- C1
- 8es
- Juventus-Lyon (2-1)
Maxence Caqueret, une première de haut vol à Turin
Au-delà d'un Memphis Depay décisif dans les deux surfaces, c'est bien Maxence Caqueret qui a été le grand bonhomme de l'Olympique lyonnais ce vendredi sur la pelouse de la Juventus. À 20 ans, le Gone a permis aux siens de garder la tête haute au moment où tout indiquait que l'édifice allait craquer.
Qu’il est difficile d’être supporter d’un club français en Coupe d’Europe. Tu as beau arriver avec un pion d’avance à l’entame du match retour, marquer ce précieux but à l’extérieur pour se délester d’un poids, voir quelques signes encourageants comme une énorme parade de ton gardien face au meilleur joueur du monde, finalement, tu finis toujours par souffrir d’asphyxie comme un soir de canicule en août. Après 150 minutes de jeu étalées sur cinq mois face à la Juventus, Lyon tenait tranquillement son destin en main. Jusqu’à ce que Cristiano Ronaldo vienne pourrir l’ambiance d’une sublime frappe du gauche, et diffuser une odeur de fin de parcours sous les nez rhodaniens.
À ce moment-là, à 2-1 pour la Juve, on se dit que le triplé de CR7 est déjà écrit et que, finalement, c’était sympa de voir un club français encore disputer la Ligue des champions aussi tard dans l’année. D’habitude, les gaules sont déjà pliées à la fin de l’hiver. Et pourtant… Et pourtant, il y a ce petit gars de 20 ans, les cheveux dégoulinant de pento, une gueule à jouer dans La Guerre des boutons, qui n’hésite pas à sortir les coudes dans les duels et faire vivre la résistance. Ce petit gars, c’est Maxence Caqueret. Et finalement, il n’y avait rien de très surprenant à le voir dans ce rôle-là.
Le top du Caqu’ 40
Le natif de Vénissieux, passé par les clubs de Corbas puis Chaponnay-Marennes, est attendu depuis quelques années par les Lyonnais comme le futur « Caquito » de leur centre de formation. Et il n’a pas fallu longtemps pour comprendre que le milieu est de la trempe de ses prédécesseurs : chez Maxence Caqueret, il y a la grintade Jordan Ferri, le volume de Corentin Tolisso, le toucher de Clément Grenier. Tout ça, dans un seul bonhomme de 1,74m. À Turin, Rudi Garcia lui a fait confiance pour reprendre le rôle de Lucas Tousart, le buteur du match aller. Pour sa première apparition en Ligue des champions, il s’est personnellement occupé des cas d’Adrien Rabiot et Miralem Pjanić, sans oublier de se projeter lors des offensives. Un vrai motore, que l’on a vu dans la surface lors de la première mèche allumée par Aouar, mais aussi à l’origine de l’action amenant le penalty ou encore lors d’un magnifique enchaînement aux abords de la surface où il fut contré par la défense bianconera.
Et quand ses coéquipiers s’arc-boutaient, quand les artistes Memphis et Aouar cédaient leur place, quand Bruno Guimarães peinait à briller autant qu’à l’aller, c’est lui qui a attrapé le guidon lyonnais pour amener tout ce petit monde à bon port. En finale de Coupe de la Ligue face à Paris, il y a une semaine, Caqueret avait déjà montré un aperçu de son caractère intrépide. Neymar, encaissant une boîte dès les premières minutes, pourra en témoigner. Maxence Caqueret avait dix ans lors de la dernière apparition de l’OL dans le top 8 européen. En 2010, il n’était même pas encore licencié au club. Aujourd’hui, voilà le crack lancé dans le grand bain. Et s’il avait déjà cumulé huit apparitions en Ligue 1 cette année, cette prestation n’a pu que conforter Rudi Garcia dans ses idées : il tient là son facilitateur de jeu. À lui de confirmer ces belles promesses pour faire grimper la cote de l’action lyonnaise.
Par Mathieu Rollinger