- Ligue Europa
- 1/2 finale retour
- Valence/FC Séville (3-1)
Mbia et Séville reviennent de l’enfer
Dans l'atmosphère étouffante de Mestalla, le FC Séville a perdu, mais est parvenu à sortir la tête de l'eau au meilleur des moments devant une formidable équipe de Valence (3-1). Hasard ou non, les Blanquinegros ont été coupés dans leur élan par un but salvateur de Stéphane Mbia. La cruauté poussée à son paroxysme.
Dans l’histoire du stade Mestalla, beaucoup d’équipes se sont cassé les dents. Arsenal, la Lazio de Rome, Leeds United… Une autre époque, dira-t-on. Toujours est-il que les soirées européennes sont éternelles. Elles restent dans les mémoires comme de grands exploits sportifs, fixés dans le temps. Au travers de ses campagnes sur le Vieux Continent, le FC Valence a construit son palmarès et ses finales continentales à l’aide de ces matchs fous. Ce soir, à défaut de concurrence sur la scène européenne, la victime visée par les hommes de Pinzi s’appelait le FC Séville. Avec deux buts d’écart à l’aller, les visiteurs pensaient sûrement ne pas avoir à forcer leur talent pour s’ouvrir les portes de Turin. Pourtant prévenus de la force de leur adversaire à domicile en Europe, les Sévillans sont passés à quelques secondes d’être le dindon de la farce.
Feghouli monte la température
Dans cette demi-finale où règne la tortilla, Valence démarre la rencontre pied au plancher. Devant un tempo à la Ricky Martin, le stade s’enflamme sur le premier mouvement des locaux. Ricardo Costa trouve la poitrine d’Eduardo Vargas d’une longue ouverture. Vif, le Chilien combine avec Sofiane Feghouli pour permettre au Fennec de s’engouffrer comme une anguille. Un crochet sur Fazio et une sifflante sous la barre plus tard, l’Algérien donne au Mestalla son premier cri du soir. La folie des soirées européennes s’empare de l’enceinte espagnole, devant le rythme effréné imposé par les Chés. La clameur s’empare des spectateurs à chaque offensive, Séville ne respire plus. Côté gauche, Juan Bernat centre pour Jonas, lancé comme un TGV. Tête puissante, Beto détourne sur son poteau, mais son bras fait entrer la balle dans le but. La chance est avec eux. Le retard est rattrapé, et inévitablement, les Nervionenses ont des palpitations en se rappelant le sort réservé au FC Bâle le tour précédent. Dans un cauchemar bien réel, José Antonio Reyes vient rajouter du tragique devant le réflexe de Diego Alves. À première vue, rien ni personne ne semble arrêter Valence dans sa folle remontée.
Un coup de boule dans la nuit
La seconde période démarre comme avait fini la première : encore et toujours la pression du FC Valence. Le coup franc de Parejo difficilement repoussé par la défense sévillane arrive sur Pablo Piatti. Battu sur la frappe de l’Argentin, Beto souffle très fort pour voir la sphère filer du bon côté de son montant gauche. Incandescent, Mestalla a toujours la pêche. Séville tente de calmer les ardeurs locales, mais la spirale devient infernale. Connaissant bien Valence pour l’avoir entraîné, Unai Emery cherche à stopper l’hémorragie. Pourtant très bon à l’aller, l’invisible Carlos Bacca cède sa place à Kevin Gameiro. À Valence, le rêve se poursuit. Un corner botté par Cartabia se termine en partie de flipper, mais surtout dans les pieds de Jérémy Mathieu. Aux six mètres, le rouquin enfonce Beto et donne aux Murciélagos leur troisième orgasme de la soirée. Le mal est fait, pense-t-on. Les fautes s’accumulent chez les Palanganas qui se crispent, comme une victime en train de perdre son sang. Et pourtant, tout bascule : une longue touche de Coke, prolongée par Fazio, puis une tête smashée par Stéphane Mbia offrent à Séville un billet pour Turin aussi cruel qu’improbable. Merci, le but à l’extérieur.
Par Antoine Donnarieix