- Ligue 1
- J10
- Brest-PSG (2-3)
Celui qui a le droit de chambrer
Dans une fin de match tendue aussi bien en tribunes que sur la pelouse, Kylian Mbappé a offert la victoire au PSG sur le terrain de Brest. Avant de chambrer tout un stade et de sortir sous la bronca de Francis-Le Blé.
Sept mois après, Kylian Mbappé a remis ça à Francis-Le Blé, aggravant son passif avec un public qui l’a cette fois copieusement sifflé à sa sortie du terrain. Mi-mars, l’attaquant parisien avait déjà offert la victoire aux siens en partant dribbler le malheureux Marco Bizot dans les dernières secondes de la partie, quelques minutes après une embrouille avec Haris Belkebla dans laquelle les supporters bretons avaient vu un possible motif d’expulsion. L’histoire entre le champion du monde et les Ty-Zefs a donc un nouveau chapitre depuis ce dimanche, à base de but décisif, encore une fois, et de chambrage mal perçu.
Tensions de dernière minute
Cette fois, le Kyks n’a pas attendu la fin de partie pour faire trembler les filets de Francis-Le Blé. Sous la tempête, il s’en va doubler la mise avant même la demi-heure de jeu, bien lancé en contre par Lee Kang-in. Mais ce sont surtout les dernières minutes que tout le monde retiendra. La 88e, plus particulièrement, quand M. Brisard, qui avait fait signe de jouer après un contact entre Lilian Brassier et Randal Kolo Muani dans la surface brestoise, laissant se dérouler une énième attaque bretonne dans « la pire mi-temps que [Luis Enrique] ait vu au PSG », selon ses propres dires. Avant de désigner le point de penalty depuis l’écran vidéo, provoquant une immense colère de tout le stade et de la bande d’Eric Roy.
Le début de quelques instants de grande tension, à grand renfort de sifflets en tribunes et de distribution de cartons sur la pelouse. Jonas Martin en colle une à Kylian Mbappé, Achraf Hakimi ramène sa fraise, et les deux joueurs repartent avec leur biscotte, bientôt imités par Fabian Ruiz et Marco Bizot. D’abord repoussé par le portier néerlandais, le cuir est finalement envoyé au fond par le n°7 de la capitale, offrant une victoire précieuse aux champions de France. Un but célébré comme un titre par tous les joueurs parisiens, sous une bronca de plus en plus forte. Le moment choisi par le capitaine du jour pour chambrer ostensiblement les tribunes, mimant de se frotter les yeux, puis s’asseyant sur la pelouse avant de céder sa place à Nordi Mukiele, sans oublier de mimer les trois buts parisiens avec ses doigts au moment de s’asseoir sur le banc. Le tout sous les huées.
Hakimi insulté par le public brestois
« Il y avait un peu de tension avec la tribune, mais je n’ai pas vraiment remarqué », calmait Luis Enrique en conférence de presse, quelques instants après avoir affiché son mécontentement devant Prime Vidéo : « Je n’aime pas ce genre de choses, il vaut mieux essayer d’apprécier le moment. Dans tout ce qui entoure le football, tu dois essayer de donner une énergie positive. » Au fil d’un second acte presque à sens unique en faveur des Pirates, la tension avait gagné des gradins qui ne demandaient qu’à célébrer l’exploit des leurs, mais de plus en plus frustrés à chaque occasion manquée par Jérémy Le Douaron et consorts. Jusqu’à ces chants « Hakimi est un violeur ! » entonnés au cœur d’une fin de match tendue, et qui n’ont rien arrangé pour calmer les protagonistes sur le terrain.
Bah bien sûr et j’aurai même dû chanter avec eux quand ils insultaient mon coéquipier. Certains ont vraiment jamais mis un pied sur un terrain de football peu importe le niveau…. https://t.co/KdSDPkSEUC
— Kylian Mbappé (@KMbappe) October 29, 2023
« Je trouve que c’est ridicule, il est tellement au-dessus de tout ça », tançait Eric Roy en conférence de presse à propos de l’attitude de Mbappé, affirmant n’avoir rien entendu de la part des tribunes. Au contraire : « On est dans un stade où l’ambiance est plutôt saine. Bien sûr que tu peux toujours être chahuté sur un terrain, et il stigmatise beaucoup de choses. Si je me remets 20 ans en arrière, maintenant on est bien protégés dans les stades, dans certains stades vraiment chauds, ça aurait pu dégénérer et être très grave. Parfois il faut être au-dessus de tout ça. » Une manière de rejeter exclusivement la faute sur le joueur, qui n’aurait pas le droit de réagir aux insultes. « Bah bien sûr et j’aurais même dû chanter avec eux quand ils insultaient mon coéquipier. Certains n’ont vraiment jamais mis un pied sur un terrain de football, peu importe le niveau », tweetait pour sa part l’intéressé, en réponse aux attaques sur son geste. Vivement la prochaine venue du Paris Saint-Germain dans la rade.
Par Tom Binet, à Francis le Blé