la suite d’erreurs adverses, mais ils ne sont pas imposés pour autant (3-2). Louée pour son style de jeu en 2023, l’équipe d’Imanol Alguacil est bien plus amorphe depuis janvier et l’a démontré au Parc des Princes en février en se procurant le minimum syndical d’occasions franches. Ce mardi, Mikel Oyarzabal et ses coéquipiers seront, en plus, opposés à un Gianluigi Donnarumma qui affiche un niveau individuel rarement vu depuis son arrivée à Paris. Le portier italien, meilleur gardien d’Europe sur sa ligne cette saison selon les données de Data’Foot, a écœuré les Monégasques et se surprend même à être de plus en plus serein au pied. Attention à ne pas être dans l’excès de confiance, les attaquants basques pourraient s’inspirer de Benzema.
Devant Donnarumma, Luis Enrique va pouvoir compter sur le retour de Marquinhos et Danilo Pereira, respectivement blessés au mollet et à la cuisse. Pour assurer la stabilité offensive, mais surtout apporter de l’enthousiasme dans le camp adverse, le PSG retrouve petit à petit Nuno Mendes, entré en jeu lors des deux derniers matchs et prétendant au flanc gauche. Marco Asensio, touché aux ischio-jambiers face à Monaco, doit, quant à lui, déclarer forfait pour le huitième de finale de Ligue des champions. Une aubaine pour Kylian Mbappé qui espère ne pas goûter aux sièges de la tribune d’Anoeta. Toujours en quête de son premier trophée européen, celui qui a porté le brassard de capitaine pendant 45 minutes vendredi soir doit avoir à cœur de terminer son aventure parisienne par une épopée. S’il pouvait faire taire son coach par la même occasion, il ne s’en priverait sûrement pas.
Par Enzo Leanni