Maxi Rodriguez: « En finir avec l’étiquette de loser »

Pourquoi selon vous l’Atletico Madrid a une image de loser ? Historiquement, l’Atletico a toujours souffert. Il n’y a qu’à observer notre saison pour s’en rendre compte. Nous avons été dans les places de Ligue des Champions pendant toute l’année avant de perdre des matchs importants qui ont failli nous coûter notre quatrième place. L’Atletico c’est le synonyme du sacrifice, c’est comme ça.

Comment expliquez-vous qu’il n’y ait jamais de stabilité dans ce club ? C’est une question qu’il faut poser aux dirigeants. Moi je peux uniquement parler du sportif. Il y a eu des matchs où nous étions complètement déconcentrés, et ça nous a coûté très cher. On a dû faire un mea culpa collectif vis-à-vis de nos dirigeants et de nos supporters. Ça nous a vraiment aidés pour recoller aux premières places de la Liga et réussir à nous qualifier pour la Ligue des Champions. Le problème, c’est que nous sommes capables du meilleur comme du pire. Contre le Barça et le Real Madrid nous avons fait de bons matchs, mais après nous n’avons pas su confirmer face à des petites équipes. Je pense sincèrement que c’est une histoire de motivation et de concentration personnelle.

Vous croyez qu’il y a une malédiction ? Je ne sais pas. Je crois qu’il y a des clubs prédestinés à souffrir. L’Atletico est un grand club qui souffre plus que les autres pour atteindre ses objectifs. C’est tout. Ces deux dernières saisons, nous nous sommes qualifiés deux fois consécutivement pour la Ligue des Champions. Ça n’avait jamais été fait, mais je peux vous dire que nous avons vraiment sué pour y arriver.

Est-ce que les publicités de loser du club peuvent déranger les joueurs à un moment donné ? Ce sont des pubs qui vantent le fait que l’Atletico n’a jamais rien gagné. C’est une réalité… Beaucoup de ces films montrent le désarroi des socios de l’Atletico. Ce n’est pas mal fait, mais il faut absolument qu’on arrive à faire changer l’histoire rapidement.

Vous préférez qu’on dise de vous que vous êtes des losers éternels ou des romantiques ? Le romantisme, c’est souffrir tout le temps. Maintenant que nous sommes en Ligue des Champions, il faut que les dirigeants et les joueurs arrivent à tordre l’histoire, pour qu’enfin l’Atletico soit considéré à sa juste valeur.

Vous êtes sûr que l’Atletico est un grand club ? Oui, c’est un grand d’Espagne et d’Europe. Nous avons des supporters impressionnants. Le fait que nous ayons été éloignés des premières places de la Liga a marginalisé l’Atletico, mais je suis persuadé d’être dans un grand club. Moi et mes compagnons avons l’obligation urgente de remettre l’Atletico là où il mérite d’être : sur le chemin de la victoire.

Que manque-t-il aux Colchoneros pour retrouver le chemin du succès ? De la bonne volonté et de l’ambition de la part des joueurs et des dirigeants. Les dirigeants ont l’obligation de mettre en place un projet intéressant et ambitieux. Là, tout de suite, l’urgence c’est de retenir les meilleurs joueurs et d’en acheter d’autres pour que l’équipe puisse avoir un rôle important à jouer dans les compétitions que nous disputerons la saison prochaine.

Comment définiriez-vous l’Atletico par rapport au Real Madrid ? Le Real Madrid est clairement au-dessus de nous. Il y a juste à voir les transferts que les Merengues sont en train de réaliser pour s’en rendre compte. Le Real dépense l’argent que l’Atletico n’a malheureusement pas.

Comment expliquez-vous la valse continuelle des entraineurs ? Est-ce que cela vous affecte ?
Ce n’est pas le top c’est sûr, ce serait bien d’avoir un entraineur qui puisse faire son travail sur du long terme, mais nous, les joueurs, devons faire avec. Malheureusement ce sont les résultats qui comptent aujourd’hui dans le foot. Quand ils sont mauvais, l’entraineur fait office de fusible. Mais ce n’est pas une spécialité de l’Atletico, tous les clubs du monde sont comme ça !

Est-ce qu’il y a plus de pression à l’Atletico que dans d’autres clubs ? Comme ça fait beaucoup de temps que nous ne gagnons rien, la pression est de plus en plus forte. C’est quelque chose que l’on ressent vraiment. Chaque année c’est plus fort. On ne peut pas se sentir satisfait d’une place en Ligue des Champions ou d’une troisième ou quatrième place en championnat. La saison prochaine, il faudra que l’on soit beaucoup plus ambitieux pour en finir une bonne fois pour toutes avec cette étiquette de losers qui nous colle à la peau.