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Maxime Lopez, bientôt libre ?
Il n'aura que 22 ans en décembre, mais il entame déjà sa quatrième saison dans l'élite du football français. Alors, la saison 2019-2020 peut-elle être celle de l’avènement de Maxime Lopez parmi les meilleurs milieux de terrain du championnat ?
Depuis ses débuts en 2016, une chose est sûre : il ne s’est jamais caché, pour recevoir le ballon. Sa disponibilité sur le terrain est l’une de ses principales qualités, et explique son volume de jeu. Avec plus de 90 passes tentées (par 90 minutes) en 2017-2018 et 2018-2019, il fait partie d’un club très fermé en France.
Sur les cinq dernières saisons, ils ne sont qu’une poignée de joueurs à être au-dessus de la barre des 85 passes de moyenne : Verratti, Thiago Motta, Rabiot, Paredes, Seri… et donc lui, le fameux Maxime Lopez. La performance du Marseillais est d’autant plus remarquable que l’OM n’a pas l’habitude, c’est peu de le dire, d’avoir autant le ballon que le PSG.
On avance, on avance, on avance…
Mais faire des passes n’équivaut pas à faire avancer le jeu, la qualité première recherchée chez un milieu de terrain au plus haut niveau, et c’est là que le constat se gâte pour le natif de Marseille. Car s’il se déplace aux quatre coins du terrain pour demander le ballon, ses choix peuvent par la suite se révéler trop neutres pour réellement apporter à l’équipe. Décrocher afin de demander le ballon dans les pieds à son défenseur central pour finir par le donner à son latéral à quelques mètres, c’est certes une passe réussie supplémentaire, mais c’est une transmission sans grand intérêt pour le collectif.
À sa décharge, le milieu de terrain est aussi dépendant de la qualité des solutions qui lui sont offertes (ou plutôt non offertes) plus haut sur le terrain. La saison dernière, les joueurs à vocation offensive de l’OM étaient loin d’être les plus mobiles du championnat. Dans ces conditions, difficile d’imaginer des passes intéressantes. Mais le milieu a alors une autre solution : celle de porter le ballon lui-même, en attendant qu’un partenaire se propose. C’est justement sur ce point que Lopez semble en progrès, depuis le début de saison actuelle. Balle au pied, le petit Marseillais fait preuve de plus d’agressivité. Si personne ne se rend disponible, il n’hésite plus à avancer avec le ballon, allant même jusqu’à attaquer le premier rideau défensif adverse. Les statistiques confirment l’impression visuelle, avec des dribbles tentés (2,5 par match contre 1,5 en 2018-2019) et des « progressive runs » (2,78 par rencontre contre 1,83 en 2018-2019) en hausse.
Et autour ?
Ses dernières performances donnent parfois l’impression de retrouver le Lopez de la Ligue Europa réussie de l’OM en 2017-2018, lorsqu’il avait représenté une pierre angulaire de l’équipe finaliste malheureuse face à l’Atlético de Madrid. Cette envie d’aller de l’avant n’est cependant pas sans risque : avec un Sanson déjà très offensif un peu plus haut, la probabilité du déséquilibre est importante. D’autant plus que le milieu en couverture, Kevin Strootman, n’est pas le plus vif pour couper les transitions adverses.
Néanmoins, il s’agit sans doute du meilleur calcul pour Lopez et pour l’OM au vu des qualités du joueur. Puisqu’il n’a jamais été – et ne sera sans doute jamais – un grand défenseur, lui offrir plus de liberté apparaît comme la meilleure solution pour qu’il devienne le créateurmade in Marseille que la ville attend depuis des années. Et avec l’arrivée de Valentin Rongier, il va peut-être enfin pouvoir s’appuyer sur un milieu de terrain parlant le même football que lui. Pour, enfin, vraiment concurrencer les Parisiens ?
Par Florent Toniutti