Est-ce que, à l’instar du titre de votre album, vous suivez le foot tous les jours, dans tous les sens ?
Antoine : Ouais, il n’y a pas de doutes à avoir.
A quelle fréquence ?
Dorian : Tous les week-ends. Et puis quand il y a la Ligue des Champions, on la suit. Et quand il y a la Coupe de France, on la suit. Et quand il y a la Coupe de la Ligue, on la suit également (rires).
Vous ne ratez rien, donc ?
A : Non, pas grand-chose.
Dorian, tu es rennais, Antoine, toi, nantais. J’imagine qu’il doit y avoir une certaine rivalité entre vous ?
D : Oui, on a d’ailleurs symbolisé cette rivalité dans un clip, qui se finit par un bon coup de boule. Au moins, c’est clair (rires). Mais c’est vrai que l’on se charrie assez régulièrement là-dessus. Malheureusement pour moi, la situation s’est plutôt inversée ces derniers temps… Lorsque Antoine a commencé à jouer dans Mein Sohn William, il n’était que le mec qui vivait dans une ville de Ligue 2. Aujourd’hui, Nantes est sixième de Ligue 1. Autant te dire que je ne la ramène plus beaucoup avec la quinzième place de Rennes. A : Oui, mais pour prendre un peu la défense de Rennes, c’est plus compliqué de gagner des matchs avec des passes en retrait.
Antoine, tu fais le malin, mais Nantes n’a pas renoué avec un jeu hyper spectaculaire non plus…
A : C’est vrai, mais ça fait tellement de bien de voir le stade vivre un peu. On sait qu’il y a encore pas mal de changements à faire, mais ça se passe bien pour l’instant. Après, pour tout dire, je ne suis pas profondément nantais. Je suis angevin de cœur. Je ne te dis pas le bonheur que ça fait de savoir que mes deux équipes préférées seront probablement en Ligue 1 l’année prochaine.
Comment avez-vous eu l’idée du match pour le clip de « Leather » ?
D : Tout simplement parce qu’on s’est rendu compte que le football était un sujet de conversation permanent entre nous. On lit So Foot en bagnole, on en parle beaucoup, on écoute les matchs à la radio quand on tourne… Le sujet était trop récurrent pour ne pas en faire quelque chose. Le clip n’est que la continuité de ce délire. On s’est dit qu’on pourrait vraiment rigoler en faisant ce clip, et ça a été le cas.
Et la dédicace à Romain Danzé dans la chanson, vous pouvez l’expliquer ?
D : Au départ, c’était une blague entre nous. J’avais envoyé ça à Antoine dans les échanges de fichiers que l’on se fait régulièrement lorsqu’on bosse à distance. On a fini par la garder. Et j’en suis fier, j’aime beaucoup Romain Danzé ! On pourrait se demander pourquoi on n’a pas fait cette chanson sur Zlatan Ibrahimovic, mais je trouve ça plus cool d’écrire quelque chose sur un joueur qui n’est pas forcément une star et qui fait le boulot.A : On a d’ailleurs tenté de l’inviter, mais il n’est pas venu.D : Oui, j’ai échangé pas mal de mails avec lui, mais sans trop comprendre pourquoi, du jour au lendemain, il a arrêté de me répondre. Mais bon, quand un petit groupe de Rennes te dit qu’il vient de faire une chanson sur toi et qu’il te demande si tu ne veux pas venir jouer dans le clip, je comprends que ça puisse paraître bizarre. Ça a d’ailleurs été sa réaction : avant de ne plus me donner de nouvelles, il m’avait répondu pour me dire qu’il trouvait la chanson étrange (rires).
C’est plus cool d’écrire sur un joueur qui n’est pas une star
Vous citez d’autres noms de joueurs également…
D : Ronaldo et Falcao également. Tout simplement parce qu’ils étaient dans le top 3 des meilleurs joueurs du monde lorsqu’on a enregistré la chanson.A : Et puis, ça fait chaud dans une chanson, ça donne un petit côté tropiques (rires).
Dans le clip de cette chanson, on comprend que vous rejouez le match Nantes-Rennes. Dans la réalité, qui remportera le match selon vous ?
A : Chacun va dire son équipe, mais je pense qu’il y a une équipe qui part avec un sérieux avantage (rires).D : Non, pas d’accord. J’étais au stade samedi contre Nice. Ça a fait 0 à 0, mais il y avait des belles actions.
Tu regrettes l’époque Antonetti ?
D : Pas forcément. La méthode Antonetti, c’était vraiment de mettre des mecs costauds et de tout blinder. Montanier, ce n’est pas du tout le même propos. Et il y a quelques belles phases qui se mettent en place, même si c’est loin d’être l’extase. Contre Nice, par exemple, il y a beaucoup de moments où j’étais plus concentré sur ma galette saucisse que sur le match. Faut attendre encore avant de juger, ce qu’avait fait Montanier à la Real Sociedad était assez énorme. Mais c’est vrai aussi que je regrette un peu les gueulantes d’Antonetti. Quand tu étais dans la tribune face au banc de touche, tu pouvais l’entendre gueuler. Ça mettait de l’animation dans un stade où ce n’est pas la ola toutes les deux minutes.
Il y a des joueurs qui vous font rêver ? A part Romain Danzé…
D : Mesut Ôzil ! Trop fort, ce mec ! Je pense que c’est de loin la meilleure affaire du dernier mercato d’été.A : Moi, c’est Gourcuff ! C’est mon côté romantique à tout jamais (rires).
Y a-t-il une partie de vous qui rêve encore de devenir footballeur ?
D : Moi, j’ai abandonné l’idée (rires).A : Moi, j’ai versé une petit larme l’année dernière le jour de mes 36 ans : j’ai compris que ma carrière était foutue (rires).D : Tu sais, à cet âge-là, Pagis il en a planté des buts.A : Oui, c’est pour ça que je continue de jouer en salle le soir. On ne sait jamais, je pourrais me faire repérer. Mais je n’y crois plus trop.
Être lauréat du FAIR (Fond d’Action et d’Initiative Rock), c’est un peu comme recevoir un Ballon d’Or, non ?
A : Sans faire injure au FAIR, ça correspond plus au titre de meilleur joueur de Ligue 1, voire meilleur espoir de Ligue 1.D : C’est déjà pas mal. Moi qui pensais ne jamais réussir à faire une carrière dans le football, je suis plutôt fier d’être meilleur joueur de Ligue 1 (rires).
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