- France
- Ligue 1
- 18e journée
- Toulouse/Marseille (0-1)
M’Bengue, Tabanou et Gignac flinguent Toulouse
Réduits à neuf à la pause après l'exclusion de son aile gauche, le Téfécé a bien tenté de résister à l'OM. Mais André-Pierre Gignac est arrivé et a signé son retour d'une jolie lulu, copie conforme de celle signée par Payet mardi soir... contre Toulouse.
Toulouse – Marseille: 0-1But : Gignac (67e) pour l’OM
Pour planter le décor et remobiliser ses troupes en chute libre depuis novembre, Alain Casanova ne jure que par la manière pour venir à bout de la meilleure équipe à l’extérieur, qui a collecté six victoires sur neuf rendez-vous loin du Vél’. « Si on veut battre la meilleure équipe de L1 à l’extérieur, cela passera forcément par un gros match » , jure-t-il dans la Depêche du Midi. Encore faut-il pour cela que ses joueurs saisissent le sens de l’expression « gros match » . Au vu de la férocité des Toulousains dans les duels, engendrant du même coup les exclusions directes de M’Bengue et de Tabanou lors du premier acte, mais aussi de la faiblesse technique offerte, pas sûr que Captain Zébina et ses lieutenants aient bien capté. Ce samedi, c’était jour de boucherie au Stadium.
M’Bengue-Tabanou, tous crampons devant
Avant la session découpe de viande, les premières vingt minutes laissent place à la séquence espionnage. Sous tension, les deux formations se présentant en 4-2-3-1 proposent une première moitié de mi-temps indigente. Avec un cocktail fait d’une pelouse innommable, d’un engagement martial et d’une pauvreté technique palpable, on comprendrait presque pourquoi l’arène de 35 000 places est une place déserte ce samedi après-midi. Symbole de ce néant, Valbuena la plaque tournante ne touche que sept petits ballons en vingt-deux minutes. Seul Moussa Sissoko semble au-dessus du lot avec des prises de balle pleines d’assurance. Pour voir une bribe d’occasion, il faut attendre la vingt-cinquième. Profitant d’une contre-attaque, Tabanou détale sur son côté gauche pour décocher un centre à destination de Ninkov au deuxième poteau. La remise du Serbe pour Ben Yedder est parfaite, mais le meilleur buteur maison reste passif à deux mètres de la ligne. Une réaction à l’image de sa prestation : invisible.
Comme un symbole, le premier fait de jeu notable n’est pas l’assaut d’une cage, mais celui d’une cheville. Plus précisément celle d’Amalfitano par M’Bengue. Résultat, M. Bastien dégaine le rouge, pas le dernier. Jusqu’alors plutôt timides, les Marseillais sortent progressivement de leurs bases. Après une première tentative d’approche intéressante sur une combinaison de la paire gauchère Morel-André Ayew, la deuxième est la bonne. Barton lance le petit Ayew droit au but, mais Tabanou lui colle un ippon dans la surface. Le pénalty est logique, tout comme l’arrêt d’Ahamada qui suit face à André. Le portier toulousain est bien plus inquiété sur l’action qui se poursuit par le bel enroulé de Joey Barton, flirtant avec sa lucarne droite. Et lorsque Tabanou retourne à son tour aux vestiaires à peine deux minutes plus tard après avoir dézingué Fanni en bord de touche, Ali-les-peaux-de-pêche comprend qu’il va devoir assurer. Ce qu’il fait d’abord en détournant les frappes de Barton et Lucas Mendes dans le temps additionnel.
Gignac comme Payet
Alain Casanova est obligé de bricoler et sort Ben Yedder à la pause pour former deux lignes de quatre et un dispositif sans attaquant pour ne pas avoir à écoper. De son côté, Baup ne change rien, mis à part Amalfitano, laissé aux soins et remplacé par Gignac. Ceci donne donc logiquement une attaque-défense en faveur des Phocéens ? Que nenni. Toulouse contient certes l’OM en se recroquevillant, mais n’hésite pas à faire sortir son bloc. Quant aux partenaires d’un Mandanda tranquille, leurs constructions sont sans surprise, sans saveur. Les espaces se referment trop vite pour leurs trop longs enchaînements et il faut (encore) attendre une plombe pour voir une escarmouche signée Gignac titiller Ali Ahamada. À la soixante et unième… Profitant d’un mauvais placement de Ninkov parti aux fraises, Dédé remet ça six minutes après. Dans sa position de prédilection sur le côté gauche, l’ancien de la maison fixe Zébina et décoche un cachou travaillé qui meurt dans la lucarne opposée d’Ahamada. Le deuxième de la sorte dans la même semaine pour l’espoir, après la lulu de Payet mardi soir.
Ayant laissé tout le loisir pour APG de frapper, Zébina joue les vengeurs casqués et colle une sacrée tête renversée dans la foulée. Mais Mandanda signe l’une de ses deux seules grosses interventions de la partie d’une belle envolée. Le plus dur est donc fait pour l’OM, qui confisque la balle au Téfécé dans la dernière ligne droite, pendant que Joey-l’Anglais prend une biscotte maline et qu’Abdennour piétine la main de Loïc Rémy. Ce dernier, d’une tête cadrée, et André Ayew mettent encore à contribution Ahamada, qui réveille le stade dans les arrêts de jeu en montant aux avant-postes pour rattraper ses dernières cagades. Mais l’occase profite à Rivière, dont la reprise écrasée aux six mètres termine en corner, la faute au dernier rempart olympien. L’OM l’emporte donc une nouvelle fois par un but d’écart et colle un peu plus la pression aux poursuivants d’un trio de tête qui carbure. De son côté, Toulouse porte sa belle série actuelle à quatre points pris sur les vingt-quatre derniers mis en jeu. Triste.
par Arnaud Clement