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Mbappé, constante électricité
Auteur des deux buts parisiens décisifs contre Caen, Kylian Mbappé a qualifié son équipe en finale de la Coupe de France et a encore démontré qu’il pouvait faire gagner un match avec ses pieds. Même dans les « gros » rendez-vous.
Les critiques, très rares jusque-là, ont débarqué presque soudainement le soir du 22 octobre 2017. Ainsi donc celui qui a eu le tort de considérer le Classique français comme « un match comme un autre » et qui vient de foirer ce même match contre l’Olympique de Marseille (2-2) ne supporterait pas la pression. Serait encore trop jeune pour les rencontres à enjeu. En témoigne, aussi, sa double confrontation contre le Real Madrid en huitièmes de finale de Ligue des champions, où il n’a pas trouvé le chemin des filets. Des reproches sévères pour un petit gars de 19 ans, déjà buteur sur les terrains du Bayern Munich, de la Juventus, de Manchester City ou du Borussia Dortmund au cours de sa (très) jeune carrière.
Mais soit. S’il faut prouver, au moins sur la scène nationale, que les gros rendez-vous ne l’effraient pas, alors Kylian Mbappé va le faire. D’abord contre le même OM en championnat, au retour en février, avec une ouverture du score dès la dixième minute. Puis en finale de Coupe de la Ligue, contre Monaco fin mars, où son activité fait exploser la défense de son ancienne équipe. Et enfin ce mercredi soir, en demi-finale de Coupe de France à Caen, où il a tout simplement inscrit les deux réalisations décisives des siens, en étant l’élément offensif le plus en vue parmi les 22 acteurs. Ce n’était pas Barcelone en face ? Peut-être. Mais progressivement, et à une vitesse complètement dingue, le bonhomme s’achète une présence dans les grands moments à l’intérieur des frontières. Quel grand footballeur n’est pas passé par là ?
La Juve hier, Caen aujourd’hui, Liverpool demain ?
Le dernier carré de Coupe de France, donc. Un trophée en bois pour certains, mais que le Paris Saint-Germain a interdiction de laisser à quelqu’un d’autre. Les pieds sur le stade Michel-d’Ornano, les yeux sur le Stade Malherbe de Caen, les oreilles sur un titre d’Orelsan auteur du coup d’envoi et qui en a marre des petites gloires. Edinson Cavani pas franchement en forme (même s’il terminera la rencontre avec deux passes décisives dans les baskets), l’adversaire extrêmement motivé, le costume de héros parisien est libre. Mbappé l’enfile très vite. Moitié de la première mi-temps : l’attaquant uruguayen manque sa frappe, le Français suit et ouvre le score. Une juste récompense pour le garçon le plus en jambes de sa team.
Aligné sur le côté gauche, Vincent Bessat vit un calvaire, et les dribbles qu’il encaisse virent à l’humiliation. Seconde période : plus tendre, à l’image de ses partenaires, Mbappé semble s’être calmé. Reste qu’après l’égalisation d’Ismaël Diomandé, le score n’est plus à l’avantage des hommes de la capitale. Kylian ne perd pas de balle et attend l’opportunité. Une talonnade inspirée d’Ángel Di María, un bon positionnement, une offrande de Cavani, une sphère qui roule derrière la ligne blanche. 2-1, Paris est (encore) en finale. Cette fois, il le doit presque totalement à sa recrue estivale achetée la peau des fesses, mais qui vaut sûrement le coup d’une greffe. Car aujourd’hui, l’international a frappé contre Caen en demi-finale de Coupe de France. Gageons que demain, ce sera contre Manchester United ou l’Atlético de Madrid. La probabilité est en tout cas très élevée.
Par Florian Cadu